Les deux coaches, Abdelkhalek Louzani et Abdellah Blinda, comptaient parmi les rares cadres nationaux ayant eu le mérite de diriger l’équipe nationale dans une compétition internationale. L’histoire remontait au Mondial 1994 pour les Lions de l’Atlas qui avaient pourtant brillé par leur absence lors des deux rendez-vous africains de la CAN en 1994 et 1996.
C’est Louzani qui fut le premier sollicité pour succéder au coach allemand, Olk Werner, au lendemain de l’échec en CAN 1992. Louzani qui trouva devant lui la mission délicate de mener les Lions vers la qualification en Coupe du Monde 1994, tenait bien sa responsabilité, doucement mais sûrement. Alors qu’il avait bien négocié la majorité absolue des matches éliminatoires et qu’il ne lui restait qu’un seul Cap à sauter vers le Mondial, Louzani sera remercié seulement pour cause de « franc-parler ». Louzani, a payé cher sa forte personnalité et son refus à toute ingérence dans ses fonctions ainsi qu’à ses propres convictions de ne pas convoquer certains joueurs préférés ne répondant pas à ses choix technico-tactiques dont un certain Rachid Daoudi pour ne citer que le cas de cette grande vedette de l’époque.
Abdallah Blinda choisi pour le remplacer, a fait preuve de plus de souplesse, avec une formation new-look ayant joué et remporté un seul match face à la Zambie, match remporté à Casablanca sur un but de Laghrissi, pour aller au Mondial américain.
Blinda avait donc bouclé la boucle en confirmant le travail bien accompli par Louzani qui restait héros de la qualification. Seulement, les choses n’avaient pas tourné pour Blinda et les Lions auteurs d’une participation des plus décevantes au mondial avec 3 défaites successives respectivement contre la Belgique (1-0), l’Arabie Saoudite et les Pays-Bas sur le même score de (2-1).
Ce fut vraiment dommage pour ces 2 coaches qui méritaient mieux au vu de leurs calibres et de leurs expériences particulières.
Blinda de son vrai nom Abdallah Ajri, avait commencé en tant que joueur-attaquant au sein de son club préféré, le FUS de Rabat, pour se distinguer avec 46 buts marqués au cours de sa carrière. En tant qu’entraineur, Blinda a dirigé plusieurs clubs dont le Raja après le FUS ainsi que l’équipe de Bani Yas à Abu Dhab avant de prendre les destinées techniques des Lions de l’Atlas puis l’équipe marocaine des joueurs locaux en 2008.
Louzani, lui, avait fait mieux après avoir fait ses débuts également comme joueur dans sa ville natale, à l’AS Essaouira en Division 2 au début des années 1960 avant d’aller effectuer une expérience professionnelle en Belgique pendant une quizaine d’années chez les clubs RSC Anderlecht, Crossing Elewijt, Charleroi-Marchienne tout en poursuivant ses études pour devenir entraîneur. Ainsi et fort de son diplôme obtenu à Charleroi, Louzani retourna à la maison à l’aube des années 1980 pour coacher différents clubs de la Botola dont le MAT, OCK, FUS, IRT, KACM, CODM, SCCM, DHJ, JSM, KAC… en se distinguant maintes fois, ici et là, dont notamment la Coupe arabe remportée avec l’équipe de Khouribga.
Voilà pour ces deux coaches, Louzani et Blinda, qui méritent vraiment d’être salués…
R.L.