Vers la signature d’un traité de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie?

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

La question du Haut-Karabakh empoisonne les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis qu’en 1990, le démantèlement de l’ex-URSS avait permis à ces deux anciennes républiques soviétiques d’obtenir leur indépendance. Ainsi, après un premier conflit qui, à cette époque, avait fait quelques 30.000 morts des deux côtés et qui s’était soldé par une victoire arménienne, les deux pays s’étaient livrés, durant l’automne 2020, une guerre sans merci qui avait coûté la vie à près de 6.500 personnes et permis à l’Azerbaïdjan de prendre sa revanche en récupérant de larges pans de son territoire.

Mais les relations entre Erevan et Bakou se sont envenimées, une nouvelle fois, lorsqu’en décembre dernier, des Azerbaïdjanais, se présentant comme étant des défenseurs de l’environnement qui manifestent contre l’exploitation «illégale» de mines, par les arméniens, bloquèrent, durant près de deux mois, une importante voie reliant l’Arménie au Haut-Karabakh.

Considérant que, par le blocage de cette route qui constitue un axe vital pour l’approvisionnement du pays, l’Azerbaïdjan chercherait, en fait, à procéder  à un «nettoyage ethnique» en forçant les 120.000 arméniens qui vivent dans l’enclave du Haut-Karabakh à quitter ce territoire du fait des problèmes de chauffage et des difficultés d’accès à la nourriture et aux médicaments en dépit de la présence des soldats russes de maintien de la paix stationnés dans la zone en application des termes de l’accord de paix de 2020, qui n’ont rien fait pour empêcher ce «blocage» et que la médiation internationale visant à trouver une issue pacifique au conflit qui oppose les deux pays au sujet de cette enclave a été un échec, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a annoncé, ce jeudi 16 Février, lors d’une réunion de son gouvernement, avoir remis aux dirigeants de Bakou, un projet de traité de paix qui «devrait être acceptable pour l’Azerbaïdjan » dans la mesure où il prévoit « une paix durable» et l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.

Sans donner de plus amples informations sur le contenu du document remis aux autorités azerbaïdjanaises, le Premier ministre arménien, s’appuyant sur «certains progrès observés à la suite des trois cycles de négociations» précédents s’est permis d’affirmer qu’il «devrait être acceptable» pour les deux parties.

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les dirigeant azerbaïdjanais ont toujours exigé que ce traité soit fondé sur les éléments-clés qu’ils avaient présenté, aux autorités arméniennes, en mars 2022 et qui avaient trait, principalement, à la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de chaque partie; ce qui présuppose la reconnaissance, par l’Arménie, de la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabakh.

Mais si l’on ajoute à cela, le fait que le secrétaire du Conseil de sécurité arménien, Armen Grigorian,  a exigé que cet accord de paix fasse référence au Karabakh et à la mise en place d’un «mécanisme international» qui ouvrirait la voie à la tenue de négociations directes entre les deux parties concernant la sécurité et les droits des arméniens qui y vivent alors que, de son côté, Bakou qui les considère comme étant des citoyens azerbaïdjanais n’est pas prête à entamer des négociations avec eux, c’est donc que le chemin menant à la paix est encore long mais attendons pour voir…

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