«C’était prévu que la qualité des productions ramadanesques soit de cette mauvaise qualité !»

pour cela, qu’il a choisi de reculer et consacrer son activité artistique aux planches.  Said vient d’entamer avec sa jeune troupe, une nouvelle tournée au cours de laquelle il présente au public sa nouvelle pièce sur la corruption intitulée «Café brûlé». Les propos.

Al Bayane : Présentez nous en quelques mots, votre nouvelle pièce théâtrale en tournée ?

Said Ait Bajja : «Café brûlé» est l’intitulé de ma nouvelle pièce. Le café dans cette perspective est relatif immédiatement à la corruption. On peut la nommer également dans le langage populaire «Omar», «Lgamila», «tdwira»… L’idée de la pièce théâtrale a commencé par l’écriture du texte sur le fléau de la corruption et des corrompus. La pièce aborde cette thématique fondamentale à travers 4 champs, en l’occurrence le champ de l’enseignement, de la santé, ainsi que d’autres domaines. La pièce commence avec la mise en scène d’un personnage qui veut se marier avec une femme qu’il a rencontrée, mais pour régler les papiers, il est obligé de corrompre pour obtenir les papiers nécessaires au mariage dans les meilleurs délais possibles. Quelques mois plus tard, sa femme tombe enceinte. Il est obligé encore une fois de donner des pots de vin pour que sa femme accouche. Le couple vivant une vie anticipatrice se dit alors qu’il ne peut vivre dans une société où la corruption bat son plein.  La pièce est réalisée avec des comédiens lauréats de l’ISADAC (Institut supérieur d’arts dramatiques et d’animation culturelle). Elle a été vue par «l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC) ». Plusieurs spectacles sont programmés d’ailleurs. Il faut dire que cette pièce est une certaine sensibilisation des prochaines générations. Dans cet esprit, nous avons programmé une tournée pour les enfants et les jeunes pendant les Colonies de Vacances. Nous souhaitons lutter contre ce phénomène qui menace notre société à travers également l’art et le théâtre.

Quel regard portez-vous sur les productions ramadanesques, sachant que vous êtes quasiment absent dans les travaux de cette année ? Est-ce un choix voulu et une décision de votre part ?

En fait, ce n’est pas une absence forcée ou urgente. C’est une absence due à une décision, reculer un peu. L’acteur a besoin d’un moment de repos et de soulagement. Pour moi, cette année, j’étais un peu occupé avec la tournée de deux pièces théâtrales dans plusieurs pays européens, notamment en Hollande, France, Allemagne, Belgique et Angleterre. Je n’avais pas assez de temps surtout avec ma troupe qui a organisé une tournée. Je bouge beaucoup afin d’assurer les meilleures conditions de travail pour les membres de la troupe. J’étais obligé de me déplacer dans les pays qui nous accueillent…

Je pense que c’était prévu que la qualité des productions soit de cette mauvaise qualité parce que ceux qui y sont impliqués n’avaient pas assez de temps pour bien préparer ces produits servis aux jeûneurs. Il y a des travaux qui sont encore en tournage. Les productions sérieuses et de qualité  ne viennent pas par hasard, impossible ! Or, quand on regarde  les productions ramadanesques des autres pays arabes, à titre  d’exemple « Al hasser » en Egypte, malgré la crise et les conditions difficiles et l’instabilité politique, on trouve que les travaux sont programmés à l’avance. Ils prennent tout leur temps pour les réaliser.  Si on prend l’exemple de  la série d’Adil Imam, elle a été achevée il y a 6 ou 7 mois au moins. Ce sont des gens qui prennent tout leur temps pour travailler. Pour tout dire, l’acteur est loin de ce cercle et  de cette soupe. Il n’est pas le responsable. A cela s’ajoute le fait que nous n’avons pas de vrais producteurs, mais plutôt des coproducteurs. Ces derniers ont besoin coûte que coûte du soutien des télévisions sinon ils ne font rien. Il faut que les sociétés de productions travaillent selon les normes connues pour mieux produire.

En tant qu’acteur et comédien, comment voyez-vous cette expérience des «résidences» des troupes dans les théâtres marocains ?

Je suis impliqué dans deux travaux théâtraux avec les deux troupes «Tansift» à Marrakech  et «la troupe de «Lmadina» à Témara  dans cette nouvelle expérience. Je pense que c’est une bonne idée qui va donner ses fruits les prochaines années. L’opportunité de ce projet réside notamment dans le fait que le comédien va jouer plusieurs spectacles par mois, et va contribuer dans l’animation et l’enrichissement du programme de l’une des salles dans laquelle il va jouer. Le but étant de créer une animation culturelle dans la ville. En plus, on garantira un salaire permanent pour les comédiens  participant à ce travail théâtral.  C’est une idée encourageante. Ce n’est que le début. Cela ouvrira de nouveaux horizons au théâtre et aux comédiens Marocains.

Top