Benabdallah: cette crise confirme que le pays a besoin d’un projet sociétal inclusifs auxquels tout le monde adhère

Tentative de migration massive à partir de Fnidek

Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, a estimé que les événements qu’a connus, dimanche dernier la ville de Fnideq, lorsque des jeunes marocains, venus en grand nombre de différentes régions du Maroc, et d’autres ressortissants étrangers, ont tenté d’entrer illégalement dans la ville occupée de Sebta, interpellent l’ensemble des acteurs politiques du pays.

« Ces scènes nous interpellent tous et ne laissent aucune place à la surenchère entre nous ou à en imputer la responsabilité à un gouvernement quelconque, notamment l’exécutif actuel, même si ce dernier a des responsabilités concernant son interaction avec ces évènements par sa présence politique ou par son mutisme à ce sujet », a martelé M. Benabdallah dans une vidéo, diffusée mercredi sur la chaine YouTube du PPS.

Pour le secrétaire général du PPS, « ces faits nous interpellent, car ils posent de grandes questions concernant le degré d’adhésion de larges catégories de la société marocaine, surtout la jeunesse, dans le modèle de développement en cours aujourd’hui ».

 Et après avoir rappelé à ce propos que SM le Roi avait souligné, il y a quelques années, dans un discours, que l’ancien modèle de développement, malgré les grandes réalisations accomplies par le Maroc à divers niveaux économique, démocratique et social, n’a pas profité à l’ensemble des régions et des catégories sociales, il a souligné que ceci est encore plus manifeste.

« Il devient ainsi clair, a-t-il expliqué, qu’il y a une problématique réelle quant à la capacité de notre société à intégrer toutes ses catégories pour qu’elles s’approprient le projet sociétal, pour qu’elles aient confiance en leur pays, pour qu’elles aient d’abord confiance politiquement dans la relation avec les institutions en place, législatives et élues, mais aussi dans les espaces de décisions quels qu’ils soient », a-t-il poursuivi. « Nous devons ainsi, aujourd’hui, comprendre qu’il y a un véritable dysfonctionnement à ce niveau ».

Et de s’interroger : « Crise d’encadrement, crise de pratique politique, crise d’appartenance, ou crise peut-être d’identité, qui font que les expressions de colère que nous avons entendues nous choquent tous et nous interpellent ».

Pour le responsable politique, « le processus économique et social dans lequel nous nous sommes engagé a délaissé plusieurs catégories sociales et régions ».

C’est ainsi que l’on est aujourd’hui, « en face d’une réalité que nous nous devons d’affronter par le modèle de développement au sujet duquel SM le Roi avait dit que nous en avons besoin ».

En effet, ce nouveau modèle de développement devra « constituer une plateforme pour nous tous pour que nous nous mobilisons avec toutes les composantes de la nation pour une société de la démocratie, des libertés, de la confiance, de la crédibilité des institutions, de traitements matures des questions de l’ensemble des catégories, de partis politiques qui jouent leurs rôles et qui sont convaincants par leur discours envers les citoyens. Bref une société de réconciliation entre les citoyens et l’action des institutions, l’action politique, associative ou syndicale. Une société dans laquelle les réalisations accomplies par le Maroc au plan économique et des différents programmes sociaux profitent à tous : C’est à dire l’élévation de notre société à tous les niveaux.

Et tout en saluant à cette occasion l’action menée par les autorités pour faire face à ces évènements, car il y va de la réputation du Maroc et comme il était nécessaire de le faire, vu les engagements du Maroc aux niveaux régional et international et quelle que soit la partie qui serait derrière cet appel et l’instrumentation que certains voudraient en faire, Benabdallah a souligné la nécessité de présenter aujourd’hui une autre vision, impulser une nouvelle dynamique au processus de réformes, consolider la démocratie, réconcilier les citoyens avec leur société, avec leurs institutions et avec l’action politique en général.

« Nous devons comprendre aujourd’hui que le chômage a atteint des niveaux très haut, nous devons comprendre qu’il y a aujourd’hui des gens qui vivent soit des situations économiques et sociales difficiles mais aussi d’autres, dont la situation peut-être meilleure, et qui ne se sentent pas à l’aise dans la société où ils vivent.

Ceci exige que nous devons réaliser un saut et éviter de tomber dans l’auto satisfécit excessif comme le fait le gouvernement actuel. Il n’est pas responsable de cette situation mais il l’aggrave. Pour preuve, leur (les partis de la majorité) satisfaction des élections qu’ils ont gagnées récemment avec 6,65% de participation, comment est-il possible de se satisfaire d’une telle réalité qui prouve que nous devons lancer un processus de réformes et un projet sociétal inclusif auxquels tout le monde adhère, un processus qui montre qu’il existe une véritable volonté de le mettre en œuvre afin de ne plus assister à ces scènes choquantes, mais plutôt voir de plus en plus de jeunes qui aiment vivre en sécurité, en paix et dignement dans leur pays.

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