«Selfie» de Naima Oulmakki: Une quête de soi et l’image de soi…

Naima Oulmakki continue son aventure sur les planches. C’est à la magnifique salle  Gérard Phillipe de l’institut français de Rabat que la comédienne a ouvert le bal d’une nouvelle tournée de son spectacle : «Selfie». Solo sur scène, la militante chevronnée des droits de femmes  a choisi  le théâtre pour mettre les lumières sur  la situation de la femme.

D’ailleurs c’était  un  rêve d’enfance d’investir les planches, mais  c’est aussi une nécessité pour faire entendre artistiquement la voix des femmes. «Cela fait 20 ans que je suis investie dans l’archéologie. C’est mon gagne- pain ; c’est avec cette profession que je vis. En parallèle, je fais beaucoup de travail social. J’ai adhéré depuis le début au théâtre Aquarium. Un théâtre qui milite pour les droits humains, notamment ceux de la femme. C’est là où j’ai commencé à travailler comme chargée de relations publiques et de communication.

Ce parcours avec cette association m’a permis de vivre avec les artistes pendant 20 ans. J’ai vécu leurs souffrances, leurs rêves, leurs colères… J’ai toujours été fascinée et interpellée par cet univers : le monde des artistes. J’ai un lien avec le théâtre depuis ma tendre enfance. Quand j’étais petite, les gens me disaient que j’étais toujours sur scène. Ma relation avec la planche s’est donc tissée depuis l’enfance», a-t-elle confié à Al Bayane. Naima avait des choses à dire, à nous dire. Et sur les planches toujours, elle livre ses confessions, elle dévoile ses convictions et sa vision. C’est la raison pour laquelle elle a  choisi  le «One woman show».

«Le «One woman show»  n’était pas au début un choix. Cela fait des années que j’ai quelque chose à dire, à poser et à partager avec l’autre, mais je ne savais pas ce que c’était exactement», a-t-elle fait savoir. Et d’ajouter :  «Le moment opportun est venu par la suite!  Après beaucoup de travail sur moi, puisque je suis coach professionnel de métier, et je m’intéresse énormément au développement personnel, je cherchais en moi quelque chose pour m’exprimer». Par ailleurs, de nos jours,  le «Selfie» est devenu une tendance, une mode, un rituel envahissant les sociétés des temps modernes. Mais le choix de ce support n’est pas anodin, car il y a une quête de soi là dedans. «Lorsque je parle à un appareil photo qui est un élément important dans la pièce, c’est une manière de me parler à moi-même.

Une manière de parler à mon image qui est dans le diaphragme. Chaque personne peut comprendre le «selfie» comme il veut, mais la plupart des gens pensent que le «selfie» c’est la quête de soi et l’image de soi. Pour moi, le «selfie» est la grande question : en faisant un «selfie», sommes-nous nous-mêmes ou l’image de nous-mêmes?», a-t-elle expliqué. Il est à rappeler que le texte de la pièce est écrit par Anas El Aakil et interprété par Naima Oulmakki, mis en scène par Ahmed Hammoud. Quant aux scènes filmées en vidéo, elles sont assurées par  le talentueux Amine Oulmakki et Fayçal Ben.  Pour ce quoi est des  costumes, ils sont  réalisés par Amal Belcora.

Mohamed Nait Youssef

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