Lauryn Hill enflamme la scène de l’OLM dans le cadre de Mawazine 2017

Pour la quatrième soirée de cette seizième édition de Mawazine Rythmes du monde, Maroc-Cultures a permis au public de la capitale, venu en masse, de vibrer au son de la puissante voix de la diva Lauryn Hill qui se produisait sur la scène OLM ce lundi soir.

Mais qui est cette chanteuse que nombre de Marocains ne connaissaient pas avant cette édition de Mawazine 2017 mais qui, pourtant, a drainé autant de monde?

Née un 25 Mai 1975 à East Orange dans le New Jersey aux Etats-Unis, Lauryn Hill est une chanteuse de hip hop et de soul music que le public américain avait connu lorsque avec les Fugees, leur album «The Score» sorti en 1996, est devenu l’album de rap le plus vendu de l’histoire des USA et notamment lorsqu’elle a sorti en 1998 son premier opus solo «The Miseducation of Lauryn Hill»; un album mêlant soul music, reggae et hip hop qui fut vendu à plus 20 millions d’exemplaires à travers le monde. Mais après cela, ce fut le «silence-radio» à l’âge de 23 ans sans que l’on sache vraiment pourquoi. D’aucuns mettront cela sur le compte de la dépression dont elle aurait été victime après avoir mis au monde six enfants dont cinq avec Rohan Marley, le fils du légendaire Bob Marley. Sa popularité avait été sérieusement écornée lorsqu’en 2002 après avoir emprunté  une voie assez spirituelle qui lui a permis d’offrir à son public en 2001 un album mythique «MTV Unplugged 2.0», elle avait complètement lâché – le mot n’est pas très fort – lors d’un concert en 2002 «au cours duquel chaque morceau est séparé du suivant par de longs monologues agonisants, parfois en larmes, intimes au point de devenir embarrassants».

Ses caprices et ses retards sur scène lui ont aussi joué de sales tour et érodé sa popularité à telle enseigne que les organisateurs ne savaient pas toujours à quoi s’attendre avec elle et même si les parisiens n’oublieront jamais le concert mémorable qu’elle leur avait offert au Zénith en septembre 2014, ses fans garderont longtemps en mémoire cette soirée où à Atlanta elle les avait fait attendre pendant deux heures avant de leur offrir un «show bâclé» qui n’aura duré que quarante minutes qu’elle avait ainsi justifié sur sa page Facebook : «Le défi est d’aligner mon énergie sur le temps, saisir quelque chose qui n’est pas facilement classifiable ou saisissable, pour essayer de le rendre accessible à autrui… Parce que je me soucie si profondément du processus artistique, je scrute, j’ai des tendances perfectionnistes, tout en conservant un espace pour la spontanéité, ce qui n’est pas un processus facile avec les nombreux imprévus sur la route. Certains jours, nous y arrivons mieux que d’autres».

Mais quelques temps après, au mois d’Avril, c’est à la résurrection de Lauryn Hill que le public va assister lors d’un concert à la Nouvelle Orléans puisqu’elle décrochera le titre de “Phénix du R&B” contemporain. La chanteuse renaît de ses cendres lorsqu’en 2015, elle offre à la postérité une reprise mémorable et fidèle des morceaux de la grande Nina Simone dans le documentaire consacré à cette dernière avant de reprendre cinq autres titres de la diva de la soul music dans  son album «Nina Revisited : A tribute to Nina Simone».

Enfin, après avoir fait oublier à son public cette malheureuse parenthèse le 9 Septembre 2016 à Paris lors du mémorable concert qu’elle avait donné à la Fête de l’Humanité, elle a confirmé au monde entier ce lundi soir sur la scène de l’OLM dans le cadre de la 16e édition du Festival «Mawazine Rythmes du Monde» et devant un public nombreux venu l’applaudir chaleureusement qu’elle est une grande diva qui, dotée d’une voix hyperpuissante, a plusieurs cordes à son arc et qu’elle est une grande chanteuse de Soul Music, de R&B, de Rap et de Reggae.

Nabil El Bousaadi

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