Fin de récession en Espagne ?

Cette donnée a été précédée de nombreuses déclarations euphoriques du président du gouvernement Mariano Rajoy et son ministre des finances, Cristobal Montoro, qui avaient annoncé, le week-end dernier que leur pays est sorti de la crise.
Dans son bulletin trimestriel, la Banque d’Espagne explique que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’appuie particulièrement sur le bon comportement du secteur des explorations qui a progressé de 0,4% au moment où la demande intérieure a augmenté de 0,3%, soit le même indice que le trimestre précédent.
Pourtant, le PIB a baissé de 1,2% en l’espace d’un an (3e trimestre de 2012 – 3e trimestre de 2013). Cette diminution est due à la baisse modérée de l’emploi de 0,1% au troisième trimestre contre un taux interannuel de baisse de 3,1%.
Cette réduction est la «moins défavorable depuis le début de la crise», observe la banque centrale qui rappelle que l’Espagne était entrée dans la récession en 2008.
La croissance de 0,1% du PIB au précédent trimestre  a mis fin à une longue phase de récession qui a duré neuf trimestres. Il est cependant admis qu’un pays entre en récession technique lorsqu’il accumule deux trimestres consécutifs de croissance négative et l’abandonne avec un taux positif en un seul trimestre.
Durant la phase de crise, l’Espagne est entrée à deux reprises dans la recession, au 3e trimestre de 2008 et au 3e trimestre de 2011. Deux ans et demi plus tard, la banque centrale confirme que la recession technique a pris fin. D’autres pays de l’Union européenne ont abandonne la recession au 2e trimestre tels l’Irlande, la France, le Portugal, la Finlande, le Danemark et la République tchèque.
La banque centrale note cependant que bien que la demande intérieure demeure négative, la consommation des ménages a repris le rythme de croissance au 3e trimestre en progressant de 0,1%, un taux qui, selon la même source, est encore «faible». Ceci est attribué à la chute des revenus disponibles, la perte de valeur de la richesse des ménages et le fort taux d’endettement.
La chute des dépenses des administrations publiques a été plus forte qu’au trimestre précédent à cause du processus de correction budgétaire et la baise des investissements comme conséquence du recul du secteur du bâtiment.
Par contre, signale la banque d’Etat d’Espagne, les dépenses des entreprises en biens d’équipement a augmenté entre 1% et 2% au 3e trimestre, comme résultat de «du dynamisme des exportations». Précisément, l’institution financière insiste sur la forte impulsion des ventes à l’extérieur qui contribuent aux bénéfices en termes de compétitivité et l’amélioration des économies des pays de la zone euro, principales destinations de ces exportations.
En face, les importations demeurent marquées par la faible demande intérieure, note la Banque d’Espagne qui retient que tous les secteurs productifs ont amélioré leur progression durant l’été dernier.
Au marché du travail, la destruction de l’emploi s’est ralentie mais les couts professionnels continuent de baisser comme conséquence de la persistance de la modération salariale. Il est nécessaire, selon la même source, de garantir la correction de certains des principaux déséquilibres de l’économie nationale.
S’agissant de l’évolution du déficit des administrations publiques, la Banque d’Espagne relève que la croissance des recettes de l’Etat est encore inferieure  au budget général de l’Etat. Elle prévoit toutefois une amélioration en cette matière compte-tenu des mesures adoptées concernant l’impôt sur les sociétés et les taxes spéciales et énergétiques.
De même, le déficit commercial a été ramené à 64,1% durant les huit premiers mois de l’année en cours pour se situer à 8,420 milliards d’euros. De janvier  à fin août, les exportations ont atteint 155,798 milliards d’euros contre 164,218 milliards d’achats à l’étranger. Le taux de couverture s’est situé ainsi à 94,9%, contre 86,2%  durant la même période de 2012.
C’est sur la base de ces données que le gouvernement de Mariano Rajoy a opté pour un ton euphorique lorsqu’il avait annoncé que le pays est sorti de la crise.

Top