Fidèles à la dialectique de la fidélité et du renouveau

Projet de rapport de synthèse des élections du 7 octobre

Juste après les élections législatives du 7 octobre, le PPS a procédé à une large opération d’évaluation au sein de toutes ses structures de base, avec sérénité et responsabilité.

Cette démarche d’envergure, chapeautée par la direction du parti et à laquelle ont pris part les responsables locaux et provinciaux des sections, des organisations parallèles et des secteurs socioprofessionnels, vise, en effet, à éplucher les points forts comme faibles de l’action électorale, sous toutes ses formes, en vue de dépasser les déficiences, de consolider les atouts et de fortifier l’outil partisan pour les défis à venir.

A la lumière des échanges et des analyses collectifs concernant cette échéance électorale et compte tenu des rapports émanant des sections provinciales du parti, un projet de rapport synthétique est élaboré, se basant sur les axes suivants :

* Résultats du parti relatifs aux dernières élections législatives

* Présentation du diagnostic de l’état organisationnel du parti

* Quelques éléments introductifs à l’impulsion de l’organisation

Tout d’abord, il est à noter que le parti n’a pu parvenir à ses prévisions, à savoir, remporter plus de 20 sièges (seulement 12), dépasser le seuil de 300 000 (279 526) et 5% (4, 82%) des voix.

Ce bilan, qui parait en deçà des aspirations, est dû à des donnes objectives liées au fait que le parti n’a pu s’octroyer le vote politique, en dépit de sa forte attractivité, que le PJD et le PAM ont eu, à eux seuls, 227 sièges et que l’autorité, d’une part et des candidats concurrents d’autre part, ont fait appel à divers agissements flagrants, attentatoires au bon déroulement de l’opération votative. Par ailleurs, il est à constater que des éléments subjectifs, notamment liés à la faiblesse ou l’absence de la structure partisane, l’indifférence ou la trahison des militants, la friction entre candidats et membres du parti, la faible influence au sein de la société civile, la faiblesse ou l’absence de la politique de proximité et des procédés de contacts dans les milieux professionnels, la mauvaise appréciation au niveau du choix du candidat, l’inertie quasi-totale dans les grandes villes, les réactions négatives à l’image du parti de la part de certains militants au niveau des réseaux sociaux…

Il ressort de ce constat que la politique d’ouverture que le parti a adoptée depuis les années 70, passant du centralisme démocratique à la gestion démocratique interne, a permis le recrutement massif dans les rangs du parti. Hélas, aucun programme de formation en vue d’améliorer les compétences politiques et idéologiques, aucune démarche procédurale d’encadrement, aucune initiative d’ancrage n’ont été entrepris pour accompagner ce flux massif des nouvelles recrues…

A propos des élections, il importe de reconnaitre qu’elles se déroulent, depuis déjà des lustres, dans les délais fixés, sans retard ; ce qui représente un acquis pour lequel les forces nationales et démocratiques ont longtemps combattu. Dans ce sens, il est à noter que le parti, bien qu’il soit constamment présent et apprécié pour l’effort de ses élus dans les institutions représentatives aussi bien locales que nationales, n’est pas encore parvenu à jouir d’une large audience populaire pérenne et à s’adjuger des bastions électorales, pouvant lui assurer des succès, quels que soient le registre et les possibilités de ses candidates et de ses candidats.

Les élections 2015 et 2016 ont encore confirmé ces faiblesses au niveau de la gestion de ces opérations, en termes de plan d’action clair, en plus de la précarité de l’organisation de base dans les grandes villes, telles Casablanca, Rabat, Fès, Tanger…et de l’assimilation des mutations complexes et de l’appréhension des méthodes et des outils adéquats pour encadrer les citoyens. Il est bien vrai que nous gérons un certain nombre de communes, en particulier rurales, grâce à la confiance des populations, mais nous avons beaucoup de peine à transformer ces acquis en structuration organisationnelle accompagnant nos élus, à travers l’encadrement et le soutien. De même, notre souci de garantir toutes les circonscriptions électorales a fait perdre au parti la rationalisation de ses ressources et limiter la possibilité de remporter d’autres sièges ; d’autant plus que le parti souffre aussi de son absence dans les conflits sociaux.

S’agissant des organisations du parti, il est à signaler qu’elles manquent, pour la plupart, d’initiatives, d’activités, de vie interne…Le ralliement de nombre de potentialités jeunes a accéléré le désir de ceux-là d’intégrer les centres de responsabilité d’une manière rapide et sans aucune qualification ni critère appropriés. Ce qui mène à l’occupation de postes de décision sans cumul d’expérience, générant ainsi une faiblesse au niveau de la gestion et du pilotage, en plus de la prolifération de comportements négatifs, de l’inadéquation des méthodes de travail avec les transformations qui s’opèrent d’une façon accélérée, de l’ancrage dans l’entourage social et de l’absence de contact entre les élus et les adhérents…

Dans ce sens, il importe de prioriser le système de formation des adhérents, de consolider les relations entre les sections locales et les structures socioprofessionnelles ainsi qu’avec les sections organisations parallèles, de renforcer la communication interne et externe, de consolider l’autofinancement grâce à une bonne gestion de l’abonnement des adhérents et enfin d’inculquer le respect des valeurs fondamentales du parti…

Pour relever cette situation organisationnelle, le parti est appelé à adhérer dans une action de terrain, par le biais d’une large restructuration des instances de base et des secteurs socioprofessionnels, d’une préparation minutieuse des élections, d’une mise en œuvre de systèmes de formation multiformes, d’une mise en place de structures et d’espaces d’accueil, de la mise en application obligatoire du devoir financier d’adhésion, de la mise en fonction d’une politique de communication rationnelle et efficiente, de la mise en pratique des règles de discipline etc.

Il en résulte que, en dépit des avancées certaines, le parti est amené à poursuivre son militantisme, du moment que les disparités sociales et les structures économiques, sociales et intellectuelles qui les secrètent existent toujours. Ce qui nécessite une impulsion constante au niveau de l’innovation des méthodes et des procédés de travail, à travers le débat idéologique, à la lumière de ce que nous avons cumulé, durant des décennies, comme expériences pour la lutte contre le néolibéralisme, l’obscurantisme et le populisme. Ce qui explique notre existence et nous incite à poursuivre ce combat.

Saoudi El Amalki

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