Après les bidonvillois, les ménages à faible revenu et les habitants des maisons menaçant ruine, AlOmrane veut développer davantage son offre à destination des couches sociales les plus démunies. Badre Kanouni, président du directoire du groupe, qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé à l’issue du Conseil de surveillance, a fait savoir qu’une réflexion est en cours avec le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville afin de faire de cette catégorie une priorité.
Plus globalement, le groupe compte accélérer la cadence de production. Si les temps sont durs pour le secteur, le vent semble plutôt favorable pour Al Omrane, dont le Conseil de surveillance a approuvé la mise en chantier de 25.000 unités d’habitat et de 105.000 unités de mise à niveau urbaine durant cette année. Il est également prévu d’achever 34.300 unités. Selon Kanouni, l’investissement devra dépasser 6,1 milliards pour réaliser un chiffre d’affaires de 4,80 milliards.
Au-delà du quantitatif, Al Omrane veut s’attaquer à l’aspect quantitatif. Le groupe vient de développer une nouvelle stratégie baptisée «Cap2020», qui vise à accompagner les grands chantiers de réformes engagés par l’Etat. La nouvelle feuille de route pose une série de défis. Il s’agira notamment de mieux répondre aux orientations de l’Etat, particulièrement celles relatives au droit au logement, à la régionalisation et à la protection de l’environnement.
En attendant les fruits de cette stratégie, le président du directoire a fait le point sur le bilan de 2015. L’an dernier, le groupe a concentré ses efforts sur les opérations d’achèvement avec un total de 34.000 unités de production nouvelle et 67.000 unités de mise à niveau urbaine. «Le social représente 75% de l’activité, avec une prééminence pour les couches les plus démunies», a affirmé B. Kanouni. Et d’ajouter que les actions lancées en 2015 ont mobilisé une enveloppe de 5,5 milliards de DH. «Ce qui illustre l’engagement du groupe à répondre à la fois à la demande de l’Etat, mais également de s’inscrire dans le cadre d’une production conforme aux besoins du marché», a-t-il dit. Au cours des cinq dernières années, pas moins de 184.000 unités ont été mises en chantier et plus de 183.500 ont été achevés. Sur la même période, Al Omrane a mis en chantier près de 440.000 unités de mise à niveau urbaine.
Interrogé sur le rapport critique de la Cour des comptes à l’égard des établissements publics, B. Kanouni a affiché un air serein. «Le groupe Al Omrane fait partie des établissements publiques dont l’endettement est faible», a-t-il affirmé. Chiffres à l’appui, il explique que l’endettement a baissé de 20% au cours des cinq dernières années, passant de 84% en 2010 à 64% l’an dernier. Cela dit, «Al Omrane ne souffre pas de déficit». Il a également fait valoir la contribution du groupe dans les programmes gouvernementaux, affirmant qu’elle dépasse parfois l’apport financier de l’Etat. C’est le cas des programmes consacrés à l’habitat menaçant ruine et les tissus traditionnels.
Hajar Benezha