L’année 2017 devrait se solder par un taux de croissance de 4,8%

L’optimisme est de retour. Après une année 2016 morose marquée par un taux de croissance des plus faibles de 1,2%, l’économie nationale retrouve un certain dynamisme. L’exercice 2017 devrait se solder par un taux de progression du PIB de 4,8%, une inflation maitrisée  et une baisse du déficit budgétaire à 3,5%,  a fait savoir Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances devant le Conseil du gouvernement jeudi dernier.  Néanmoins, l’accélération du taux de croissance reste limitée par la hausse du taux de chômage,  la baisse négative des avoirs extérieurs et la hausse du poids de la charge de compensation.  Par ailleurs, la préparation du projet de loi de Finances 2018 devrait tenir compte du contexte social spécial et des orientations de la politique extérieure du pays.

Le ministre de l’économie et des finances s’est réjoui de faire son exposé sur le bilan de l’exécution du budget 2017 devant les membres du Conseil du gouvernement jeudi dernier.  Les pronostics de Boussaid tablent sur un taux de croissance de 4,8% en 2017 contre 1,2% en 2016. La clémence du ciel a bien changé la donne. Après une année frappée de plein fouet par les effets de la sécheresse, la campagne  agricole 2016/2017 a été l’une des meilleures années agricoles avec une récolte de plus de 102 millions de quintaux de céréales contre seulement 30 millions de quintaux une année auparavant. Un communiqué explique que le déficit budgétaire devrait être revu à la baisse, passant de 4,1% l’an dernier à 3,5% cette année, estime Boussaid.  Le déficit du compte courant du PIB devrait reculer à 4% cette année, après 4,4% l’année dernière. L’inflation s’est située à 0,9% au cours des six premiers mois de l’année et les revenus des investissements étrangers ont atteint 17,7 milliards de dirhams (MMDH).

Du côté des avoirs extérieurs, la tendance laisse apparaitre une baisse négative en passant de 6 mois et 25 jours l’an dernier à 6 mois et 3 jours seulement au mois de juin 2017. Boussaid attribue l’amélioration du taux de croissance du PIB à  l’amélioration de la valeur ajoutée du secteur agricole suite aux dernières récoltes, outre le maintien par les autres secteurs non-agricoles du même taux de croissance.

S’agissant du chômage, il a rappelé que  le taux de chômage se situe à hauteur de 10,7% au niveau national. Il frôle 15,7% au niveau urbain, 20,7% chez les détenteurs de diplômes et 23,2% chez les jeunes. Par ailleurs,  le déficit commercial a augmenté de 8,2% à cause de la hausse de la facture énergétique, explique Boussaid qui rappelle que les prix du pétrole ont connu une hausse de 29% au niveau mondial et que les exportations ont connu une évolution positive de 6,6%.

L’exécution de la Loi de finances 2017a été aussi marquée par une amélioration des revenus fiscaux de 8,3%, en particulier au niveau de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur la société, notant un recul des revenus non-fiscaux et l’émission de plus de 53,3% de dépenses d’investissement.

Les dépenses de la compensation ont augmenté, de leur côté, de 2,7 MMDH, a-t-il dit, tandis que les intérêts de la dette ont baissé, faisant observer que l’indice de la dette du Trésor reste stable à hauteur de 64,4% du PIB, note le communiqué.

Concernant la préparation du projet de Loi de finances 2018, l’exposé du ministre est revenu sur le contexte social particulier marqué par la hausse des revendications sociales incessantes et le besoin d’y répondre, le contexte de la politique extérieure du pays envers l’Afrique, ainsi que la nécessité d’assimiler les évolutions de la conjoncture économique internationale, appelant le gouvernement à tenir compte de ces points lors de l’élaboration du PLF.

Fairouz El Mouden

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