Bakour, Zaatar … quels prix !

Au moment du standby entre deux gouvernements, avant et après les promesses que comportent chaque campagne électorale, les prix à la consommation ne cessent d’augmenter. Le pouvoir d’achat de la population s’érode au moment où les dépenses relatives à la rentrée scolaire et/ou à la préparation de l’année agricole se font sentir.

Si les conséquences de la covid19 sur le commerce ne sont pas à négliger, il reste que la spéculation, le manque de contrôle ainsi que le mutisme du régulateur institutionnel de la concurrence contribuent à la hausse des prix qui se pratique sans préavis et à effet immédiat. Le consommateur est ainsi plus soumis à la pression de ses besoins les plus urgents alors que les institutionnels responsables essayent de jouer sur le temps avec ce temporaire qui dure, voilà plus de six mois.

Inflation, stagflation … sans oublier ce chômage qui ne cesse de pourrir la vie à une grande partie de la population qui arrive sur le marché du travail sans qu’elle ne puisse y trouver un emploi. La réactivité des autorités est plus que nécessaire. Notre représentant au « top ten » des gouverneurs des banques centrales, besogneux sur la flexibilité du dirham et anticipant sur l’augmentation des DTS (droits de tirage spéciaux auprès du Fonds monétaire International) et celle des devises auprès des banques, devra réagir aux prix des lentilles, du pain, de l’huile et autres produits nécessaires à la subsistance de la population. Il contribuera en cela au bienêtre relatif de ses compatriotes, particulièrement les plus démunis. On attendra la nomination du gouvernement pour revendiquer la stabilité des prix, la croissance, la promotion de l’emploi et l’amélioration du pouvoir d’achat.

L’espoir est grand que le Wali de Bank Al Maghrib, connu par sa verve quand il s’exprime en dialectal avec cet accent bien connu, ne croit pas que les prix du bakour et du zaatar n’interviennent pas dans la relance de notre économie sans qu’elle surchauffe. Ou qu’il décline sa réponse par un revers de la main, dont il est coutumier, pour faire la comparaison avec la pénurie qui sévit chez les voisins ou la disparition de la monnaie nationale chez d’autres.

Incompréhensible cette situation de pénurie que connait l’Algérie autant que la politique de voisinage conduite par le pouvoir algérien à l’égard du Royaume du Maroc ! A vous faire oublier le fil de votre réflexion.

La pénurie est telle, dans ce pays voisin, que l’expression même se fait dans la métaphore pour ridiculiser les conditions de vie imposées au peuple algérien. Les jeunes raillent leur vécu dans la caricature. La nourriture est ainsi beaucoup plus simple par l’inoculation d’un sérum que par la digestion d’aliments excessivement chers et introuvables ! De l’humour noir qui reflète la détestation par laquelle se caractérise les rapports sociaux chez notre voisin oriental. Une détestation exacerbée pratiquée par les gouvernants algériens comme une fuite en avant pour mobiliser contre l’ennemi imaginaire qui vient de l’extérieur. Désolant que de prendre connaissance du discours à l’ONU du représentant algérien, qui révèle que ce pays sombre dans une crise profonde par l’approche belliqueuse de ses gouvernants haineux, prônant l’amalgame et le mensonge pour se donner une conduite au lieu d’assumer les responsabilités qui leurs reviennent, aussi bien envers la population algérienne que pour consolider la paix dans la région et contribuer efficacement à l’édification du Grand Maghreb, en abandonnant les résidus de l’Histoire qu’ils ont créé et en respectant la légitimité de l’intégrité territoriale du peuple marocain.

Détestation absurde, folle et déraisonnable, qui grève non seulement le développement humain de la région du Maghreb, mais empêche aussi d’avoir une réponse commune à la surenchère électoraliste qui prévaut ailleurs en usant de l’immigration comme « mur des lamentations », laissant la haine gangréner la cohésion sociale et revenant à la guerre des religions.

Pour faire face à cette absurdité, le Royaume du Maroc tend la main à l’Algérie pour « « œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage ». C’est ainsi que nous resterons avec le peuple algérien, loin de la surenchère, faisant prévaloir les liens solides qui nous lient, que la déraison de certains.

De même ; pour répondre à ce défi et à d’autres, la consolidation du front intérieur ne peut souffrir d’aucune brèche, fût-elle celle concernant les prix du bakour et du zaatar.  

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