La famille du colonel-major Kaddour Terhzaz, ex-numéro deux de l’armée de l’air du Maroc condamné à 12 ans de prison pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat », a rejeté les accusations de violation du « secret défense » formulées par un ancien prisonnier du front Polisario. Dans une réaction écrite parvenue lundi à l’AFP à Paris, la famille du colonel Terhzaz – qui a la double nationalité marocaine et française – a réagi à un communiqué diffusé début juin par le capitaine Ali Najab. Ancien pilote marocain, celui-ci a été un temps prisonnier du front Polisario, mouvement armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental. Le capitaine Najab accusait le colonel Tehrzaz, aujourd’hui âgé 72 ans, d’avoir violé le « secret défense » alors que le Maroc « est toujours en guerre » dans le conflit du Sahara occidental, en ayant affirmé que les avions de combat marocains étaient sous-équipés. Ces avions « n’étaient pas équipés de dispositifs anti-missiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans », avait-il assuré dans une lettre adressée selon la famille en 2006 au roi Mohammed VI. Pour les proches du colonel Terhzaz, une telle affirmation ne constitue pas une violation du secret défense dans la mesure où elle était déjà connue, notamment par des révélations à la presse du capitaine Najab lui-même. Selon le même texte, le colonel Terhzaz avait écrit sa lettre au souverain marocain « à la sollicitation d’Ali Najab », tous deux ayant été prisonniers du front Polisario. La famille s’étonne du « communiqué tardif » du capitaine Najab et s’interroge sur une « tentative de manipulation ». Le colonel Terhzaz est incarcéré à la prison de Salé, ville jumelle de Rabat. Sa famille, soutenue par des associations des droits de l’Homme, réclame régulièrement sa libération, estimant qu’il a été condamné pour son « franc parler ».