Al Hoceima
Le poète et dramaturge Said Abernous, né en 1976 à Bni Hadifa dans la province d’Al Hoceima, a énormément donné dans différents domaines artistiques et culturels, laissant ainsi un réel patrimoine culturel.
L’histoire remonte au milieu des années 90 lorsque Said Abernous a voulu exprimer son identité et sa culture à sa manière. Il fit alors ses premiers pas dans le monde de la dramaturgie, inspiré par l’expérience de dramaturges et de créateurs amazighs qui l’ont précédé dans le domaine.
Abernous a eu un parcours scolaire et universitaire remarquable, couronné par l’obtention d’une licence en études françaises en 2012, puis d’un master en langues et cultures marocaines de l’Université Mohammed Premier (UMP) d’Oujda en 2015. Il poursuit actuellement ses études en tant que doctorant en linguistique, communication et traduction à l’université Abdelmalek Essâadi de Tétouan.
S’agissant de son premier contact avec le monde de la culture et du théâtre, Abernous, qui a travaillé en tant qu’enseignant du primaire pendant 22 ans avant d’être affecté, il y a trois ans, à la tête d’un des services de la Direction provinciale de l’éducation nationale à Fahs-Anjra, explique qu’il a débuté dans la poésie et le théâtre en travaillant avec ses élèves pour le théâtre de l’école, avant de décider de passer au domaine de la dramaturgie avec l’association Thifswin pour le théâtre amazigh, qui travaille sur ses textes depuis près de 15 ans.
La troupe Thifswin tient à travailler, chaque année ou deux, sur l’un de mes textes théâtraux de manière professionnelle et distinguée, a précisé Abernous dans une déclaration à la MAP, ajoutant que la plupart des textes qu’il a écrits et qui ont été joués en pièces théâtrales, ont été rédigés en langue amazighe et traitent des thèmes marocains et humains, et se penchent sur des questions existentielles et philosophiques.
Grâce à ses œuvres littéraires et artistiques profondes, qui se distinguent sur tous les niveaux, Said Abernous a remporté plusieurs prix nationaux, que ce soit en tant que dramaturge ou membre de la troupe Thifswin, notamment le Prix du Festival national du théâtre de l’enfant en 2006, le Grand Prix du Festival national du théâtre à Casablanca en 2008 et le Prix national de la culture amazighe, catégorie littérature, décerné par l’Institut royal de la culture amazighe (2011), tout en remportant la même année le prix national de la culture amazighe, catégorie théâtre, avec la troupe Thifswin pour le théâtre amazigh, grâce à la pièce « Tit Nin Zou ».
En 2012, Abernous a remporté le Grand Prix du Festival national du théâtre à Agadir, le Prix du meilleur texte théâtral au Festival arabe du théâtre des jeunes à Oujda (2016), et le Prix national de la culture amazighe, catégorie traduction, décerné par l’Institut royal de la culture amazighe (2016), puis a raflé, la même année, le Prix national de la culture amazighe, catégorie théâtre, et le Prix du meilleur texte théâtral au Festival national organisé par le ministère de la Culture à Tétouan.
Cet artiste talentueux n’a pas manqué de saluer le travail de la troupe Thifswin pour le théâtre amazigh d’Al Hoceima, expliquant que la troupe tient à travailler sur des textes qu’il a écrits, sous la supervision artistique de metteurs en scène expérimentés, ce qui a donné au théâtre amazigh l’occasion de concourir aux niveaux national et international et a permis à la troupe de remporter les Prix du Festival national du théâtre pendant près de 5 années consécutives.
Concernant la situation de la culture et de l’art à Al Hoceima, Abernous a fait savoir que les 16 dernières années ont connu une amélioration en termes de productions artistiques, ainsi que la présence artistique et culturelle de nombreux talents dans les domaines du théâtre, des arts plastiques, de la musique et du cinéma, qui ont prouvé leur capacité à rivaliser aux plus hauts niveaux.
Le dramaturge a également salué l’infrastructure culturelle qu’abrite la province d’Al Hoceima, qui a récemment été renforcée par la création du Grand Théâtre d’Al Hoceima et nombre de centres culturels, relevant néanmoins la nécessité d’investir dans l’élément humain en accordant davantage d’intérêt aux domaines de la formation, d’encadrement, d’accompagnement et du soutien des jeunes talents, non seulement à travers la promotion de leurs œuvres artistiques, mais aussi en assurant l’amélioration de leurs performances, notamment dans les domaines de la musique, du théâtre et du cinéma.