Le CNDH rend un hommage à Mohamed Sektaoui, un militant d’exception

Ce fut un hommage exceptionnel rendu, vendredi dernier, à un homme exceptionnel : Mohamed Sekatoui, directeur général d’Amnesty international Maroc. Un militant authentique et un homme d’exception. Lors de la cérémonie organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Casablanca, les témoignages apportés par les participants à cette occasion furent unanimes sur le parcours exceptionnel de militant et de son engagement inébranlable pour la défense des droits de l’Homme.

Mahtat Rakas, directeur de publication des journaux Al Bayane et Bayane Al Yaoum, qui a assuré la modération de la rencontre, a souligné, dans un mot de bienvenue, que ce cet hommage est une reconnaissance à l’action et l’engagement de cette grande personnalité nationale, qui a marquée par son action, la scène droits de l’Homme au Maroc. Et de préciser que «ce moment d’hommage est un moment d’interpellation de soi et d’écoute mais également un moment de lecture et contemplation du parcours exceptionnel d’une icône pour en tirer les leçons qui s’imposent».  Abondant dans le même ordre d’idées, Mahtat Rakas, a rappelé quelques fragments du parcours de Mohamed Sektatoui.

«Il fut d’abord un militant et un ancien prisonnier politique, qui a cumulé une grande expérience en matière de défense des droits de l’Homme,  à commencer par l’Association marocaine des droits de l’Homme au début de sa constitution, et puis au sein des structures différentes de l’organisation d’Amnesty international», a-t-il  noté en substance avant de mettre l’accent sur le fait que Mohamed Sektaoui, devenu au fil des ans un expert international en droits des hommes et réputé pour sa compétence, sa probité et aussi sa sagesse et son innovation et a contribué à l’instauration du discours et de la pratique des droits de l’Homme dans notre pays.

De son côté, Fatima- Ezzahra Yacine, membre d’Amnesty international Maroc et présidente du comité de coordination du Réseau droits des femmes au sein d’Amnesty-Maroc a estimé qu’il est impossible de résumer le parcours de Sektaoui en quelques mots. La militante se rappelle qu’elle a fait la connaissance de l’actuel directeur général d’Amnesty en 1990 lors des travaux du Conseil administratif de la section de l’organisation. Fatima- Ezzahra n’a pas dissimulé le fait qu’elle était fortement marquée par la personnalité charismatique de Sektaoui. Ce charisme est du essentiellement à sa force de caractère et le respect de ses engagements, sa vision stratégique, sa rigueur et la perspicacité de son opinion et surtout à sa capacité de gérer les tensions lors des débats et échanges entre les militants.

De son côté, Mohamed Nechnach, s’est félicité de l’initiative du CNDH, considérant que l’hommage rendu à Sektaoui, constitue un hommage à tous les militants de droits de l’Homme au Maroc.  L’ancien président de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), estime que ce qui distingue le parcours militant de Sektaoui, c’est qu’il critiquait les dysfonctionnements de la situation politique en se positionnant en tant que force de proposition, sans vaquer à une opposition systématique, stérile ou hostile.

Pour Abdeljalil Bahadou,  président de  «Solidarité universitaire marocaine», Mohamed Sekatoui est un homme de gauche, acquis aux valeurs universelles de la modernité et aux causes des masses populaires. C’est un fervent militant contre le despotisme, l’exploitation et la corruption tout en étant à la fois ouvert à tous les courants et les organisations de la gauche marocaine. Partant de là, il a contribué à la création de plusieurs organisations partisanes et syndicales, notamment, la Confédération démocratique du travail (CDT).

En termes plus clairs, «Sektatoui est un militant de terrain», a-t-il affirmé. Inutile de rappeler, selon Bahadou,  que Sektaoui, a payé cher le prix de son engagement et a subi les affres de l’oppression et la torture, mais cela n’a en rien entamé sa détermination à consacrer sa vie à la défense des véritables causes des citoyens et à leur tête la dignité, l’élargissement de la marge des libertés, la justice sociale et les valeurs de la modernité.

Sur un autre registre, Driss Haidar, qui fut l’ami et le compagnon de tous les combats militants de Si Mohamed Sektaoui, a tenu à se remémorer le parcours de Mohamed Sektaoui, sa bataille pour mettre un terme aux violations des droits de l’Homme et à la liberté.

Prenant la parole, Mohamed Sektaoui, en félicitant tous ceux qui l’ont accompagné dans sa marche militante, a considéré que «ce qui a été réalisé en matière des libertés et de la démocratie constitue en fait le couronnement des combats menés par plusieurs générations de militants qui ont sacrifié leurs vies pour le Maroc d’aujourd’hui». Sektaoui, s’est arrêté dans son intervention, sur le 50 anniversaire de la déclaration universelle des droits humains en 1999 et où l’Organisation Amnesty international a mené une campagne de sensibilisation visant à récolter 10 million de signatures à travers le monde. Le Directeur d’Amnesty international a indiqué que ce fut un événement distingué, étant donné que son organisation non-autorisée à l’époque a pu colleter un million de signature rien qu’au Maroc.

Driss El Yazami, président du CNDH, qui a délivré le trophée de son instance à Mohamed Sektaoui, a déclaré que la «la Culture de rendre hommage», vise en fin de compte «à fêter toutes les femmes et les hommes du mouvement des droits humains au Maroc, appelant dans cette optique à réécrire  d’une manière collective notre histoire pour qu’elle sera transmise aux générations ultérieures».

Khalid Derfaf

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