Dieselgat
L’ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn va payer une somme record d’environ 11 millions d’euros à son ancien employeur pour solder des accusations de négligence dans le cadre du scandale « dieselgate », a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier.
« Le conseil de surveillance a validé lors de sa réunion samedi les principaux points d’accords à l’amiable », a indiqué un porte-parole du groupe dimanche, sans dévoiler plus de détails.
Selon des sources proches du dossier, l’ancien président du directoire du groupe jusqu’à sa démission en 2015 règlerait pour quelque 11 millions d’euros des dommages et intérêts pour manquements dans l’exercice de ses fonctions.
Les détails des accords, qui concernent aussi d’autres ex-cadres du géant de l’automobile, doivent être conclus et annoncés définitivement dans les prochains jours, selon le porte-parole.
Volkswagen avait dit fin mars son intention de réclamer des indemnités à ses anciens dirigeants, sans donner de montant.
Selon les médias allemands, Volkswagen a exigé plus d’un milliard d’euros de ces derniers et des assureurs auprès desquels le groupe a souscrit une couverture pour la responsabilité des dirigeants. Les assurances devraient verser entre 200 et 500 millions d’euros, selon les médias.
« M. Winterkorn a violé ses devoirs de diligence en omettant, en tant que patron du groupe, d’expliquer le contexte de l’utilisation de fonctions logicielles non autorisées dans des moteurs diesels », avait constaté un cabinet d’avocats, mandaté par Volkswagen pour élucider les circonstances du scandale tentaculaire.
Par ailleurs, le paiement n’a pas d’impact sur les procédures pénales. La justice allemande voit dans Winterkorn un des principaux responsables de la tricherie du groupe aux douze marques portant sur 11 millions de véhicules diesel, pour les faire apparaître moins polluants qu’ils ne l’étaient en réalité. Son procès a été repoussé à la mi-septembre 2021, en raison de la pandémie de Covid-19.
Rupert Stadler, l’ancien patron de la filiale Audi congédié en 2018, est devenu en septembre dernier le premier patron à répondre de ce scandale devant un tribunal allemand.
Cette affaire, révélée à l’époque par les autorités américaines, a terni la réputation de l’industrie automobile du pays, qui peine toujours à se relever.
D’un point de vue financier, Volkswagen a aujourd’hui tiré un trait sur une grande partie du scandale avec une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont le plus gros a été payé aux Etats-Unis, et met le paquet sur le virage vers l’électrique.
AFP