Le Difaa Hassani d’El Jadidi continue de jouer ses matches à domicile devant des gradins pratiquement vides, si on ne veut pas dire sans public. La récente sortie au stade Al Abdi pour le compte de la 2e journée de la Botola a eu lieu devant 145 personnes. Ces supporters n’ont pas démérité leur déplacement puisque le club Jdidi s’est imposé pour la seconde fois d’affilée au détriment de l’OCK (2-1). Ce qui lui a permis de prendre seul les commandes avec 6 points, signant ainsi un très bon départ au Championnat national. Cela même s’il a trébuché en Ligue des champions d’Afrique en quittant la compétition à la phase des groupes, sachant bien qu’il venait d’y participer pour la première fois de son histoire.
Tout au long des récentes saisons, le DHJ a souvent réalisé des résultats probants en terminant parmi les premiers de la Botola dont l’année dernière avec une place de vice-champion. Le DHJ compte parmi les clubs les plus stables aussi bien sur le plan de la gouvernance que celui de la gestion technique avec un des meilleurs entraineurs du Maroc, Abderrahim Talib.
Le DHJ n’a pourtant aucun club concurrent dans la ville en Division des grands si on excepte la rivalité régionale d’Abda-Doukkal avec l’Olympique Safi, sachant bien que ce dernier est épaulé par de nombreux supporters sur les gradins du stade Al Massira contrairement à ceux du terrain d’Abdi qui restent pourtant sportifs et fins connaisseurs du football.
Le DHJ a d’autres atouts dont l’appartenance à une très belle ville côtière. El Jadida qui reste une des meilleures destinations touristiques à l’échelon national se distingue également par sa bonne santé sur le plan économique grâce à son double cachet, agriculture et industriel.
Le seul handicap reste l’absence permanente du public qui opte pour les petits écrans au lieu du stade pour suivre les matches de son équipe préférée. Ce qui n’est pas du tout acceptable ni pardonnable.
Le paradoxe ne peut donc qu’impacter directement le soutien moral et matériel que les supporters doivent apporter à leur club.
Devant cette situation incompréhensible, les dirigeants du club pensent minimiser la problématique en proposant à leurs supporters des cartes d’abonnement annuel à partir de 200 DH (à raison de moins de 15 DH par match). Ce qui n’est absolument pas le cas chez les supporters d’autres clubs qui payent beaucoup plus.
Mais pour assurer le succès de cette opération qui est de nature à encourager les supporters jdidis à venir nombreux au stade, les dirigeants du club sont appelés à solliciter les sociétés et personnalités influentes de la ville pour couvrir la différence des billets et assurer le déficit financier du club. Ce n’est pas de cette manière qu’on va pouvoir régler le problème d’un grand club qui a une grande histoire et qui a souvent animé le football national d’hier à aujourd’hui avec de grandes stars telles que Baba, Cherif, Maaroufi, Bihi, Yagcha, Amanallah, Riahi… et une nouvelle génération dont certains ont justifié leur mérite chez des clubs professionnels à l’extérieur du Maroc. On donne à titre d’exemple Walid Azarou qui est entrain de faire les beaux jours d’Al Ahly du Caire et Hamid Ahadad, la jeune pépite qui a rejoint cette année l’autre club cairote du Zamalek.
Et dire que le DHJ souffre toujours de l’absence de son public, ce qui lui a causé beaucoup de problèmes financiers. Il n’ya donc d’autre choix que cette opération d’ «Assiniya» dans l’espoir de renflouer la caisse du club… à l’instar des anciennes équipes du football de quartier.
Du jamais vu dans notre Botola d’aujourd’hui dite professionnelle.
Qu’en pensent les supporters doukkalis et qui dit mieux…
Rachid Lebchir