Les OMD…

dossier, données relatives à l’année 2012,  la réponse est oui même si on aura encore à faire d’ici là sur certains points, notamment en matière d’égalité hommes-femmes, de mortalité infantile et maternelle…
Rappelons que ces objectifs sont de l’ordre de huit : 1) réduire l’extrême pauvreté et la faim, 2) assurer l’éducation primaire pour tous,3) promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, 4)réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans, 5) améliorer la santé maternelle, 6) combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, 7) assurer un environnent durable, 8)  mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Sur chacun de ces objectifs, chiffrés et précis faut-il le préciser, notre pays a fait des efforts louables. Ainsi, l’objectif consistant à réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim a été atteint bien avant 2015, voire dépassé au point que la pauvreté absolue et la pauvreté  relative ne concerneraient plus que  8,7 % de la population en 2011 contre 22% en 2001. Pour ce qui est de la «pauvreté alimentaire», elle serait en voie d’éradication dans la mesure où elle ne touche que 0,5% de la population !
De même, le taux net de scolarisation des enfants de 6 à 11 ans a atteint 96,6% en 2011-2012 contre 52,4% en 1990-91, sans tenir compte évidemment de l’abandon scolaire et de la qualité de l’enseignement qui continuent de poser problème.
Pour ce qui est de l’égalité des sexes, et à l’exception de la scolarisation de la jeune fille, le chemin semble encore long, très long pour atteindre cet objectif  à commencer par l’accès au marché du travail, condition sine qua non de l’autonomisation des femmes sans parler de l’accès aux postes de responsabilité qui demeure encore  l’apanage de la gent masculine !
Au niveau de la mortalité infantile (de moins de 5 ans) dont l’objectif pour 2015 est fixé à 25 pour mille, on est à peine à 30,5 en raison notamment du  retard enregistré dans le monde rural. La même situation prévaut en matière de mortalité maternelle dont l’objectif est fixé à 83 pour 100.000 naissances pour 2015 : nonobstant les efforts déployés, nous sommes encore à 112 décès pour 100 000 naissances  (148 en milieu rural).
Dans le domaine de l’environnement, il convient de multiplier les efforts pour la préservation de nos  ressources hydrauliques et  de notre biodiversité,  le traitement des déchets liquides et solides, source de maladies et de nuisances, la sensibilisation de l’opinion publique à la problématique de l’environnement…
On le voit, les problèmes sont liés. Il ne sert à rien d’agir sur un levier si on n’agit pas sur les autres. La lutte contre la pauvreté est tributaire de l’accès à la scolarité. L’amélioration des indicateurs de la santé dépend, outre le renforcement de l’infrastructure sanitaire indispensable et une politique de santé publique conséquente, d’un environnement sain et des conditions de vie humainement acceptables. C’est dire que les OMD forment une unité indivisible. Par ailleurs, il serait illusoire d’améliorer la situation sans un minimum de «convergence sociale et territoriale». Il faudra s’efforcer à l’avenir de réduire les écarts entre le monde rural et le monde urbain et de penser le Maroc comme une seule entité. Le  même souci doit prévaloir en matière de réduction des inégalités sociales qui se sont aggravées au fil des années. Ces inégalités sont d’autant plus visibles qu’elles s’apparentent à une véritable agression psychologique.  Ce qui nous amène à plaider, au-delà des OMD  et de leur portée, pour un nouveau modèle de croissance  qui s’inscrit dans un  projet de société alternatif ayant comme finalité première et dernière la garantie de la dignité humaine.
*Membre du Bureau Politique du PPS et Professeur à la FSJES Rabat Agdal.

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