Premier meeting sous tension du candidat d’extrême droite Eric Zemmour

Présidentielle française

Le tout nouveau candidat d’extrême droite à la présidentielle française, Eric Zemmour, tient son premier meeting près de Paris dimanche, dans une ambiance électrique et « à risque », avec des manifestations prévues d’opposants.

Ce meeting de Villepinte, en région parisienne, se tient cinq jours après une annonce de candidature tumultueuse de l’ancien polémiste, dont le slogan officiel, dévoilé samedi est: « Impossible n’est pas français », expression attribuée à Napoléon.

Zemmour, 63 ans, entend faire une démonstration de force pour prouver qu’il a effectué sa « mue » d’ancien pamphlétaire télévisé en candidat crédible, susceptible de défier le président sortant Emmanuel Macron et de capter les voix de la droite, emmenée par Valérie Pécresse, et de l’extrême droite de Marine Le Pen.

« C’est absolument dingue », assure auprès de l’AFP Antoine Diers, le porte-parole des Amis d’Eric Zemmour, qui espère que son candidat rassemblera plus de 10.000 personnes.

Un responsable de la campagne, Olivier Ubéda, assure avoir recensé 19.000 inscrits pour ce « meeting de mobilisation ». Initialement prévu dans une salle parisienne, le rassemblement a été déplacé au Parc des Expositions de Villepinte, au nord de Paris. En raison de « l’engouement » mais aussi pour des raisons de sécurité, une manifestation étant prévue dans Paris.

Une cinquantaine d’organisations syndicales, de partis et d’associations ont appelé à manifester dimanche à Paris pour « faire taire » le candidat d’extrême droite, condamné deux fois pour provocation à la haine raciale et religieuse, et dont le programme se fonde sur le rejet de l’immigration et de l’islam.

De source policière, la manifestation et le meeting au Parc des Expositions sont considérés « à risque ».

La police attend quelques milliers de personnes à Paris et une centaine de militants de l’ultra-gauche à Villepinte où elle craint des affrontements avec des militants pro-Zemmour.

Le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a lancé de son côté une pétition pour faire annuler le meeting.

Ce rassemblement sera scruté avec attention, au vu du parcours étonnant et controversé d’Eric Zemmour. Le polémiste, qui a fait durer pendant des mois un faux suspense sur sa candidature et mené une campagne officieuse sous couvert de tournée littéraire, a fait une percée fulgurante dans les sondages depuis la rentrée.
Certains le qualifiaient même au second tour devant Marine Le Pen, cheffe traditionnelle de l’extrême droite. Mais son étoile a semblé pâlir ces dernières semaines, et de dérapages en provocations, le candidat a perdu des soutiens et des points dans les sondages.

Sa déclaration de candidature, une vidéo au ton dramatique de 10 minutes dans laquelle, imitant le général de Gaulle, il déclare vouloir « sauver la France » sur fond d’images d’archives nostalgiques, et de scènes d’émeutes urbaines contemporaines, a été jugée d’une « noirceur apocalyptique » et décriée par toute la classe politique.

Plusieurs personnalités et médias, dont l’AFP, ont fustigé par ailleurs l’utilisation –sans leur consentement– de leurs images dans la vidéo de l’annonce de candidature.

Le nom du parti, auquel l’adhésion sera payante, ainsi que le logo du candidat, seront dévoilés pendant le meeting, qui permettra aussi d’observer les ralliements.

La réunion de Villepinte a lieu au lendemain de la désignation de la candidate de la droite républicaine (LR), Valérie Pécresse, présidente de la région parisienne qui s’est imposée devant le très droitier Eric Ciotti, parfois proche des thèses de M. Zemmour. Ce dernier a d’ailleurs appelé les déçus parmi les électeurs LR à le rejoindre. « Nous avons tant en commun », leur a-t-il écrit samedi dans une lettre ouverte.

La périlleuse entrée en campagne d’Eric Zemmour fait suite à des déplacements déjà chahutés, comme à Londres où il avait dû changer de salle, à Genève où plusieurs centaines de manifestants ont protesté contre sa venue, ou encore à Marseille, déplacement qui s’est terminé par un échange de doigts d’honneur avec une opposante.

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