tu y participes comme si tu n’avais rien raté.
Petits bonheurs en tranches de vie !!!
En sortant de la salle obscure, tu as comme un sentiment amer d’avoir laissé une part de toi et une vie qui continue malheureusement sans ta présence. Ce genre de films est inoffensif. Il t’hypnotise, te désarme et t’accueille dans ses bras telle une amante tendre et chaleureuse. Tu succombes à son charme dès le premier regard et tu en tombes amoureux sans savoir pourquoi ! Le film,«Petits Bonheurs» de Chrif Tribaken en est un.
«Petits Bonheurs» est un ensemble de petites histoires racontées dans un monde de femmes, filmé par une caméra infiltrée dans leur intimité féminine, vue par un homme timide, discret et réservé. Ce film ne t’agresse pas, au contraire, il te rassure et te mène sans heurt, dans ce monde quasi féerique, du début jusqu’à la fin. En tant que spectateur, tu le suis sans exigence, curieux et avide de savoir encore plus. Tu redeviens, le long de ce parcours, cet enfant innocent autorisé à entrer dans ce monde de femmes et y rester tant que tu demeures sage et inoffensif. A l’instar de l’auteur du film, tu observes cette vie féminine avec distance, sobriété et sans aucun jugement. La caméra reste retirée et discrète.Elle est tout le temps statique, car elle est l’œil de l’observateur qui ne veut pas se faire remarquer.N’oubliez pas qu’on est chez les femmes messieurs ! Un homme chez les femmes, plus il est discret, plus il y reste et plus il voit. La moindre indiscrétion de sa part, le moindre faux mouvement, et il est sanctionné, puni et jeté dehors. L’auteur du film l’a compris. Il veut rester dans ce lieu le plus longtemps possible tout en nous gardant avec lui.
On ne sent pas les sources d’éclairage dans tous les plans de ce film tournés, la plupart du temps, par un seul objectif, le «32mm». On dirait du réel filmé tel qu’il est. Les angles de prise de vue sont neutres mais soigneusement choisis.Tous les plans sont fixes, aucun mouvement de caméra ne vient perturber cet équilibre. Il n’y a pas de musique de film qui cherche à intensifier les réactions des comédiens ou à embellir artificiellement les choses, en dehors de ce que chantent les personnages dans les diverses fêtes. L’auteur n’a pas peur de ses défauts. Il les assume et ne veut pas les masquer, contrairement à d’autres films qui nous sursaturent de musique chaque fois que le rythme chute ou chaque fois qu’ils n’ont plus rien à raconter. Le son, juste ce qu’il faut là où il le faut, ni plus ni moins. Le jeu des comédiens principaux est sobre et sans exagération. Le décor est harmonieux. Il est conçu avec goût et se marie parfaitement avec les accessoires gérés avec modération, sans tomber dans le kitch. Les costumes, légèrement stylisés, accentuent le rêve sans virer vers le folklorique ou le touristique. Ils fusionnent parfaitement avec le décor comme s’ils n’en faisaient qu’un tout homogène.Le montage est simple, il est même neutre. Il n’intervient pas pour forcer la lecture. Tu te sens à l’aise en regardant ce film ; tu n’es pas orienté ; tu te sens même libre. On ne te force pas à lire dans un sens ou dans un autre.
«Petits Bonheurs» est un film marocain vu de l’intérieur du Maroc avec une atmosphère paisible dont tu es familier et qui te berce. C’est un «film Emotion» au sens propre du terme. Ce n’est ni un «film Action» ni un «film réflexion». Ceci était le choix du réalisateur depuis le début, et il l’a bien assumé. Il est aussi un film qui prend le risque, le risque d’être simple et sans prétention, le risque de ne pas baser sa narration sur une intrigue artificielle ou des comédiens fars qui risquent, à tout moment, de le décrédibiliser. Les petites coquilles n’enlèvent rien à son charme, au contraire, elles le rendent plus beau. C’est parce qu’il ne prétend pas être costaud que ce film m’est devenu particulièrement accessible. C’est cela qui en fait un film fragile, un film enfant ! Un film touchant par sa sincérité, fort par sa fragilité et provoquant par sa discrétion.
Malgré son apparence simple, c’est un film difficile à réussir. Un fil sépare ce film du ridicule, du cliché et du bas de gamme, mais il n’y tombe pas. Pour moi, ce film inaugure quelque chose. Ne pas voir ce que Chrif Tribak a essayé d ‘expérimenter dans ce film, c’est tout simplement se voiler la face et montrer son incompétence et son aliénation morbide à un occident qui n’aime voir en nous que l’exotique, l’ignorant et le misérable. Je suis sorti de ce film fier d’être Marocain et fier d’appartenir à un pays et une culture millénaire, désireux d‘embrasser la vie et saisir l’instant présent, regrettant que ce film n’ait pas duré assez longtemps. Je rejoins mon hôtel, l’air méditatif avec cette tristesse enfantine d’avoir laissé derrière moi ces femmes pleines de vie et une partie de moi quelque part dans cette maison à merveilles où j’avais envie de rester plus longtemps. On ne quitte pas facilement, et sans regret, un beau harem où on était bercé tendrement tel un enfant à qui on avait raconté un beau conte avant de s’endormir.
Un film existe ou n’existe pas. Pour moi, ce film existe ! Car c’est une petite tranche de vie qui sera respectée là où elle va. C’est pour cela que je l’aime, comme ça et sans conditions. Cela arrive parfois !
On ne sent pas les sources d’éclairage dans tous les plans de ce film tournés, la plupart du temps, par un seul objectif, le «32mm». On dirait du réel filmé tel qu’il est. Les angles de prise de vue sont neutres mais soigneusement choisis.Tous les plans sont fixes, aucun mouvement de caméra ne vient perturber cet équilibre. Il n’y a pas de musique de film qui cherche à intensifier les réactions des comédiens ou à embellir artificiellement les choses, en dehors de ce que chantent les personnages dans les diverses fêtes. L’auteur n’a pas peur de ses défauts. Il les assume et ne veut pas les masquer, contrairement à d’autres films qui nous sursaturent de musique chaque fois que le rythme chute ou chaque fois qu’ils n’ont plus rien à raconter. Le son, juste ce qu’il faut là où il le faut, ni plus ni moins. Le jeu des comédiens principaux est sobre et sans exagération. Le décor est harmonieux. Il est conçu avec goût et se marie parfaitement avec les accessoires gérés avec modération, sans tomber dans le kitch. Les costumes, légèrement stylisés, accentuent le rêve sans virer vers le folklorique ou le touristique. Ils fusionnent parfaitement avec le décor comme s’ils n’en faisaient qu’un tout homogène.Le montage est simple, il est même neutre. Il n’intervient pas pour forcer la lecture. Tu te sens à l’aise en regardant ce film ; tu n’es pas orienté ; tu te sens même libre. On ne te force pas à lire dans un sens ou dans un autre.
«Petits Bonheurs» est un film marocain vu de l’intérieur du Maroc avec une atmosphère paisible dont tu es familier et qui te berce. C’est un «film Emotion» au sens propre du terme. Ce n’est ni un «film Action» ni un «film réflexion». Ceci était le choix du réalisateur depuis le début, et il l’a bien assumé. Il est aussi un film qui prend le risque, le risque d’être simple et sans prétention, le risque de ne pas baser sa narration sur une intrigue artificielle ou des comédiens fars qui risquent, à tout moment, de le décrédibiliser. Les petites coquilles n’enlèvent rien à son charme, au contraire, elles le rendent plus beau. C’est parce qu’il ne prétend pas être costaud que ce film m’est devenu particulièrement accessible. C’est cela qui en fait un film fragile, un film enfant ! Un film touchant par sa sincérité, fort par sa fragilité et provoquant par sa discrétion.
Malgré son apparence simple, c’est un film difficile à réussir. Un fil sépare ce film du ridicule, du cliché et du bas de gamme, mais il n’y tombe pas. Pour moi, ce film inaugure quelque chose. Ne pas voir ce que Chrif Tribak a essayé d ‘expérimenter dans ce film, c’est tout simplement se voiler la face et montrer son incompétence et son aliénation morbide à un occident qui n’aime voir en nous que l’exotique, l’ignorant et le misérable. Je suis sorti de ce film fier d’être Marocain et fier d’appartenir à un pays et une culture millénaire, désireux d‘embrasser la vie et saisir l’instant présent, regrettant que ce film n’ait pas duré assez longtemps. Je rejoins mon hôtel, l’air méditatif avec cette tristesse enfantine d’avoir laissé derrière moi ces femmes pleines de vie et une partie de moi quelque part dans cette maison à merveilles où j’avais envie de rester plus longtemps. On ne quitte pas facilement, et sans regret, un beau harem où on était bercé tendrement tel un enfant à qui on avait raconté un beau conte avant de s’endormir.
Un film existe ou n’existe pas. Pour moi, ce film existe ! Car c’est une petite tranche de vie qui sera respectée là où elle va. C’est pour cela que je l’aime, comme ça et sans conditions. Cela arrive parfois !