De partout et de mille façons, la fin du monde est annoncée et chacun y va de son argumentaire pour le signifier. Rares sont les voix qui proposent une alternative pour changer le vécu en mieux. Ici-bas, bien avant le quinzième siècle de l’Hégire, des voix annonçaient l’apocalypse pour dénoncer les changements ou leurs précurseurs qui s’observaient dans la société. On retrouve les mêmes refrains depuis les annonces du Mejdoub et autres où la métaphore et la sonorité s’associent pour susciter l’attention. Tout en les provoquant, la mondialisation a eu raison des replis sur soi qui se trouvent vaincus par les avancées de l’humanité vers la réalisation de son destin. Les temps sont ainsi faits et l’espèce humaine est condamnée à s’adapter.
Les incendies de forêt sur les cinq continents; la fréquence des catastrophes naturelles; les guerres de toute sorte et la violence qui échancrent le quotidien ; la richesse excessive et le gaspillage alimentaire des uns en face de la pauvreté, l’exclusion et la faim des autres plus nombreux ; les alternatives qui se cherchent devant l’omniprésence du populisme; la réduction de la biodiversité suite à l’extinction de certaines espèces et le développement du numérique et des robots donnent à l’Anthropocène l’inflexion de la rupture avec l’histoire naturelle de la planète. L’artificiel semble remplacer le naturel partout et leur hybride envahit la planète et ses habitants.
Dans notre beau pays, les risques naturels auxquels la population est exposée révèlent au grand jour les inégalités spatiales et l’absence d’une éducation et d’une information sur les dangers encourus.
Comme le sucre dans le sang, la pénurie de l’eau dans l’environnement est grave et son abondance provoque la joie quand elle égale son utilité. Elle devient une catastrophe naturelle si elle déborde par des crues, provoque des glissements de terrains et désorganise la vie économique et sociale de la population. L’orographie de notre pays et les conditions climatiques qui s’y développent ont permis l’établissement d’une tradition hydraulique dans nos campagnes. Cela permet aux familles rurales d’améliorer leur production agricole.
Le drame survient quand l’espace fluvial est utilisé sans discernement pour y construire des habitations, aménager des terrains de sport, édifier des établissements d’utilité publique tels des écoles, des centres de santé ou des facultés, ériger une maison de la commune, établir des établissements de loisirs ou toute autre infrastructure. A un moment donné, l’espace de liberté du cours d’eau est repris sans égards aux modifications apportées sur son lit. Gare à celles et à ceux qui s’y retrouvent ! Il s’ensuit que l’aménagement du territoire ne peut souffrir de l’anarchie des initiatives ou de l’indigence des décideurs.
Dans ce contexte global; si la quiétude est générale dan notre beau pays, il reste à assurer l’apaisement des relations sociales. La violence s’exerce à tout bout de champ ou presque dans les agglomérations qui regroupent la majorité de la population. La brutalité se manifeste de manière diverse dans le comportement des personnes ou dans l’occupation de l’espace public. Le souk est partout à tel point que l’organisation sociale semble se diluer au sein de la dynamique inégalitaire qui se développe.
L’indifférence tend à devenir une règle de comportement et les réseaux sociaux remplacent la conscience collective dans l’expression du mécontentement et de la désapprobation. L’engagement est loin de se concrétiser et toutes les institutions en souffrent de peu ou de prou. Les décrochements et les fractures se manifestent encore plus et la polémique prend le pas sur le débat et la recherche du consensus. Le chemin menant au changement et à la consolidation du processus démocratique devient plus sinueux et se couvre de brumes.
Pour ne pas se perdre dans ce smog, il faudrait se reprendre en mains et œuvrer dans le cadre «d’une vision globale… de faire preuve d’audace, d’esprit d’initiative, d’un sens élevé des responsabilités… un sens accru de l’engagement et des responsabilités, pour assurer une meilleure gestion des affaires publiques et pour répondre efficacement aux préoccupations des citoyens… un ferme engagement qui donnera un élan nouveau à la dynamique de développement socio-économique dans notre pays». Une reprise, quoi!