La classe politique marocaine à l’épreuve!

Le comité central du PPS vient de clore l’ultime phase de son congrès national, en élisant son bureau politique, samedi dernier. Pendant ce temps, le conseil national du PAM faisait confiance pour le poste vacant du perchoir du parti, l’actuel détenteur de celui de la chambre des conseillers.

Tour à tour, l’USFP, l’Istiqlal et le PJD en ont fait autant, il y a quelques temps. Dans sa globalité, le paysage partisan marocain renouvelle ses instances, dans l’espoir de fortifier et surtout de « s’autonomiser  » pour faire front à toute tentative de se faire « atomiser » par des fossoyeurs de la démocratie institutionnelle.

On ne cessera pas de rappeler que nombre de composantes de la classe politique, en particulier celles de ce qu’on a l’habitude d’appeler  » le mouvement national », se perd dans des méandres ambigus et, de ce fait, perd de sa notoriété d’antan. Il appartient donc à tout un chacun de s’en rendre compte, car il ne sert plus à rien à s’en dérober, du moment que le torchon de l’effritement partisan ne fait que brûler, en ces temps-ci. Ceci étant, la pratique politique saine, dédiée au grand peuple, bien en dehors des indispositions nocives, n’est point au bout du tunnel.

Il convient de reconnaitre qu’en dépit de toutes les prouesses acquises au plan institutionnel, il va sans dire que la panne politique constitue un sérieux handicap pour la concrétisation de cette volonté confirmée de relèvement du pari national. Le constat est encore plus alarmant, non sans une connotation d’amertume profonde. Le boycott dont fait preuve une grosse frange des citoyens, lors des diverses consultations électorales, altère le diagnostic réel de la situation politique dans le pays.

Les intellectuels et les cadres n’ont alors plus le droit de se cantonner en spectateurs passifs, frayant ainsi la voie libre à ceux qui veulent se jouer de l’avenir des générations montantes. Certes, la bataille de «la rue» est nécessaire, toutefois il importe de chercher à accéder aux centres de décision, en produisant des idées et des alternatives, sereines et réalistes, aux préoccupations du peuple et de la nation. Il va falloir passer de la culture de «la rue» à la culture de «l’opinion publique», sans pour autant minimiser le rôle primordial que peut jouer la manifestation pour matérialiser les revendications.

D’autre part, on ne peut guère passer sous silence l’émergence d’un réseau multiforme de la vie associative, dans notre pays. Ces structures organisées, à caractère social, humain, environnemental, féminin, des droits de l’homme, est en passe de fleurir à une cadence accélérée, suite aux besoins ressentis dans tel ou tel domaine de la vie active. Cette évolution ascendante est d’autant plus judicieuse qu’il serait prudent de définir les contours et les missions de ce déferlement pléthorique, tout en sachant que cette dynamique de la société civile est parfois « manipulée », pour une bonne partie, à des fins souvent « politiciennes ».

En parallèle, la pratique syndicale devrait, à son tour, se baser sur des assises d’autonomie à l’égard des partis politiques, du patronat, de l’Etat, des lobbys économiques et autres. La subsistance des «courroies de transmission» partisanes a, en effet, beaucoup nui à la tâche syndicale dans notre pays et la discrédite aux yeux des salariés et des ouvriers.

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