Après le clash Trump-Zelensky, les pays de l’UE se réunissent à Londres

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Désireux de prêter main-forte au président ukrainien Volodymyr Zelensky, après son altercation de vendredi avec Donald Trump, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les Premiers ministres canadien, polonais et italien, Justin Trudeau, Donald Tusk et Giorgia Meloni ainsi que le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Antonio Costa, se sont retrouvés ce dimanche, à Londres, pour un sommet consacré, selon le bureau du Premier ministre britannique, Keir Starmer, à l’examen du « soutien militaire continu » qu’il convient d’accorder à l’Ukraine et de la « pression économique accrue » qu’il y a lieu d’exercer sur la Russie.

Après avoir été ovationné, la veille, lors de son arrivée au 10, Downing Street, par plusieurs dizaines de personnes, et chaleureusement accueilli par le Premier ministre britannique qui, en annonçant que son pays et la France travaillent sur « un plan pour faire cesser les combats », a assuré son hôte de l’ « absolue détermination » du Royaume-Uni à soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a signé, avec les autorités britanniques, un accord pour un prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) au titre du soutien aux capacités de défense de l’Ukraine, dont le remboursement sera effectué avec les bénéfices des actifs russes gelés au Royaume-Uni.

Interrogé, par la BBC, avant l’ouverture du sommet, le Premier ministre britannique, qui reste convaincu qu’en dépit de son altercation avec le président ukrainien, Donald Trump plaide pour une paix durable en Ukraine, a déclaré : « Nous nous sommes mis d’accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l’Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les États-Unis ».

En rappelant l’importance des dépenses de la Pologne en matière de défense et les « très bonnes relations » de son pays avec les Etats-Unis, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui considère que la position américaine sur l’Ukraine, constitue un « dilemme » qu’il s’agit de « transcender », a déclaré que son pays pourrait utiliser ses liens amicaux avec Washington pour persuader les États-Unis de soutenir davantage l’Ukraine et en estimant, de son côté, qu’ « il est très important d’éviter le risque que l’Europe se divise », la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a affirmé que « l’Italie et le Royaume-Uni peuvent jouer un rôle important (pour) construire des ponts ».

En déclarant, à l’issue de ce sommet, que l’Europe devrait « faire le gros du travail » mais avec le soutien de Washington, Keir Starmer a signalé qu’il « n’accepte pas que les Etats-Unis soient un allié peu fiable » car, d’une part, « il n’y a pas deux pays aussi étroitement liés » que le Royaume-Uni et les Etats-Unis et, que d’autre part, ceux-ci se trouvent « aujourd’hui à un carrefour de l’Histoire » qui les met au-devant de la nécessité « d’agir et de s’unir autour d’un nouveau plan pour une paix juste et durable » en Ukraine.

Et si, en reconnaissant, enfin, qu’il faut « urgemment réarmer l’Europe », la présidente de la Commission européenne a annoncé, aux médias, qu’elle compte présenter le « plan global » y afférent lors du sommet spécial de l’UE sur la Défense prévu le 6 mars à Bruxelles, attendons pour voir…

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