La cession de Zurich Maroc revenait depuis plus d’une dizaine années comme un leitmotiv, au point de perdre de sa crédibilité …Et pourtant, cette fois-ci sera la bonne. En février dernier, comme à l’accoutumé, des rumeurs avaient refait surface car Bloomberg avait annoncé que Zurich Insurance Group AG avait lancé un processus de cession de ses filiales dommages en Afrique du Sud et au Maroc dans le cadre d’une revue stratégique des actifs de son pôle assurance déficitaire. Une porte-parole de Zurich citée par Bloomberg a, de son côté, précisé que l’examen porte sur la pertinence de poursuivre ces affaires en mains propres en Afrique du Sud.Elle a cependant refusé de commenter les informations circulant sur la cession de la filiale marocaine du groupe.

La filiale marocaine a pour sa part publié un communiqué de presse en date du 22 février 2016 pour mettre fin aux rumeurs : « Le remodelage de l’empreinte géographique de l’assureur a été annoncé comme l’une de ses plus hautes priorités pour les deux prochaines années. Le but étant de bâtir des entités plus ciblées, tout en veillant à l’amélioration de la rentabilité globale.Comme partie intégrante de ce processus, le Groupe entreprend une opération d’évaluation en vue de déterminer s’il est bien positionné pour continuer à mener en direct ses activités au Maroc ».A l’international, Zurich a entamé une revue stratégique de ses actifs dans la branche des assurances dommages après avoir fait face à une explosion des demandes de dédommagement. Le groupe suisse a renoncé récemment à une OPA sur l’assureur britannique RSA Insurance Group. En novembre dernier, il avait aussi annoncé son retrait des activités d’assurance dommages au Moyen-Orient, dans le cadre d’une réévaluation de son portefeuille.

Mi-juin dernier, la nouvelle tombe. L’assureur allemand Allianza enfin annoncé avoir racheté la filiale marocaine de Zurich Insurance pour 244 millions d’euros. Le management de Zurich se fend alors d’un communiqué pour confirmer l’annonce et surtout rassurer ses clients, partenaires et salariés. Tous les médias s’emparentde l’information. Seulement voilà. Zurich Maroc était à deux doigts de passer dans les mains d’un opérateur national, Best Financière, qui n’est autre que le groupe détenteur de la chaîne de grande distribution Label’Vie Carrefour et dirigé par le fameux Zouheir Bensaid. Mieux encore. Best Financière a été sensiblement mieux disant que Allianz, 2, 6 milliards de dirhams versus 2,9 milliards de dirhams selon les échos du marché. Il faut savoir que Best Financière opère dans de nombreux autres secteurs tels que les centres commerciaux ou encore la commercialisation de matériel médical. Seulement une signature telle que celle d’Allianz semble avoir eu raison de l’offre financière, car nul doute qu’Allianz ne se contentera pas de la septième position sur le marché de l’assurance dommages et accidents qu’occupe actuellement Zurich Assurances Maroc.Avec ses 600 000 clients en 2015, la compagnie a encaissé des primes brutes à hauteur de 114 millions d’euros.Présente au Maroc depuis plus de 60 ans, Zurich Assurances Maroc affirme toutefois être une compagnie rentable réalisant chaque année une croissance profitable.

Nareva lance son épopée africaine

C’est ce qu’on appelle un échange de bons procédés, ou encore un partenariat win-win. En effet, Nareva, filiale de la SNI créée en 2005 pour se développer sur le marché de l’énergie, vient de signer un mémorandum d’entente avec le deuxième énergéticien français derrière Edf avec 69,9 milliards d’euros en 2015 de chiffre d’affaires. Objectif :unir leurs forces en Afrique subsaharienne pour conquérir de nouveaux projets. Nareva et Engie visent un portefeuille d’actifs supplémentaires de 5 à 6 GW entre 2020 et 2025, soit selon eux, la consommation moyenne de 10 millions de familles.L’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana et le Cameroun. C’est désormais dans ces cinq pays que le spécialiste marocain des énergies renouvelables Nareva et Engie, champion historique du gaz devenu un leader dans les énergies renouvelables, veulent se développer conjointement.

Les deux groupes s’étaient déjà associés dans deux projets au Maroc. Le premier, le parc éolien de Tarfaya, présenté avec 300 mégawatts comme le plus grand d’Afrique, a été mis en service en 2014.Le deuxième est la centrale à charbon « propre » prévue pour 2018 au Maroc et qui totalise 2,6 milliards de dollars d’investissement.Les deux groupes portent aussi, associés avec le japonais Mitsui, un projetactuellement en construction d’une énorme centrale à charbon à Safi, soit deux tranches de 693 MW selon la technologie ultra supercritique pour plus de 2 milliards de dollars.Engie est aussi présent au Maroc à travers sa filiale de service Cofely qui assure notamment la maintenance multi-technique de l’usineRenault Tanger ou la maintenance des équipements du port Tanger Med.

Pour rappel, outre Engie, sont notamment présents de façon significative le qatari Taqa la centrale à charbon deJorfLasfar et le saoudienAcawa à travers le projet solaire Noor. Côté français, Edf est notamment présent dans l’éolien et des ETI comme Voltalia poussent doucement mais sûrement leurs pions sur le marché. D’autres comme le fonds américain Brookstone ont déjà fait du Maroc une plate-forme vers l’Afrique.

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Décathlon explose les compteurs

Après l’annonce en février dernier de l’implantation d’ici à la fin de l’année d’un hub logistique dans la zone logistique portuaire de Tanger (Medhub), voilà que Décathlon affirme l’ouverture de pas moins de 26 magasins. En marge de la présentation du nouveau plan de réforme de l’Investissement dans le royaume, Sanchez de Borja, PDG de la chaîne française Decthlon, a par ailleurs affirmé multiplier par quatre ses achats au Maroc en sous-traitance et en produits finis pour atteindre chaque année deux milliards de dirhams, soit 180 millions d’euros en 2020 !

Les premiers magasins ont ouvert au Maroc, entre Ain Sebâa, Mohammedia, Tanger, et les deux derniers nés se trouvent à Marrakech. En septembre 2015, le management de Décathlon avait déjà annoncé l’ouverture de nouveaux points de vente suite à la signature d’un partenariat avec Marjane pour la la location de 11 terrains.Ainsi des magasins aux abords du centre commercial dans les villes de Fès, Meknès, Rabat, Kénitra, Agadir, Tétouan et Oujda devraient voir le jour dans les trois prochaines années. Avec l’annonce de 15 magasins supplémentaires et un net renforcement du sourcing made in Morocco, la présence de Décathlon au Maroc prend une autre dimension.

Le hub de Tanger, qui devrait s’étendre sur une superficie de 20 000 mètres carrés et générer 160 emplois à terme,s’inscrit donc clairement dans cette nouvelle stratégie. Un deuxième entrepôt de même taille devrait suivre afin de constituer le point d’approvisionnement de l’Afrique occidentale.

A ce jour, l’enseigne française exploite quatre magasins au Maroc, de format compact, avec 300 employés.En vitesse de croisière, les nouveaux investissements de Decathlon devraient créer 10 910 emplois directs et indirects, selon la convention signée par Borja Sanchez, directeur général Maroc et Afrique du nord de Decathlon.

Le Dixit

«Nous avons par exemple des outils d’alertes qui permettent de signaler tout changement dans la vie d’une contrepartie (redressement judiciaire, déménagement, changement de dirigeant…) d’un de nos clients. Il peut à ce moment déclencher par exemple un recouvrement rapide», Khalid Ayouch, PDg d’Inforisk. Un service à haute valeur ajoutée qu’Inforisk, spécialisée dans le renseignement commercial, peut désormais offrir aux entreprises marocaines pour leurs clients à l’international depuis son association avec le français Altarès, l’un des principaux acteurs européens dans le traitement de données. Les deux partenaires ont vocation à déployer leurs activités sur le continent africain, où le recueil d’informations est particulièrement délicat.

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Le Chiffre

130 millions de dirhams

C’est le budget alloué au futur parking Rachidi à Casablanca qui devra abriter pas moins d’un millier de places de stationnement. Livré en 2017, ce parking nouvelle génération a pour but de servir l’ensemble de chantiers en cours au centre-ville de Casablanca : Grand Théâtre, réhabilitation du Parc de la Ligue arabe, place Mohamed V,…

Le Who’s Who

C’est un sacré coup de gueule qu’a poussé Amine Berrada Sounni, PDG d’Aiguebelle et par ailleurs président sortant de la Fenagri –Fédération Nationale de l’Agro-Alimentaire- sur les colonnes de notre confrère L’Economiste. En clair, ce dernier s’indigne du fait que la mise en place du contrat programme pour l’Industrie Agroalimentaire (IAA) prenne autant de temps. Car il faut savoir que l’étude stratégique devant déboucher sur le contrat programme a été bouclée en septembre dernier, que les écosystèmes et leurs feuilles de route ont déjà été définis et que même un budget de 8,4 milliards de dirhams a été proposé. So what ?

Somayya Douieb