Un changement des mentalités s’impose

volonté politique et un changement radical des mentalités, pour tenter de remédier à ce fléau  ou plutôt à cette guerre de la route qui cause  plusieurs morts par jour et des centaines de blessés graves.  Jusque-là les discours n’ont rien donné, il faut revoir la copie,  la perte de milliers de vies  et des dizaines de milliers de handicapés sont enregistrés chaque année.
Les accidents de la route sont devenus tellement fréquents que chaque minute qui passe apporte dans son sillage un lot de désolation, de lamentations mais aussi de drames. Aux quatre coins du Maroc, des accidents de la route sont signalés chaque jour, des accidents souvent mortels causés, malheureusement, par le comportement irresponsable, l’incivisme et le non respect du code de la route, l’excès de vitesse, refus de priorité, portable au volant, dépassement dangereux dont font preuve certains chauffards qui méritent amplement d’être derrière les barreaux car se sont ni plus ni moins que des criminels en liberté.
C’est tout de me ahurissant, c’est dingue, ce qui se passe chez nous. Dès qu’un problème se pose, on trouve tout de suite la solution et ce sont des personnes qui ne connaissent rien aux nombreux problèmes vécues au quotidien par notre population, qui s’en chargent. Cela est valable pour les accidents de la route, comme c’est aussi le cas pour les ordures, les crachats, le linge tendu sur les artères et rues, les voitures qui sont lavées à grandes eau sur les boulevards par des individus qui se foutent  de ce que vous pouvez penser, c’est aussi le cas des vendeurs de cigarettes aux quatre coins des ruelles, celui des mendiants au niveau des ronds-points et j’en passe, des ferracha qui nous enveniment la vie et se permettent le luxe d’étaler leur marchandises sur les grands boulevards.

À l’image de notre société  
Dans ces conditions il est loisible de dire que la route est à l’image de notre société, elle est caractérisée par une grande ignorance, l’incivisme, le laisser-aller, le je-m’en-foutisme, le clientélisme, la corruption…
Pour les accidents de la route, on a gaspillé un argent fou pour l’achat des radars, au bout du compte ça n’a pas changé grand chose. Mettre des radars dans chaque tronçon, rehausser les amendes, durcir la répression ne va rien régler si on ne traite pas le mal à la base.
Quand on voit comment  certains agents exploitent la majorité de ces radars, ça me laisse perplexe. Certains se cachent derrière un arbre pour bondir devant votre véhicule si par malheur il vous arrive de ne pas marquer comme ils le désirent un stop ou autre.
Ce qui m’a le plus révolté en écrivant cet article c’est le bilan de l’accident de la route survenu le 23 Décembre 2013, survenu sur  l’autoroute Casablanca-El Jadida au niveau de Bir Jdid, sur place les sauveteurs et les citoyens qui se sont empressés d’apporter les premiers secours parlent d’un cauchemar. On a enregistré 6 morts dont un bébé de 4 mois et plus d’une dizaine de blessés graves dont le pronostic vital reste réservé pour certains, alors que d’autres garderont des séquelles a vie.
Le drame serait dû, selon une source sécuritaire, à l’excès de vitesse, au brouillard, mauvaise visibilité…
6  morts  et  12  blessés graves, on se croirait sur un champ de bataille, à la seule différence qu’ici ce ne sont pas des soldats qui se tirent dessus, mais des civils qui sont la cause de tant de malheurs. C’est la folie de la vitesse, c’est la conduite en état d’ébriété, c’est le non respect du code de la route, c’est la violation des bases élémentaires de la société qui sont la cause de tant de désolation.
Nous sommes tous quotidiennement des témoins de scènes à peine croyables, des automobilistes et des motards qui brûlent les feux rouges, qui roulent à plus de 80 km/h au centre ville, d’autres qui roulent à contre sens dans une rue sens interdit et qui se permettent en plus de klaxonner et de hurler et d’insulter les automobilistes venant de l’autre sens. Ne pas utiliser des clignotants, zigzaguer librement sur la route en toute impunité bien entendu fait partie du spectacle. Tout cela est devenu si banal que ça  ne fait réagir plus personne et surtout pas les chauffards qui n’ont plus  peur.  Je vous fais grâce des exactions et des dérapages des taxis blancs ou rouges et des bus qui ne respectent ni code, ni vie humaine.
Là est le problème.

4.000 décès par an  
Les accidents de la circulation au Maroc font en moyenne 10 morts et 140 blessés par jour.
La route tue au Maroc plus qu’en tout autre pays, plus qu’en France, plus qu’en Espagne, Italie, U.S.A, c’est à croire qu’ils le font exprès. Pratiquement  tous les jours, il y a des morts et comme pour se donner bonne conscience, les responsables des différents départements chargés de la sécurité routière présentent les sombres statistiques hebdomadaires des nombreuses victimes qui sont sacrifiées chaque jour sur l’autel de l’inconscience.     
C’est ainsi que chaque semaine, la même information arrive dans les différentes chaines de TV, de stations radios  et les différentes  rédactions  pour relater ce qu’il convient de nommer l’hécatombe routière. Au fil du temps, il est devenu commun d’entendre et de lire le nombre d’accidents, de blessés et parfois hélas, de morts. 4.000 morts et plus  tel est le chiffre officiel, on se croirait dans un champ de bataille, une guerre qui ne porte pas de nom  car il n’y a ni soldats, ni ennemis
Ce qui justifie ce drame national, c’est la montée de l’incivisme, le comportement irresponsable de certains chauffeurs plus particulièrement ceux des grands  taxis, des bus, des semi-remorques, des autocars, c’est aussi l’accroissement de la mobilité, la motorisation, le vieillissement du parc automobile et l’état de nos routes

Causes d’accidents mortels
La vitesse inadaptée est prépondérante dans les causes des  accidents corporels qui surviennent chaque année dans notre pays. Elle cause des accidents mais aussi influence la gravité de ces accidents.
L’association alcool- drogue amplifie aussi très fortement le risque d’accident. Tous deux entraînent une levée des inhibitions, les conducteurs qui sont sous l’effet de l’alcool ou de la drogue ou les deux à la fois deviennent plus audacieux, irresponsables, ne mesurent pas l’ampleur de leurs actes.
En outre, sous l’effet de la drogue ou de l’alcool, le conducteur  voit moins bien,  il y a un rétrécissement du champ de vision, le  conducteur perçoit moins les dangers.
Par ailleurs, sous l’effet de l’alcool, on note une augmentation du temps de réaction et une diminution des réflexes et  des risques de somnolence qui causent  les accidents de la route
Autre aspect qui peut aussi expliquer le nombre des accidents de la route, c’est le comportement grande majorité des automobilistes et même motocyclistes et scootéristes qui se croient seuls au monde au volant de leur véhicule.
Ces conducteurs oublient qu’il y a autour d’eux d’autres automobilistes, et même des piétons.
Et leur façon de conduire a une influence sur la circulation et le comportement de tous les conducteurs, elle ralentit la circulation, puisqu’il faut tenir compte de cette mauvaise façon de conduire qui conduit aux accidents.
Notre infrastructure routière  est à revoir. Hormis les tronçons autoroutiers qui sont  plus ou moins valables, le reste c’est franchement à revoir. Dans une ville comme Casablanca, la capitale économique du pays,  aucun boulevard et aucune rue ou ruelle  n’est épargné, et à chaque 20 ou 30 mètres on tombe sur une crevasse, un trou, un dos d’âne, un nid de poule. La majorité des chaussées  sont craquelées, de grandes fissures, par endroits constituent même des cratères. Avec les travaux que connaît actuellement la capitale économique et qui n’en finissent pas , de nombreuses entreprises interviennent pour réaliser des chantiers un peu partout, ça creuse très vite, une fois le travail terminé, les ouvriers se contentent de boucher les trous avec du sable et ils repartent.
Même attitude et même comportement avec la Lydec qui ne se prive pas de creuser, mais quand il s’agit de reboucher et de laisser les choses en l’état initial, c’est le je-m’en-foutisme total  surtout que personne ne contrôle le travail qui est accompli. Idem pour les routes nationales ou routes secondaires.
Dans le meilleur des cas, on replâtre avec du bitume de mauvaise qualité, qui aux premières pluies laisse réapparaitre  de gros trous  qui sont autant de risques d’accidents surtout la nuit.
En conclusion, au regard des chiffres alarmants, de la courbe exponentielles des accidents de la route, on ne peut que tirer une fois de plus  la sonnette d’alarme  en ce qui concerne la situation actuelle qui est le résultat de l’incivisme, du comportement irresponsable de certains chauffeurs qui conduisent sous l’effet de l’alcool, de celles et ceux qui utilisent le téléphone au volant, ceux qui brûlent les feux rouges , plus particulièrement  les chauffeurs des grands  taxis, des bus, des semi-remorques, des autocars  qui sont souvent à l’origine des drames, des hécatombes aux regards des nombreuses victimes qui sont sacrifiées chaque jour sur l’autel de l’inconscience.

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