L’Espagne et l’Irlande pour une révision de l’accord d’association UE/Israël

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

En déplorant «la situation insoutenable à Gaza», le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son homologue irlandais Leo Varadkar, ont cru bon d’adresser, ce mercredi, une lettre à la présidente de la Commission européenne, dans laquelle ils expriment leurs inquiétudes au sujet des incessants bombardements de l’armée sioniste contre les populations civiles de l’enclave palestinienne et des violations, par l’Etat hébreu, des droits de l’Homme et du droit international.

Ils ont saisi cette occasion pour réclamer « une évaluation urgente de l’accord d’association UE/Israël » afin de vérifier « si les points essentiels de la relation en matière de droits humains et principes démocratiques sont respectés » dès lors que le « respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques (sont) un élément essentiel » de l’accord qui lie l’UE à Israël.

Aussi, en considérant dans leur correspondance telle que publiée sur le site de La Moncloa (la présidence du gouvernement espagnol), que « les horribles attaques terroristes commises par le Hamas et d’autres groupes armés ne justifient pas et ne peuvent pas justifier des violations du droit international humanitaire dans la réponse militaire, avec les conséquences qui en découlent pour la population civile de Gaza », les chefs des gouvernements espagnol et irlandais ont rappelé la résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies réclamant un cessez-le-feu humanitaire à Gaza adoptée à une large majorité lors d’une session extraordinaire d’urgence sur le conflit israélo-palestinien ainsi que l’arrêt de la Cour Internationale de Justice qui avait reconnu que certaines des actions d’Israël « pourraient relever » de la Convention sur le génocide.

Après avoir, également, indiqué, dans leur missive, que « pour éviter que la population de Gaza ne subisse d’autres dommages irréversibles, un cessez-le-feu humanitaire immédiat est nécessaire de toute urgence », Pedro Sanchez et Leo Varadkar ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’opération terrestre que l’armée israélienne entend lancer, à Rafah, une localité située au sud de Gaza qui, en constituant, pour le gouvernement israélien, le dernier bastion du Hamas, devrait être démantelé en riposte à l’offensive menée, le 7 Octobre dernier, par le mouvement de la résistance palestinienne quand bien même elle abrite plus d’un million de civils.

En signalant, en outre, dans leur courrier, qu’une offensive contre Rafah va, incontestablement, provoquer une « catastrophe humanitaire encore plus grande » que celle qui a cours, actuellement, du moment que d’après les données publiées par le ministère de la Santé de Gaza, cette guerre a déjà tué plus de 28.000 palestiniens dont 12.000 enfants et 8.000 femmes, les deux Premiers ministres ont exhorté «la Commission à examiner d’urgence si Israël respecte ses obligations».

A défaut, la Commission européenne sera tenue de proposer, aux Etats-membres, des « mesures appropriées » car « la mise en œuvre de la solution à deux Etats reste le seul moyen de s’assurer que ce cycle de violence ne se répète pas » et qu’il appartient à ladite Commission «d’agir pour que cela devienne une réalité».

Cette solution dite « à deux Etats » que, la communauté internationale appelle de tous ses vœux, depuis plusieurs décennies, a-t-elle encore des chances de voir le jour ?

Difficile d’y croire au vu non seulement du dépeçage du territoire palestinien mais, également, de l’intransigeance du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour lequel la fin de la guerre de Gaza signifierait sa comparution immédiate devant les tribunaux pour répondre de faits de corruption, d’abus de confiance et de fraude mais attendons pour voir…

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