Une catastrophe sans précédent aux USA

Le président de British Petroleum (BP), en Amérique, Lamar McKay, a, de son côté, défendu le bilan de son entreprise en matière de sécurité, affirmant qu »’une pièce d’équipement défectueuse » était à l’origine de l’explosion de la plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique.

Barack Obama a également, déclaré, lors de sa visite en Louisiane, qu’il pourrait falloir de nombreux jours pour arrêter la fuite. Il a promis de faire tout ce qu’il fallait, aussi longtemps qu’il le faudrait, pour empêcher un désastre.

Il a défendu l’attitude de son administration, affirmant que « depuis le premier jour, nous nous sommes préparés au pire, tout en espérant le meilleur ». Le président américain a aussi promis que son administration exigerait que BP assume tous les coûts de cette catastrophe. « BP est responsable de la fuite. BP payera la facture », a affirmé Barack Obama. « Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger nos ressources naturelles, compenser ceux qui ont subi des dégâts, reconstruire ce qui a été endommagé et aider cette région à se relancer comme cela a été fait tant de fois avant », a-t-il ajouté. Il a aussi discuté avec six pêcheurs, leur disant que le défi était de savoir comment « boucher ce trou ». Après, a-t-il dit, la protection des estuaires sera la priorité suivante.

Plus tôt sur ABC, Lamar McKay avait assuré que British Petroleum faisait tout son possible pour boucher le puits qui se trouve à plus d’1,5km de profondeur au large des côtes de Louisiane. Il a également déclaré qu’il ignorait quelle quantité de pétrole était rejetée. Selon lui, l’estimation de 5.000 barils par jour est incertaine.

Le président de BP Amérique a ajouté qu’un dôme devrait être placé au-dessus du puits d’ici six à huit jours. « Comme vous pouvez l’imaginer, c’est comme faire de la chirurgie à coeur ouvert à 1.500 mètres sous l’eau, dans l’obscurité », avec des engins contrôlés à distance, a-t-il expliqué. Steve Rinehart, porte-parole de BP, a affirmé que la société « Wild Well Control » construisait trois boîtes rectangulaires en béton et en acier qui pourront être placées sur chacune des trois fuites repérées.

En raison notamment du mauvais temps, les équipes envoyées sur place n’ont guère réussi pour l’instant à empêcher la nappe de pétrole de se répandre, soit en la brûlant, soit en la dispersant avec des produits chimiques. La nappe de pétrole fait maintenant à peu près la taille de Porto Rico.

Le gouvernement américain et BP font de plus en plus l’objet de critiques, se voyant reprocher de ne pas en avoir fait assez pour arrêter la catastrophe. Mais la ministre de l’Intérieur Janet Napolitano a répondu sur « Fox News Sunday » que le gouvernement avait fait le maximum depuis l’explosion de la plate-forme. Elle a assuré que quand les responsables de BP ont réalisé que le pétrole fuyait davantage que ce qu’ils avaient pensé dans un premier temps, le gouvernement avait coordonné l’utilisation des ressources fédérales et locales avec les moyens déployés par BP.

Le secrétaire de l’Intérieur Ken Salazar a affirmé pour sa part, lors de « Meet The Press » sur NBC, qu’il pourrait falloir trois mois avant que les secours parviennent à ce qu’il a appelé « l’ultime solution » pour arrêter la fuite, c’est-à-dire creuser un nouveau puits jusqu’à cinq kilomètres de profondeur.

Le pétrole continue de s’échapper du puits à 1.500m de profondeur, au rythme d’environ 757.000 litres par jour. D’ici quelques semaines, cette marée noire pourrait s’avérer plus grave que celle provoquée par le naufrage de l’Exxon Valdez, il y a 21 ans en Alaska. La nappe de pétrole qui s’échappe de la plate-forme Deepwater Horizon a triplé en moins de deux jours, atteignant désormais environ 10.000 kilomètres carrés, ce qui pourrait signifier que la fuite augmente.

Plusieurs centaines de bateaux ont été déployés pour déposer plusieurs milliers de mètres de boudins gonflables sur l’eau afin de tenter d’arrêter la nappe, l’empêcher d’atteindre les côtes, et limiter la catastrophe écologique, selon les garde-côtes.

La marée noire est due à l’explosion d’origine indéterminée le 20 avril de la plate-forme dans le Golfe du Mexique, à près de 70km au large de la Louisiane. Sur 126 employés de la plate-forme qui a sombré deux jours après la déflagration, onze sont portés disparus et présumés morts.

 

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