Le pouvoir d’achat des ménages impacté par la crise sanitaire et deux mauvaises années agricoles

Note de conjoncture de la DEPF

Voici l’essentiel de la Note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du mois de janvier 2021, publiée ce mercredi :

1. Environnement international:

– L’économie mondiale a connu une sévère récession en 2020 (-3,7% selon la Banque mondiale), à cause des effets néfastes de la Covid-19. La Chine est la seule grande économie à afficher une croissance positive en 2020 (+2,3%).
– En termes de perspectives, le PIB mondial devrait enregistrer une nette reprise en 2021 (+4,3%), soutenu par des mesures de relance monétaire et budgétaire d’envergure et par des campagnes massives de vaccination. Cependant, les perspectives à court terme restent entourées d’incertitudes, liées notamment à l’évolution de la pandémie.

2. Tendances sectorielles :

-Secteur primaire : perspectives favorables pour la campagne agricole 2020/2021 suite aux précipitations abondantes en début d’année et évolution favorable de l’activité du secteur de la pêche (+7,7% au T3-2020).
-Secteur secondaire : poursuite du redressement, porté par les secteurs des mines (production de phosphate : +5,5% à fin novembre), le secteur du BTP (ventes de ciment : -1,3% au T4 après -3,7% au T3) et le secteur industriel, en ligne avec l’amélioration du TUC (71% en octobre et novembre après 55,7% au T2) et la poursuite de la reprise des exportations au cours des deux premiers mois du T4 (dérivés de phosphates : +20,3% ; automobile : +8,8%…).
-Secteur tertiaire : poursuite de la contreperformance du secteur touristique (arrivées : -78,9% à fin novembre) et léger recul de l’activité de poste et télécommunications (-3% au T3), parallèlement à une évolution mitigée du secteur de transport.

3. Ménages et entreprises:

– Pouvoir d’achat des ménages : impacté par la crise sanitaire et par la succession de deux mauvaises années agricoles (perte de 581.000 postes d’emplois au T3 et baisse des crédits à la consommation de 3,3% à fin novembre), mais relativement soulagé par la maîtrise de l’inflation (+0,7% à fin novembre) et par la résilience des transferts des MRE (+3,9% à fin novembre).
– Investissement : ralentissement reflété, notamment, par le recul des importations des biens d’équipement (-16,6% à fin novembre) et de l’investissement budgétaire (-4,1% à fin novembre).

4. Changes extérieurs:

-Atténuation du déficit commercial de 26,2% et amélioration du taux de couverture de 5,1 points à fin novembre, incorporant une baisse des importations (-15,9%) plus importante que celle des exportations (-8,4%).
-Les Avoirs Officiels de Réserve permettent de couvrir 7 mois et 4 jours d’importations de Biens et Services.

5. Finances publiques:

Poursuite du creusement du déficit budgétaire à fin novembre 2020 (+46,1% à 59,2 milliards de dirhams), recouvrant une hausse des dépenses ordinaires de 5% et le repli des recettes de 7,9%, notamment, celles fiscales (-7,3%).

6. Financement de l’Économie:

– Les crédits bancaires maintiennent, à fin novembre 2020, leur taux de progression de l’année précédente (+5,2%), incorporant l’accélération de la croissance des crédits au secteur financier (+9% après +6,5%) et la décélération de celle des crédits au secteur non financier (+4,7% après +5%), dont ceux aux ménages (+2,7% après +4,6%) et ceux aux sociétés non financières privées (+6% après +6,6%).
– Évolution favorable des indices boursiers MASI & MADEX au T4-2020 : hausse trimestrielle de 13% et 13,2% respectivement, atténuant leur repli depuis le début de l’année à -7,3% et -7,4% après -17,9% et -18,2% au terme du troisième trimestre 2020.

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