Les prisonniers palestiniens poursuivent leur grève de la faim…

Les luttes de libération nationale ont toujours eu leurs détenus politiques – terroristes pour la puissance occupante, héros aux yeux de leurs compatriotes – et la grève de la faim a toujours été une arme de combat… C’est d’ailleurs à la suite d’une grève de la faim que le 5 Mai 1981 est décédé dans le pénitentier de Long Kesh le célèbre détenu irlandais Bobby Sand et que neuf de ses compagnons d’infortune lui avaient emboité le pas.

Faisant appel à cette arme de combat – largement usitée mais néanmoins efficace – ce sont environ près de 1.200 sur les 6.200 «détenus de sécurité » palestiniens, selon le terme utilisé par le régime de Tel Aviv, qui, depuis la semaine dernière, ont décidé de cesser de s’alimenter en signe de protestation contre leurs conditions d’enfermement et pour pouvoir recouvrer les droits élémentaires qu’ils avaient arraché de haute lutte au cours des décennies passées mais que Netanyahou et ses proches collaborateurs leur ont retiré au motif que la prison «ne serait pas une colonie de vacances» en ne voyant, en outre, dans ce refus de s’alimenter qu’un moyen pour Marwan Barghouti – placé en isolement au premier jour de la grève – d’asseoir son leadership au sein du Fatah pour pouvoir succéder à Mahmoud Abbas alors même qu’il a été condamné cinq fois à perpétuité par Israël au début des années 2000.

Mais si, selon ses proches, le célèbre prisonnier palestinien se trouverait dans une situation physique très difficile et souffrirait d’une hypoglycémie, le porte-parole de l’administration pénitentiaire prétend, quant à lui, que Marwan Barghouti est «pris en charge médicalement et (qu’il) ne serait (donc) pas dans une situation critique». Et celui-ci d’ajouter  que «si Barghouti se sent mal, il n’a qu’à s’alimenter». Grand rival de Mahmoud Abbas au sein même du Fatah, Marwane Barghouti  qui, par cette grève de la faim, a engagé un bras-de-fer avec l’administration israélienne peine, cependant, à mobiliser ses troupes au-delà de l’enceinte des différentes prisons israéliennes.

Il convient de rappeler, au passage, qu’à la différence des détenus irlandais qui revendiquaient le statut de détenus «politiques», les prisonniers palestiniens n’aspirent, quant à eux, qu’à disposer des mêmes droits que les détenus de droit commun puisqu’ils n’ouvrent droit ni à l’éducation, ni à la visite de leurs proches, ni même à celles de leurs avocats qui, lorsqu’elles leur sont accordées à titre exceptionnel, doivent avoir lieu derrière une vitre.

Ainsi, comme on le voit les choses n’évoluent pas «dans le bon sens dans les geôles israéliennes» depuis l’arrivée de Netanyahou puisque les quelques droits élémentaires arrachés par les détenus palestiniens au cours de plusieurs décennies de combat leur ont été systématiquement retirés par son administration ; ce qui fait dire à un haut responsable du renseignement palestinien que «l’Autorité palestinienne a déjà mis en garde les Israéliens et les capitales étrangères contre le risque d’une explosion» et que «la situation pourrait devenir incontrôlable si la grève se poursuit et si les grévistes sont transportés à l’hôpital».

Israël saura-t-il se départir de cet aveuglement  et de cet entêtement qui nuisent à la sauvegarde de la paix dans le monde et de la sécurité des peuples de la région ? L’espoir n’ayant jamais fait de mal à personne, osons espérer !

Nabil El Bousaadi

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