Mois de prévention contre le cancer du sein

Octobre Rose

Ouardirhi Abdelaziz

Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme dans le monde. Au Maroc, sa fréquence ne cesse d’augmenter jusqu’à devenir actuellement le cancer le plus fréquent chez la gent féminine et constitue de ce fait un véritable problème de santé publique. Octobre Rose est un mois dédié à la sensibilisation, au dépistage du cancer du sein. Mais en raison de la situation sanitaire actuelle, on ne doit pas baisser les bras, il faut communiquer, informer et sensibiliser le plus grand nombre sur le cancer du sein, en utilisant les réseaux sociaux, la presse écrite et audiovisuelle.

35 années de lutte contre le cancer

Cette initiative a été initiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).Elle est organisée chaque année par les associations caritatives œuvrant pour la lutte contre le cancer du sein. Octobre Rose est une campagne internationale qui prend de plus en plus d’ampleur depuis sa fondation en 1985. Ce mois est l’occasion de mobiliser le plus de monde autour de ce problème de santé publique, sensibiliser et soutenir les patientes touchées par cette maladie. Cette année, Octobre Rose intervient dans un contexte très difficile marqué par la crise sanitaire inhérente au coronavirus , ce qui bien entendu ne permettra pas de réaliser de grands rassemblement ou le dépistage de masses à cause des risques de contamination de la maladie covid-19.

Mais la sensibilisation et l’information doivent être réalisées via les réseaux sociaux, la presse écrite et audiovisuelle, les vidéoconférences. L’objectif est de permettre une meilleure diffusion du message afin d’inciter toutes les femmes à franchir le pas du dépistage, et leur expliquer de quelle manière le dépistage précoce peut sauver des vies.

Dés lors qu’il est question de sauver des vies, nous sommes tous concernés, les femmes comme les hommes, les plus âgés comme les jeunes.

Tous unis contre le cancer du sein

Face aux cancers, nous sommes tous concernés, car personne n’est à l’abri. Cela peut être votre maman, votre femme, votre fille, votre sœur. De ce fait, chacun doit contribuer de son mieux pour permettre de lutter efficacement contre ce fléau.

Octobre Rose doit être pour chacun, l’occasion de parler du cancer du sein, de la sensibilisation et  des moyens de  lutte contre ce cancer.  Le mois d’octobre rose doit aussi servir à attirer l’attention du plus grand nombre sur la maladie, de favoriser la prise de conscience collective, et d’accroître le soutien apporté au dépistage précoce et au traitement du cancer du sein. C’est une responsabilité qui nous incombe a tous et pas seulement aux médecins, aux infirmières, aux sages femmes, ou aux différentes associations qui luttent contre le cancer.

Une courbe exponentielle

Le cancer du sein est un réel problème de santé publique à l’échelle mondiale mais aussi nationale à cause de son incidence élevée estimée à 38,7 nouveaux cas pour 100 000 femmes par an, mais aussi à cause de la mortalité importante qu’il engendre, puisqu’il représente la première cause de décès par cancer chez la femme.

Il pose un véritable problème de diagnostique et thérapeutique.

En 2004, le nombre de cancer du sein  était de 5.465, puis en 2013 ce chiffre a grimpé: 7.000 femmes ont un cancer du sein.

En 2018, les nouveaux cas de cancers du sein sont estimés à 10.136

En 2019, 10.414 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués dans le Royaume. C’est la forme de cancer la plus répandue chez la femme au Maroc (35,8%), suivie du cancer du col de l’utérus (11,2%), du cancer de la thyroïde (8,6%), du cancer colorectal (5,9%) et de celui des ovaires (4,3%).

En 2030, selon les prévisions du Registre des cancers du Grand Casablanca, le cancer du sein chez la femme passera à 16.018 nouveaux cas.

Une femme sur huit concernée par le cancer du sein

Selon l’OMS, le fardeau mondial du cancer du sein a atteint aujourd’hui des chiffres qui interpellent : 2,1 millions de cas sont recensés.

Le cancer du sein est le premier cancer de la femme dans le monde et son incidence ne cesse d’augmenter. Au Maroc, il est également classé le premier cancer par rapport à l’ensemble des cancers chez les femmes. Tous les âges confondus, une femme sur 8 risques de le développer au cours de sa vie.

Le grand problème, c’est que beaucoup de femmes sont encore mal informées  sur le cancer du sein, et nombreuses sont celles qui tardent avant d’aller consulter un médecin en cas de doute.

De ce fait, la découverte tardive du cancer du sein va exposer les patientes à des traitements mutilants, plus longs, plus couteux et moins supportables avec des chances de guérison plus faibles.

Pourtant aujourd’hui, le Maroc dispose de toute la technologie et des ressources humaines qualifiées pour réaliser le diagnostic précoce, qui  permet de détecter le cancer du sein grâce notamment à la mammographie et d’autres examens.

La bonne nouvelle, c’est quand le cancer du sein est détecté à un stade précoce, il peut être guéri 9 fois sur 10.

La mammographie : un examen de référence

Pour dépister un cancer du sein, la mammographie permet de détecter très précocement la maladie. Ainsi, des tumeurs de petite taille, non détectables par palpation peuvent être visualisées avant même l’apparition de symptômes.

La mammographie permet de détecter d’éventuelles anomalies du sein non palpables (kyste, nodule, tumeur cancéreuse) à un stade précoce avant l’apparition de symptômes.

La mammographie est une technique aujourd’hui très répandue partout au niveau de toutes les régions du Maroc. Cet examen radiologique s’effectue grâce à une technologie de pointe, des appareils de dernière génération.

Pour obtenir une bonne visibilité de la glande, le sein est étalé et comprimé par une plaque de plexiglas. Le radiologue procède en général à une palpation des seins avant ou après l’examen.

Cet examen n’est pas contraignant pour la femme et nécessite un quart d’heure.

Importance du diagnostic précoce

À l’heure actuelle, on ne dispose pas de connaissances suffisantes sur les causes du cancer du sein. Aussi, le dépistage précoce de la maladie reste le principal moyen de lutte. Lorsque le cancer du sein est dépisté à un stade précoce, et si un diagnostic et un traitement appropriés sont disponibles, il y a de fortes chances qu’il puisse être soigné. À l’inverse, s’il est dépisté tardivement, il est fréquent que le traitement curatif ne soit plus possible. Dans de tels cas, les soins palliatifs, qui permettront de soulager la souffrance des patients et de leurs familles, sont nécessaires.

Améliorer le dépistage et la sensibilisation des femmes

En matière de lutte contre les maladies, il est très important que la population soit éclairée, puisse disposer d’informations utiles et utilisables,  d’informations crédibles vérifiées et vérifiables.

Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, ce n’est pas toujours facile de véhiculer des informations, surtout auprès des femmes en milieu rural ou dans les zones enclavées. Or, il est clair que pour assurer la réussite d’un dépistage susceptible de produire un effet bénéfique et une amélioration de la santé de la population, il faut que toute la population y participe pour en bénéficier des résultats.

Si le dépistage n’est réalisé que sur une partie de cette population, c’est-à-dire les femmes citadines ou celles qui sont âgées de 30 ou 40 ans,  l’effet bénéfique sera diminué. Si, de plus, ce sont les tranches de population dans lesquelles les cancers sont les plus fréquents qui ne participent pas, l’effet global peut apparaître nul. Afin d’obtenir une participation volontaire massive, il est nécessaire de fournir à la population concernée une information compréhensible et pertinente sur les bénéfices attendus et les contraintes  .Il est important d’obtenir une coordination de tous les partenaires autour d’un message unique, simple mais complet et honnête.

L’un des grands problèmes auquel est confronté notre système de santé réside dans le peu voire le manque d’informations et de communication.

Les médias ont un très grand rôle à jouer dans la lutte contre le cancer du sein, en mettant des informations accessibles à celles et ceux qui désirent s’approprier des informations claires, à vérifier et vérifiables pour en faire bon usage.

Les médias nationaux (presse écrite – audiovisuelle, électronique…) doivent tous se mobiliser davantage en pareilles circonstances pour assurer une pleine réussite concernant la sensibilisation, la prévention et la lutte contre le cancer du sein tout au long de ce mois d’octobre.

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