L’absence du maire d’Agadir !

La lettre que vient de déposer un membre de l’opposition au conseil communal d’Agadir fait actuellement «le buzz» dans les différents réseaux sociaux. Une missive qui n’est pas, en fait, comme les autres puisqu’elle demande solennellement à qui veut l’entendre, de faire figurer à l’ordre du jour de la prochaine session d’octobre, un point  relatif à l’éviction du maire de la ville.

Le demandeur se réfère à l’article 67 de la loi organique des communes 113.14 qui stipule «l’obligation de la présence des membres du conseil aux sessions et toute absence à trois sessions successives ou bien à cinq sessions discontinues, sans motif approuvé par le conseil, est tacitement consécutive au congédiement de son auteur».

Or, il s’avère à l’œil nu, que sur les sept sessions du conseil, depuis son installation, le président en a éludé cinq intermittentes dont les trois dernières, à coups ininterrompus. Et, comme le conseil n’a guère pris la peine de soumettre les causes justifiées de ces absences à l’appréciation des membres qui sont tenus de les adopter, ce qui n’a pas été le cas, le président du conseil est considéré comme congédié, conformément à l’article 40 de la loi organique.

Compte tenu de tous ces faits, ledit membre de l’opposition a demandé à insérer ce point à l’ordre du jour de la prochaine session, en vertu de l’article 40 du règlement intérieur du conseil de la commune d’Agadir. Il faut bien dire que cet absentéisme dont se plaint aujourd’hui la voix de l’opposition du Souss, rappelle la «dérobade» du chef de gouvernement/maire d’Agadir, à la rencontre mensuelle régie par la  constitution, dont l’opposition nationale fait état à plusieurs reprises.

Certes, d’aucuns rétorqueraient que le président est hyper chargé d’occupations à dimension centrale, au point de lui réduire le temps censé consacrer pour une ville dont le projet Royal est en pleine germination. Mais, il importe de répliquer à cet effet, que le cumul de fonctions, fut l’objet d’un dialogue  national, sans que le législateur n’ait donné suite aux appréhensions suscitées à cet égard.

Certaines villes du royaume, tel Marrakech ou Taroudant à titre indicatif, en subissent le même sort, peut-être d’un degré moindre, vu que c’est bien le chef du législatif qui préside aux destinées d’Agadir. Vraisemblablement, le mérite de la lettre soumise par le membre du conseil d’Agadir au débat législatif, met à nu une fois de plus, cette lacune juridique gravissime, car il est amèrement insensé qu’un pôle agissant de l’économie nationale tel Agadir à laquelle le Souverain décerne une position Centrale  de choix, soit amputé par l’absence répétée de celui en qui repose la gestion de l’initiative Royale tant attendue et bien d’autres missions.

Heureusement que le Comité de Veille s’enhardisse pour combler la malencontreuse craquelure présidentielle ! Bien évidemment, après cette grosse «bombe» lâchée par le membre d’opposition, les avocats et experts du «richissime pompiste» se précipiteront à trouver tous les prétextes du monde afin d’argumenter ces absences récurrentes.

Mais, la bourde est bien là, irréfutable, pourvu que l’Etat s’en rende compte et y remédie !

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