La maîtrise de l’anglais au Maroc en baisse

l’échelle mondiale, révèle que le Maroc figure parmi les pays classés au bas de l’échelle, c’est-à-dire ayant un niveau très bas de maîtrise de la langue anglaise. Il passe ainsi de sa 35e place dans la catégorie «low proficiency» en 2012 à la 45e place dans la catégorie «very low proficiency» en 2013, soit un recul de 10 places en l’espace d’un an.
Pourtant, plusieurs sites d’information électroniques et certains quotidiens n’ont fait que mettre l’accent sur la 3e place occupée par le Maroc dans le monde arabe, derrière les Emirates Arabes et l’Egypte qui occupent respectivement la 36e et 43e place. Une manière de conforter le Maroc dans ses échecs. Avec des titres pompeux comme «Le Maroc crée la surprise et occupe la 3e place dans le monde arabe en matière de maîtrise de la langue anglaise» et «une mauvaise nouvelle pour les francophones : la langue anglaise est en progrès», ils ont présenté la maîtrise de la langue anglaise dans les curriculums sous un beau jour. Pourtant, ce n’est pas le cas. C’est plutôt une régression qui est enregistrée. Ces analyses ne se contentent que de comparer le Maroc à ses voisins arabes, notamment les Emirates arabes unis et l’Egypte où l’anglais fait partie de la politique linguistique étatique, omettant ainsi la situation du Maroc au cours des années précédentes. Ils attribuent même cette 3e place aux réformes enclenchées en faveur du système éducatif. Un véritable art de faire parler les statistiques pour illusionner le public, sachant qu’en 2012, selon l’Education First, le Maroc était classé 35e devant l’Egypte et les Emirates arabes unis qui étaient dans la catégorie «very low proficiency». En outre, ces éloges ne prennent aucunement en compte les procédures employées dans la réalisation de l’étude et les limites potentielles de la dite étude, notamment son échantillon d’étude restreint.
Malgré les limites que peut comporter l’étude de l’organisme privé suédois, le classement du Maroc à la 45e place sur 60 pays par rapport à l’année précédente est plutôt un cachet qui vient authentifier les critiques acerbes dirigées contre le système éducatif marocain. La situation semble plutôt se dégrader et nécessite une intervention urgente de la part des différents acteurs de ce secteur, au risque de l’enfoncer davantage. Espérons que les multiples réformes et réunions faisant suite au discours royal seront d’un effet sur le paysage éducatif national, quand on sait bien que les mauvaises habitudes sont un véritable casse-tête et ont du mal à se départir.
Le rapport de l’EF ne vient qu’en surenchère au rapport de la Banque mondiale sur l’éducation au Maroc publié en septembre dernier. De la parité aux curricula, en passant par les statistiques d’alphabétisation et le personnel enseignant, c’est une peinture toute sombre qu’a dressé le rapport de la Banque mondiale. Selon le dit rapport, 74% des élèves marocains de 4e année n’atteignaient même pas le premier des quatre niveaux de référence en mathématiques et aucun ne parvenait au niveau supérieur.

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