Formation professionnelle : Le lot des conventions signées

signées hier à Rabat. Il s’agit de 25 conventions couvrant différents domaines d’intervention du dispositif de la formation professionnelle.

L’une d’entre elles concerne la mise en place d’un Institut de formation aux métiers liés au développement durable. D’autres conventions concernent l’amélioration de l’employabilité des jeunes et le renforcement des compétences transversales à travers notamment la mise en place d’un Conservatoire national des technologies et des métiers. Au programme également, la création d’Instituts de formation aux métiers du transport et à la sécurité routière. Si le plus gros des conventions visent à renforcer l’employabilité des jeunes, le chef du gouvernement qui a assisté à la signature de ces conventions, a tenu à faire la part des choses entre la formation professionnelle et l’emploi. L’idée est de ne pas considérer la formation professionnelle comme une garantie d’un emploi à la sortie. En tout cas, les ressources humaines issues des formations qualifiantes sont fortement sollicitées par le secteur privé.  Surtout que ce système vient compléter un dispositif pédagogique et répondre à une demande de compétences qui n’est pas forcément offerte par l’université, comme l’a souligné la présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chakroun. D’autant que plus «la stratégie de la formation professionnelle institue un cadre logique visant une planification pilotée par la demande». Néanmoins, la patronne des patrons a été on ne peut plus clair : «La formation professionnelle ne doit pas être une alternative à la déperdition scolaire. Elle ne doit pas non plus être considérée comme un accès privilégié à certaines formations pour une poignée de salariés qui veulent enjoliver leurs CV».

Pour elle, ce dispositif est à la fois un vecteur de création d’emplois pour l’Etat, un vivier de compétences, un levier de compétitivité pour l’entreprise, un tremplin de travail pour les jeunes et un surcroit d’employabilité pour les salariés». D’où l’intérêt de la stratégie de la formation professionnelle qui favorise une prise de conscience des métiers dès le primaire et un contact avec ceux-ci dès le secondaire grâce à la mise en place du bac professionnel. Néanmoins, la présidente de la CGEM a mis l’accent sur les défis qu’il faudra relever pour atteindre les objectifs de cette stratégie. «Il faut faire preuve de vigilance pour que cette stratégie ne soit pas bâtie sur des bases fragiles et s’armer de persévérance pour qu’elle soit parachevée», a-t-elle dit. Le but est de veiller à ce que les promesses de cette stratégie ne restent pas lettre morte. Pour garantir le parachèvement de cette feuille de route, Miriem Bensalah Chakroun a proposé la création d’un organe d’exécution doté d’un pilotage public-privé et des ressources financières adéquates. L’idée est d’éviter tout retard dans l’exécution comme cela a été le cas pour le déploiement de la formation continue qui n’ pas porté les fruits escomptés. Depuis 2004, à peine 1000 entreprises bénéficient chaque année du système des contrats spéciaux de formation, soit 0,71% du total des entreprises. Miriem Bensalah Chakroun ne mâche pas ses mots : «la réforme du système approuvée en juin 2014 représentait la promesse d’un changement. Mais les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous en raison de la gouvernance actuelle du dispositif». Par conséquent, «les entreprises qui payent aujourd’hui 1,8 milliard de DH au titre de la taxe professionnelle et qui doivent bénéficier du tiers de ce montant pour la formation continue de leurs salariés ne consomment même pas 5% de leur contribution». Elle enfonce encore le clou en rappelant que ce système n’a pas été parachevé sur le plan législatif. «Le projet de loi portant sur l’organisation de la formation continue adoptée il y a deux ans en Conseil de gouvernement tarde à être mis dans le circuit d’approbation. Or cette loi jette les bases du système et institue un cadre de gouvernance cohérente et prospective», a-t-elle dit.

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