La Bourse de Casablanca a fini le premier semestre de l’année 2016 en zone verte. Toutefois, le marché boursier demeure étroit et subit le manque de liquidité.
Les deux baromètres fondamentaux de la place casablancaise ont clôturé, le premier semestre 2016, sur des variations positives. En effet, le Masi et le Madex se sont établis respectivement à 9 505,98 et 7 765,84 points, affichant des performances semestrielles respectives de 6,5% et 7,8%. Ainsi, sur une année, la bourse de Casablanca a renversé complètement sa tendance puisqu’elle avait fini le premier semestre de 2015 en zone rouge avec une contre performance de 0,43% pour le Masi et de 0,07% pour le Madex.
Pour ce qui est du volume d’échange, il s’est établi à 15,74 milliards de DH sur le marché central en hausse de 12,6% pour la même période de référence. Ainsi, le volume quotidien moyen s’est établi à 15,5 millions de DH en hausse de 10,83% en comparaison à celui du premier semestre de l’année 2015. Les valeurs les plus actives ont été : BCP avec 2,56 milliards de DH, Attijariwafa Bank avec 2,52 milliards de DH, Addoha avec 1,78 milliards de DH et Maroc Telecom avec 1,48 milliards de DH.
De même, la capitalisation boursière ressort à 477,16 milliards de DH en hausse de 5,26% par rapport à une année auparavant. Toutefois, quatre valeurs accaparent près de 56,86% de la capitalisation boursière attestant l’étroitesse du marché boursier. En effet, Maroc Telecom représente 21,88 de la capitalisation, suivi du trio bancaire Attijariwafa Bank, BCP et BMCE Bank avec 14,67%, 8,39% et 7,67% respectivement.
Par ailleurs, ce premier semestre a été marqué par l’introduction de Marsa Maroc à la bourse de Casablanca par le biais de cession de 40% de capital. Dans les faits, l’Etat, unique actionnaire, a cédé 29,35 millions de titres à un prix de référence de 65 dirhams mais avec différents prix, selon les différents types de souscripteurs (particuliers, salariés, institutionnels…).
Kaoutar Khennach
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Coin de l’expert
Quid du processus de production de ciment
La polémique autour du navire italien de déchets destinés à l’incinération dans une cimenterie, est une occasion pour revenir sur le processus de production du ciment qui brille autant par sa simplicité que par une relative complexité, notamment au niveau de la consommation énergivore.
En préambule, il faut rappeler qu’une cimenterie à cycle complet comprend une clinkererie ainsi qu’un centre de broyage de clinker, avec le Four comme pièce maîtresse la plus coûteuse. En effet, certains producteurs (ex : CIMAF en Afrique), se contentent d’un broyeur de clinker qui n’est pas produit mais importé ou acheté auprès d’autres cimentiers. La différence est de taille car en moyenne, un broyeur de clinker, coûte en investissement près de 60€ par tonne contre 170 € pour une cimenterie à cycle complet.
Ainsi, pour cette dernière, il faut tout d’abord être situé assez proche d’une carrière de calcaire avec une durée de vie minimale de 30 ans. En effet, un premier concassage est constitué à 82% de calcaire et à 18% d’argile, de schiste et de sable.
Cette station de concassage vise à réduire la granulométrie où elle subit les transformations complémentaires pour donner le clinker. A la sortie du four, le clinker est d’abord refroidi avant d’être stocké.
En effet, le clinker qui est un «ciment pur», sert à la dernière étape de production de ciment à commercialiser. En particulier, selon la qualité de ciment recherchée, le clinker est mélangé au gypse et au calcaire avant d’être broyé.
C’est ainsi que l’essentiel du coût de production de ciment est variable avec une dominante énergétique à hauteurs de près des deux tiers. En effet, le Four doit être à une température de 1500° pour pouvoir cuire le clinker. Cette température doit être maintenue par du fuel ou du Petcoke (résidu de raffinage de pétrole). Pour faire baisser la facture énergétique, les cimentiers utilisent des déchets comme les pneus déchiquetés, dont la cuisson produit de l’énergie et économise la consommation d’hydrocarbures. Toutefois, si le clinker peut piéger des déchets, sa stabilité nécessite de ne pas dépasser un seuil d’incinération.
Farid Mezouar, directeur de flm.ma