Latifa Ibn Ziaten, la mère-courage, récompensée aux USA

combattre la radicalisation des jeunes. Commence alors un parcours de militantisme pour la franco-marocaine. Quatre ans après, Latifa Ibn Ziaten, est récompensée pour sa ferveur. Mardi dernier, elle a reçu des mains du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le prix «des femmes courageuses». Une distinction qui salue son engagement pour la promotion du dialogue interreligieux.
Le 11 mars 2012…le malheur s’abat sur la famille Ibn Ziaten. Imad, parachutiste, fils de Latifa est la première victime du loup solitaire, Mohamed Merah. Peine, souffrance tiraillent les cœurs de la famille. Quelques jours après l’évènement tragique, Latifa se rend dans le quartier de l’assassin de son fils. C’est alors qu’elle tombe sur un groupe de jeunes de banlieues qui voit en Mohamed Merah, un héros, une icône, bien plus, un martyr. La peine de Latifa double. Mais elle ne se veut pas vindicative. Dans son cœur, nait le désir de «sauver ceux qui sont à l’origine de sa souffrance». «Ils sont la cause de ma souffrance mais je dois tendre la main pour les aider», dira t-elle. Un mois après le décès tragique de son fils, Latifa Ibn Ziaten crée l’association «Imad Ibn Ziaten pour la paix et la jeunesse» qui œuvre auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes issus de milieux défavorisés.
Son initiative émeut plus d’un. L’association est parrainée par le comédien Jamel Debbouzze. Elle reçoit le soutien du ministère de l’éducation nationale français… La mère-courage parcourt les banlieues, les cités, les prisons, en France et en Europe, sensibilise les jeunes contre la radicalisation et promeut le dialogue interreligieux. Quatre ans plus tard, sa motivation ne la quitte pas. En février dernier, elle ouvre un centre d’accueil «la maison Imad pour la jeunesse et parents» à Garges-lès-Gonesse dans le Val-d’Oise, dans le but de «créer un lien et parler aux jeunes, les écouter et ne pas laisser à l’abandon».
Le 11 mars dernier, quatre ans jour pour jour après les attentats de Toulouse, Latifa Ibn Ziaten a été décorée légion d’honneur par le président français François Hollande. En novembre 2015, c’est la fondation Chirac qui lui décerne un prix.
Le 29 mars dernier, la militante franco-marocaine a reçu à Washington, le prix «Women of Courage Award», décerné, par la diplomatie américaine pour rendre hommage aux femmes du monde entier qui font preuve de courage exceptionnel. Elle a été récompensée parmi 13 autres femmes pour sa «détermination et son engagement pour la lutte contre l’extrémisme violent».
Latifa Ibn Ziaten nait à Tétouan en 1960. 17 ans à peine, elle s’envole pour la France dans le but de rejoindre son mari alors cheminot à la SNCF. Elle aura 5 enfants, dont 4 garçons et une fille.

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