Le syndicat United Auto Workers (UAW) a décidé lundi de mettre à l’arrêt une seconde usine d’envergure, un site de Stellantis dans le Michigan, dans le cadre de la grève touchant les trois grands constructeurs automobiles américains depuis mi-septembre.
« Lundi matin, 6.800 membres de l’UAW de l’usine d’assemblage de Sterling Heights (SHAP) ont rejoint la grève, arrêtant la production de la plus grande et plus lucrative usine de Stellantis » aux Etats-Unis, a annoncé le syndicat dans un communiqué.
Cela porte le total de grévistes chez Ford, General Motors et Stellantis à plus de 40.000, sur leurs 146.000 employés encartés à l’UAW. C’est la première fois que les « Big Three », les trois constructeurs historiques américains, sont ciblés en même temps.
Stellantis s’est dit « indigné » par cette décision, estimant dans un communiqué que « la stratégie dérangeante de l’UAW de +blesser+ » les trois constructeurs « aura des conséquences durables » sur le secteur et sur les économies locales et nationale.
Le groupe explique avoir déposé jeudi matin une offre améliorée, comprenant une hausse salariale de 23% sur quatre ans, une augmentation de près de 50% des contributions au plan d’épargne pour les retraites et des garanties en matière de sécurité d’emplois.
Evoquant des « conversations semblant constructives » qui s’en sont suivi, il affirme être toujours dans l’attente d’une contre-proposition. D’après une source proche des tractations, les négociations sont « très actives » et « intenses ».
Stellantis à la traîne
Depuis le lancement de la grève, l’UAW distribue bons et mauvais points au gré de l’évolution des discussions, allongeant la liste des sites en grève en cas de résistance d’un ou plusieurs groupes et maintenant un statu quo en cas d’avancées.
Il visait des usines secondaires jusqu’au 11 octobre quand il a frappé un grand coup avec la mise à l’arrêt de la Kentucky Truck Plant (KTP), plus grande usine de Ford. Elle génère 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an.
Le couperet est tombé cette semaine sur Stellantis (propriétaire de Chrysler, Jeep, Ram, Dodge, Peugeot, etc.) du fait de « lacunes » persistantes dans sa dernière proposition.
Son usine SHAP, de plus de 460.000 m2, produit l’un des véhicules les plus vendus du groupe: le pickup Ram 1500. Stellantis n’a pas souhaité fournir de détails sur sa production.
Selon le site spécialisé Kelley Blue Book, le modèle 2024 de base est vendu à partir de 38.750 dollars mais peut grimper jusqu’à plus de 65.000 dollars suivant les versions.
« Bien qu’ayant le chiffre d’affaires le plus élevé, les bénéfices les plus hauts (en Amérique du Nord et dans le monde), les plus importantes marges opérationnelles et le plus de liquidités en réserve, Stellantis reste à la traîne derrière à la fois Ford et General Motors », écrit lundi le syndicat.
Selon lui, le groupe a présenté la « pire offre » concernant notamment l’évolution salariale, la rémunération des travailleurs temporaires ou encore les mesures d’adaptation au coût de la vie (COLA).