Un scoop à prendre avec légèreté : Le président de la Fédération Royale Marocaine de Football a été interpellé par la Renaissance Club Athletic Zemamra pour ne pas programmer de match le jeudi car c’est le jour du souk à Zemamra. D’autres anecdotes encore qui signifient que le public marocain a enregistré avec satisfaction l’ascension du club de foot de Zemamra en première division. Cette montée spectaculaire mérite d’être saluée et doit être encouragée car le plus dur reste à venir. Si l’infrastructure sportive semble en cours de finition, il restera à assurer le financement nécessaire au maintien et à la réalisation de succès remarquables pour la promotion du club dans son ensemble.
Parallèlement, Azemmour a connu pareil événement avec ses lionceaux, Achbal Azemmour, qui sont arrivés à se hisser vers la deuxième division amateur. Cela a été réalisé malgré les nombreuses difficultés à surmonter. Il a fallu mobiliser autour de l’équipe et susciter la participation des uns et des autres pour assurer le nécessaire. La jeunesse, dans son enthousiasme et l’élan de la réussite, y trouva son bonheur.
Ainsi du centre du pays Doukkala aux rives de l’Oum er Rbia et les rivages de l’océan Atlantique, ces deux événements sont célébrés dans la liesse et la fierté partagée. L’espoir se développe au-delà des contraintes conjoncturelles présentes et futures. Il restera à assumer pour que la déception n’arrive pas à plomber les ailes de ces jeunes.
La configuration des équipes de foot au sein de la FRMF, de ses ligues et des championnats et coupes organisés reflète le changement survenu dans la société marocaine et l’aménagement de son territoire.
La pratique du sport est en essor permanent à travers le territoire national même si l’on reste loin de la création de piscines, de terrains de jeux et de stades dans toutes les communes. Le foot en particulier trouve joueurs et spectateurs dans tout terrain vague plus ou moins aménagé. La mise en place de terrains dédiés, beaucoup plus en milieu urbain qu’en milieu rural, donne aux jeunes la possibilité de suer dans la joie. Il reste qu’aucune politique publique n’a été érigée véritablement pour que le domaine sportif soit pris en considération à travers l’ensemble des collectivités territoriales et réponde aux attentes de la population.
A quelques exceptions près, le sport reste une affaire personnelle et son organisation volontariste est laissée au bon vouloir des usagers sans encadrement aucun. Il peut devenir un enjeu lors des échéances électorales sans qu’une action publique territoriale ne soit menée pour son évolution. On ne parlera jamais de sport en tant que pratique sociale dans les conseils communaux alors que la subvention sera accordée ou non à une association qui en fait le principal objet de son activité.
Le sport reste en marge de l’activité économique locale; alors qu’il constitue un facteur important dans la dynamique qu’elle peut connaitre par les déplacements qu’il occasionne et la consommation qu’il provoque. La visibilité de sa gestion n’est pas assurée. L’opacité cache aussi bien les misères autant que les dérives. Loin de toute comptabilité normative, des «investissements» personnels qui répondent aux dépenses obligées de l’équipe conduisent parfois à un endettement voire à la faillite du cadre censé trouver l’argent là où il se trouve pour satisfaire les besoins.
D’autres verseront dans la malhonnêteté aux dépens de la collectivité et de l’engouement des jeunes pour leur sport préféré. L’encadrement et la régulation par une politique publique adéquate au niveau de la commune de l’activité sportive est devenue une priorité autant que l’éducation, la santé, le logement ou l’infrastructure des agglomérations. Elle permettra autant la transparence nécessaire dans la gestion que la continuité dans l’effort pour la promotion de la pratique sportive.
La mise en œuvre d’une politique sportive locale aidera certainement aussi à dépasser les subjectivités et la personnalisation dans la mobilisation de masse des jeunes pour rationaliser au mieux les approches et la participation de la population. L’investissement bénévole sera soutenu dans le cadre général de la consolidation du processus démocratique à Zemamra, Azemmour et partout ailleurs à travers le territoire national.