Comme pour 2015, les commissaires aux comptes de Med Paper (Price Waterhouse et UHY Ben Moktar), ont mentionné plusieurs réserves sur les comptes 2016.
Ainsi, les comptes arrêtés des 4 derniers exercices font apparaître une situation nette inférieure au quart du capital social. Aussi, après une AGE tenue le 20 juin 2014 qui a décidé la non dissolution anticipée de la société, Med Paper devait être recapitalisée avant fin 2016. Toutefois, malgré cette absence de recapitalisation, le management a estimé que les actionnaires continueront à apporter leur soutien à la société qui affiche des fonds propres de -28 millions de DH.
Ensuite, des charges facturées en 2010 à un actionnaire (4,3 millions de DH) n’ont pas été reconnues par ce dernier qui réclame aussi une avance de trésorerie 0,9 millions de DH. Aucune convention n’avait régi ces flux entre Med Paper et son actionnaire.
De même, comme un malheur n’arrive jamais seul, Med Paper a reçu une notification fiscale de 10 millions de DH suite à trois fiscaux sur les exercices antérieurs à 2014. Med Paper qui n’a pas provisionné ce montant, a engagé des discussions avec le FISC en vue de régler ce contentieux.
Enfin, le suspens entre Med Paper et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) n’a toujours pas été clôturé. En résumé, Med Paper a conclu avec la CDG en 2013, un protocole d’accord en vue de transférer à la caisse la propriété d’un terrain à Tétouan et d’un bien immobilier à Casablanca. En contrepartie, la CDG devait notamment abandonner des créances sur la société.
En parallèle, Med Paper devait transférer le produit de cession aux banques pour restructurer sa dette et obtenir les mains levées sur ces biens. Aux dernières nouvelles, le notaire a reçu le produit de cession et est entrain de radier les charges grevant les biens à céder à la CDG. Au passage, rappelons que les anciennes réserves des commissaires mentionnaient une plus-value de 25 millions de DH constatée en 2013, sur ce terrain de Tétouan.
Pourtant, le cours du titre de Med Paper a affiché depuis début 2016, une performance de 132% même si la société affiche en plus une perte annuelle de 29 millions de DH contre 20 millions de DH en 2015. En effet, les investisseurs semblent placer leurs espoirs dans la série de mesures de sauvegarde commerciale qui ont touché le secteur du papier.
Farid Mezouar
(Directeur exécutif de flm.ma)