Le Premier Ministre israélien sur la sellette…

Ce lundi 2 Janvier 2017, la presse israélienne a annoncé que l’audition du Premier Ministre Israélien dont le dossier est, depuis plusieurs mois déjà, sur le bureau du Procureur Général Avichai Mandelblit était imminente.

Benjamin Netanyahou devrait, en effet, être entendu par la police dans deux affaires de corruption après qu’une enquête ait été diligentée par le Parquet. Il est à noter, toutefois, que si les détails concernant le premier dossier ont été largement exposés par les médias, il n’en va pas de même pour la seconde affaire à propos de laquelle il y a un black out total.

Ainsi, dans la première affaire, il est reproché au Premier Ministre d’avoir bénéficié de largesses et de cadeaux de la part de deux hommes d’affaires dont l’un serait israélien et l’autre étranger ; des faveurs qui, si l’on en croit le journal «Haaretz», s’élèveraient, selon la police, à plusieurs centaines de milliers de shekels.

Coordonnée depuis près de neuf mois par les services de police et du renseignement, cette enquête a donné lieu à près d’une cinquantaine d’interrogatoires. Parmi les personnes interrogées figure un riche homme d’affaire venu de New York pour assister aux obsèques de Shimon Pérès qui a reconnu s’être montré très généreux avec son ami Benjamin Netanyahou et sa famille ; ce qui avait poussé le Procureur Général à requalifier l’enquête préliminaire en enquête criminelle pour pouvoir convoquer le Premier Ministre. Or, ce dernier avait demandé qu’un sursis lui soit accordé jusqu’à son retour  d’une visite officielle au Kazakhstan et en Azerbaïdjan.

Annoncé par la presse pour ce lundi 2 Janvier 2017, l’interrogatoire avait été préparé par l’Unité nationale anti-fraude dirigée par Shlomo Meshulam.

Or, ce dimanche, lors de la réunion de son cabinet, le Premier Ministre a, de nouveau, nié toutes les accusations portées contre lui. Réitérant sa sempiternelle déclaration «il n’y aura rien, parce qu’il n’y a rien», celui-ci a invité les représentants de l’opposition «à se calmer» après qu’ils aient prétendu que les accusations portées contre lui ont sérieusement écorné son image.

Raison pour laquelle, soucieux de mettre un terme aux reproches faits à Benjamin Netanyahou, le député du Likoud David Amsalem a fait part de son intention de déposer, incessamment, un projet de loi interdisant qu’une enquête soit diligentée à propos d’un  Premier Ministre en exercice.

Il convient de rappeler, au passage, que les allégations portées contre Netanyahou ne sont pas nouvelles puisqu’en Novembre 2016, le Procureur Général avait déjà ouvert une enquête pour que soit clairement déterminé son rôle dans l’achat, par le Ministère de la Défense israélien, de trois sous-marins allemands alors que, selon la chaîne de télévision Channel 10, David Shimron, son avocat personnel, fait partie du Conseil d’Administration du constructeur allemand Thyssen Krupp.

Enfin, pour calmer le jeu, «Haaretz» rappelle que cette affaire de «dons et de bienfaits» dans laquelle est impliquée Benjamin Netanyahou reste, néanmoins, «modeste» quand on la compare à ce qui avait été reproché à certains de ses prédécesseurs et notamment à Ehoud Olmert qui, après avoir été condamné à six années d’emprisonnement avait vu sa peine ramenée à dix-huit mois par la Cour Suprême.

Nabil El Bousaadi

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