Le MGPAP rassure sur sa santé financière

Le torchon brûle au sein de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP). Accusé de «détournements de fonds», le Conseil d’administration vient de publier un communiqué dans lequel ses membres tentent de clarifier la situation. Pour convaincre de la «bonne» santé financière de la mutuelle, le management affirme avoir atteint un résultat excédentaire de 20 milliards de DH. Toutefois, il convient de noter que ce résultat comprend le tiers payant que la Cnops n’a pas encore débloqué au profit du MGPAP qui compte plus de 435.000 adhérents.Les remboursements du tiers payants, qui sont à toujours à l’arrêt, ont atteint 10 milliards de centimes.

En attendant, le Conseil étaye également ses propos par des statistiques du premier semestre de 2018. A encore le management, le ratio de liquidité dépasse de quatre fois la dette de l’établissement. De même, «les dépenses ont stagné au moment où les recettes ont augmenté de plus de 21% au cours des six premiers de l’année en cours», annonce la mutuelle.

Le Conseil nie en fait toutes les accusations de la commission de contrôle du MGPAP, qui avait dressé un rapport des plus alarmants sur la situation de cet établissement. La mutuelle, dirigée par Abdelmoula Abdelmoumni, est soupçonnée d’avoir engager des frais exorbitants dans l’organisation de ses dernières assemblées générales. Elle aurait, selon la commission, mobilisé un budget toujours plus conséquent pour organiser l’évènement. Alors que la 63e assemblée a coûté 1,6 million de DH, la 67e réunion tenue en septembre 2016 a absorbé une enveloppe de 3,9 millions. En plus de nier cette accusation, le conseil d’administration annonce dans son communiqué que la mutuelle a réussi à économiser chaque année 500 millions de DH après l’organisation de tous les événements fixés par les instances de gouvernance.

Le communiqué du Conseil s’arrête également sur le retard de publication de l’arrêté relatif à la Caisse complémentaire aux décès (CCD). L’activation de ce fonds permettra aux nouveaux retraités de percevoir une avance de 30.000 DH et à la veuve de l’adhérent d’une allocation décès de 50.000 DH. Aujourd’hui, la mutuelle compte sur le Médiateur du royaume pour accélérer l’opérationnalisation de la caisse. Le médiateur a en effet adressé des lettres au ministère de l’Emploi.

Tout porte à croire que le secteur traverse un malaise. En atteste le blocage du projet de Code de mutualité au niveau du Parlement depuis plus de trois ans. Le texte, adopté en août 2016 par la Chambre des représentants, traine actuellement dans les tiroirs de la Chambre des conseillers. Il est au centre d’un bras de fer opposant professionnels de la santé, ministère de l’emploi, mutuelles et syndicats. La version actuelle, en 2e lecture au niveau de la commission des finances de la 2e chambre, a mis fin à la polémique autour de la possibilité accordée aux mutuelles de créer leurs propres cliniques ou pharmacies. Elles leur accordent uniquement le droit de créer des centres d’hébergement, des unités sociales de protection de l’enfance, des personnes âgées ou celles en situation de handicap ». Elles seront donc interdites d’ouvrir des établissements offrant des prestations de soins ou d’approvisionnement en médicaments.

Hajar Benezha

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