Le compte à rebours a commencé

thème «Le cheval, vecteur de rayonnement du Maroc» qui aura lieu, sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, du 02 au 06 octobre 2013. Mais dont l’inauguration officielle sera le 01 du même mois, a-t-on précisé du côté des organisateurs. Une occasion aussi a été pour les organisateurs pour tenir une conférence de presse à laquelle a assisté une pléade de journalistes.

Le Maroc, un pays de tradition équestre

Docteur El Habib Marzak, commissaire du salon, devait souligner er que le Maroc est un pays de tradition équestre. En dehors des agglomérations urbaines, le cheval est omniprésent dans le quotidien des marocains. Il nourrit l’imaginaire collectif, favorise la cohésion familiale, voire sociale, et remplit essentiellement des tâches économiques et culturelles. Dans les villes, des millions de passionnés de sports équestres lui vouent un culte à l’occasion des courses hippiques et des concours de sauts d’obstacles. Pensé pour traduire toute cette dimension, le Salon du Cheval d’El Jadida a rapidement gagné une audience record et un succès incontestable auprès des exposants nationaux et internationaux, sans parler des centaines de milliers de visiteurs, a- t- il mentionné.
Il fit remarquer, par la suite, que chaque année le Salon du Cheval d’El Jadida favorise un des aspects significatifs de la place du cheval dans la société marocaine. Le slogan engagé, dans cette 6ème édition, est amplement honoré. Puisqu’il décrit l’attachement de tout un pays à l’une de ses figures historiques et culturelles les plus emblématiques qu’incarne le cheval et hisse ce Salon au rang des manifestations prestigieuses qui contribuent à la promotion et la valorisation de l’image du Maroc à l’international. D’une année à l’autre, le Salon du Cheval d’El Jadida ne cesse d’innover et s’impose comme une manifestation phare du calendrier évènementiel du Maroc. En se fixant des objectifs de plus en plus ambitieux, ce rendez-vous, désormais incontournable au niveau national, est en passe de devenir un événement équin international, a conclu l’orateur.

Le Maroc leader en stratégie équine

Selon les organisateurs, le thème retenu, cette année, se justifie à plus d’un titre. Le Maroc est considéré, désormais, par nombre d’experts comme leader dans le monde arabe grâce à sa stratégie équine érigée en politique publique nationale. Le Morocco Royal Tour (MRT) présente un atout majeur et un attrait certain en tant qu’événement qualificatif pour le Championnat du monde, la présence de nombreux champions marocains dans les différentes disciplines équestres internationales, la singularité et la magie de la Tbourida marocaine désormais connue à l’échelle mondiale. En d’autres termes, le cheval fait parler du Maroc. Il a l’avantage des critiques quand il s’agit de vanter le potentiel touristique du Royaume, Ainsi, et grâce à la stratégie nationale équine, il préservera et renforcera son rang dans le tissu économique, social et culturel productif du Maroc. Le succès que connaît le Salon du Cheval n’est, en réalité, que le reflet de la place importante qu’occupe le cheval dans l’Histoire et dans le quotidien des Marocains. La Manifestation, qui en est à sa sixième édition, enregistre une affluence record avec plus de 250.000 visiteurs chaque année pour une centaine d’exposants. Elle gagne régulièrement en audience aux niveaux régional et mondial. Après le Qatar, la Hongrie ou encore la France, c’est la Turquie, un pays qui entretient une tradition équestre séculaire, qui sera, cette année, l’invitée d’honneur de cette Edition.

Un programme riche et varié

Un riche programme est proposé aux visiteurs. Un programme qui couvrira, à la fois, la mise en valeur des espaces d’expositions et d’exhibitions majeurs et la gestion d’évènements sportifs tels que le MRT pour joindre, ainsi, l’utile à l’agréable. Sportifs et professionnels de l’élevage, du transport, de la santé du cheval y trouveront matière à perfectionner et à développer leurs activités. Quant au grand public, il a l’assurance, durant les cinq jours du Salon, de vivre une expérience exclusive, festive, distrayante et enrichissante (shows, tbourida, concours …). Pour le plaisir et le confort des artistes, des compétiteurs, des experts et, bien sûr, des chevaux, des installations et des équipements de hauts niveaux ont été mis en place. L’hippodrome Lalla Malika d’El Jadida compte, en effet, plus de 20.000 m2 équipés dont une carrière «A» aux normes internationales et un espace, de trois hectares, dédié à la «Tbourida».
Le Salon du Cheval d’El Jadida est un évènement festif qui n’a pas cessé de surprendre et d’honorer son public fidèle par une programmation scientifique, culturelle, ludique, dense et diversifiée. Etroitement liés aux grandes manifestations équines, les spectacles équestres sont incontournables au Salon du Cheval d’El Jadida. Dressage, haute voltige et divertissement sont au rendez-vous. Chaque année, l’évènement accueille des maîtres de la discipline, dont la très renommée troupe Lorenzo (en 2008 et 2012) ainsi que l’académie Pignon en 2011.
Au delà des spectacles, la manifestation s’emploie à inculquer la passion du cheval à ses visiteurs. Jeunes et adultes apprécieront le concours de la maréchalerie moderne et le concours de spectacles costumés de poney. Les férus de sports équestres (plus de 1.500 cavaliers recensés au Maroc dans 30 clubs) seront servis avec au menu, la finale du Morocco Royal Tour.

Des conférences soutenues

Sur le plan scientifique, le Salon organise plusieurs conférences destinées à améliorer la sensibilité des éleveurs par rapport aux différentes problématiques soulevées par l’élevage du cheval et ses utilisations tout en leur offrant des outils et des pistes de réflexion pour les surmonter. Des experts chevronnés se pencheront ainsi sur «L’évaluation du temps de récupération après l’effort chez le cheval», «Les infiltrations articulaires chez le cheval de sport» et «Les mouvements internationaux des chevaux». Le volet culturel de ces conférences réunira d’éminents professeurs qui mettront l’accent sur l’intérêt des marocains pour le cheval et le rôle que joue désormais ce dernier dans le rayonnement du Maroc à l’international.

La Tbourda… le clou du spectacle

Faisant partie de l’identité culturelle nationale et constituant une forte expression de joie collective, la Tbourida est plus qu’un symbole. C’est un sport pratiqué, très souvent, à l’occasion de fêtes nationales et/ou religieuses comme elle fait partie intégrante du cérémonial traditionnel d’une manière générale. Chaque région du Royaume déploiera son art, hérité de génération en génération, à travers sa Sorba de Tbourida composée de 15 cavaliers sur de superbes montures barbes et Arabe-Barbes richement harnachés. Les hôtes de marque, en plus de milliers de convives parmi les visiteurs, se donneront rendez- vous, chaque après-midi, pour vivre une expérience singulière. Un art hérité de la tradition guerrière, mis en scène par des cavaliers aussi passionnés que doués pour monter, tenir en laisse et actionner le galop synchronisé et impressionnant de leurs troupes. La Tbourida se déroulera dans un espace dédié de trois hectares équipé de gradins, pour accueillir les centaines de milliers de visiteurs attendus.

Le Salon du cheval d’el Jadida 2013,

locomotive de la stratégie équine nationale

El Jadida est une ville connue pour être le berceau de l’élevage de chevaux au Maroc. La région de Doukkala dispose d’une infrastructure importante qui favoriser l’éclosion des activités en rapport avec le cheval. Il s’agit notamment de l’Hippodrome Lalla Malika et du Haras National, sans oublier le plus grand Moussem du Royaume Moulay Abdellah Amghar qui a accueilli, cette année, 1803 cavaliers et 111 sorba. Il manquait, cependant, à la ville un évènement majeur à même de consacrer cette vocation. C’est donc tout naturellement que le Salon du Cheval d’El Jadida, la plus grande concentration équine du Royaume, y a pris ses quartiers. La manifestation se retrouve, de ce fait, au cœur d’un écosystème favorable à son épanouissement consacré par un public connaisseur et des acteurs locaux aussi passionnés qu’expérimentés.
Depuis sa première édition, le Salon du Cheval a été porté par la ville d’El Jadida et a tissé des liens étroits avec les forces vives dans la perspective de réaliser un évènement unique au Maroc. Le résultat est tel qu’aujourd’hui, la ville accueille une manifestation de premier plan au niveau national et international et ses retombées sont multiples, à la fois sociales et économiques (développement du Tourisme, dynamisation du marché de l’élevage de chevaux…), mais aussi culturelles (festivités, fierté d’appartenance à la région…).
Mieux, le Salon, grâce à son aura, a participé à l’éclosion de la stratégie équine nationale. Révélée en 2011, à l’occasion de la quatrième édition du Salon du Cheval, cette stratégie posait le principe du doublement de la contribution de la filière équine au PIB national à l’horizon 2020. Ce fait important représente, déjà, près de 4,7 milliards de dirhams (0,5% du PIB) et pourrait, d’après les prévisions officielles dépasser les 7 milliards de dirhams. La filière a, cependant, fort à faire pour atteindre ces objectifs. Il s’agira en priorité de renverser la courbe de déclin qu’enregistre le cheptel marocain. En 2011, les effectifs étaient de 160.000 chevaux avec une perspective de baisse à cause de la raréfaction des usagers. Depuis, la courbe des naissances est annoncée stable par la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC). Mais d’autres phénomènes pénalisants persistent comme l’atomisation de la filière de l’élevage. En effet, le marché marocain est dominé par les petites exploitations (seuls 4 % des éleveurs marocains détiennent 3 chevaux et plus contre 19% en France et 50% en Irlande) mais prospère dans certaines régions comme Rabat, Bouznika, El Jadida ou encore Meknès.

L’association dédaigne la ville et les citoyens

Si, d’après les organisateurs, le Salon du Cheval contribue au développement du tourisme dans la région, d’une manière générale, il faut reconnaître que la ville d’El Jadida et ses habitants ne tirent aucun profit de cet événement grandiose. L’hippodrome Lalla Malika, propriété exclusive de la municipalité de la ville, est exploité sous aucune assise légale. Il n’est ni loué ni cédé à la partie exploitante. De cet état, la municipalité n’en tire le moindre centime. Même les terrains vagues aux environs de ce lieu et servant, en la circonstance, de parkings sont exploités, en l’absence de la municipalité, par une société du dehors de la ville. D’autre part, on reproche aux organisateurs de ne pas engager des entreprises locales et de ne pas convier les sociétés qui y opèrent de ne pas engager une main d’œuvre locale. C’est dire que le tout est importé d’en dehors de la ville d’El Jadida et de la province. Une lacune que l’association du Salon du Cheval doit rectifier.

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