Deux plasticiens aux pinceaux d’or

Djimi et Fassih exposent à Agadir

Saoudi El Amalki

Dans une ambiance conviviale, la cérémonie de vernissage de l’exquise exposition plastique a eu lieu récemment, dans l’espace féerique du jardin Olhao, somptueusement réaménagé. Une belle pléiade d’artistes et de partisans d’art et culture a pris d’assaut ce coin aux sensations de profonde béatitude devant des toiles signées par deux des plus fringants plasticiens de la région : Djimmi El Imam et Rachid Fassih. Pour la circonstance, ils se réjouissent de partager avec leurs collègues qui sont venus nombreux ainsi que les mordus d’art en général et plastique en particulier, les délices de leurs ultimes trouvailles artistiques.

Toutes les composantes de l’intelligentsia étaient présentes à cette messe où les accolades et les échanges se déclenchaient tambours battants. L’exposition en lice, marquée du long en large par une diversité, donnait libre cours à l’interprétation et l’analyse. En effet, l’artiste Rachid Fassih, très imbu dans la culture Amazigh, se montre plutôt plus attaché à la magie des symboles et signes graphiques dont la notoriété s’enchevêtre dans le mouvement et la couleur. Son talent ne s’étend pas seulement sur la toile, mais également dans les matières et les objets qu’il façonne magistralement pour en faire des pièces messagères de profonde complicité et de haut raffinement. Quant à son compagnon de longue date, Djimmi El Imam, il puisera ses chefs-d’œuvre dans la culture féconde Hassanie, avec à coup sûr, les reflets rupestres qui renvoient à la mysticité et l’historicité de l’art nomade.

 En fait, l’authenticité de la production artistique tente de concilier chez l’artiste l’austérité du patrimoine et la pureté esthétique de l’art. La complexité éprise de complémentarité des deux styles proposés en clair comme en filigrane, a donné du fil à retordre aux visiteurs, mais se délectent sereinement face à ce régal dans égal. Apriori, ce n’est pas que les produits artistiques des deux plasticiens qui font leur empathie au sein de leurs pairs de tous bords mais, sans nul doute, leur attitude bienveillante et attractive dans les milieux culturels, associatifs et artistiques, toutes susceptibilités confondues.

En cette soirée ramadanesque, ils ont encore fait preuve de bravoure d’affabilité et d’intimité aussi bien avec la constellation des plasticiens qu’avec tous les convives admiratifs des tableaux joliment exposés et réactifs à leur conduite humaniste de fond en comble. C’est autant dire que l’art ce ne serait pas uniquement la créativité, mais avant tout la qualité de la valeur humaine ! Ces deux garçons aimés de tout le monde, le resteront à jamais parce qu’ils marient parfaitement l’Art et l’Humanité. Pablo Picasso, le peintre espagnol de la fameuse Guernica, se plaisait de dire : « Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste tout en grandissant ! »

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