Loin de la langue de bois, le professeur El Hossein-El Ouardi, ministre de la Santé, a présenté le bilan de son mandat, lundi 5 septembre, au Centre international des conférences à Skhirat. Pour le Chef du département de tutelle, les réalisations entamées dans le secteur sont le fruit d’une action collective de tout le corps médical et les partenaires sociaux sans exception.
Le membre du bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a ainsi mis en exergue les différentes réformes effectuées dans un temps record durant l’actuel mandat gouvernemental et avec une cadence de travail très élevée. Chiffres à l’appui, l’intervenant a souligné que depuis qu’il a pris les commandes du ministère, son département a œuvré à la création et l’équipement d’environ 109 nouveaux établissements hospitaliers, notamment le CHU d’Oujda et celui de Marrakech. A cela s’ajoutent également 3 autres centres hospitaliers, 8 centres de greffe de cellules souches, 12 établissements et cliniques pour accouchement et maternité, 24 centres de dialyse et 45 établissements de soin de santé de base.
Toujours selon El-Ouardi, le ministère a procédé, en outre, à l’acquisition et à la mise en service du premier hôpital civil mobile qui a traité plus de 12.000 patients et effectué 148 interventions chirurgicales à caractère sensible. Abondant dans le même ordre d’idées, le militant du PPS a souligné que son objectif principal consistait au renforcement de l’infrastructure sanitaire. D’où la nécessité de l’achat de 4 Heli-Samur pour le transport des patients à Marrakech, Laâyoune, Oujda et Tanger et 393 unités pour le transport médical urgent. Autre point non moins important relevé par El-Ouardi, celui de la réalisation de 60 unités hospitalières, la création de 15 unités mobiles d’urgences, entre autres. Par ailleurs, le ministre de la santé s’est étalé dans son intervention sur la politique médicale initiée par son département, faisant savoir que les prix de 2740 médicaments ont été revus à la baisse. Ce qui constitue d’ailleurs un pas sans précédent, a-t-il insisté. Aussi, plus de 60 médicaments prescrits pour les maladies chroniques ont été intégrés dans la liste des médicaments remboursables, sans omettre la mise sur le marché d’un générique du médicament contre l’hépatite C avec un prix ne dépassant pas les 3000 DH au lieu de 1 million de DH, admis sur la liste de remboursement, profitant ainsi à 625 mile patients, et 10 autres médicaments ont été mis à la disposition des personnes souffrant de cancer, a-t-il noté en substance. Toujours selon le militant du PPS, le mandat du gouvernement actuel a été ponctué par l’approbation de presque 20 textes de loi régissant la politique médicale au royaume et la promulgation d’un décret qui dispose de la baisse de 1000 dispositif médicaux à hauteur de 63%. Il faut aussi souligner, selon l’intervenant, que le budget relatif à l’achat des médicaments a connu une hausse sensible, s’élevant à 2 milliards et 400 millions de DH en 2015 au lieu de 675 millions de DH en 2011.
Les ressources humaines, clé de voute de la réforme
Par ailleurs, le Chef du département de tutelle s’est penché sur la prise en charge par l’Etat des personnes souffrant de maladies mentales ou de troubles psychologiques. S’agissant de ce volet, l’ancien doyen de la faculté de médecine de Casablanca a révélé que l’Etat a mobilisé une enveloppe budgétaire atteignant les 50 millions de DH pour l’acquisition des médicaments et la prise en charge de quelque 1000 patients et anciens pensionnaires du mausolée Bouya Omar. A cela s’ajoute l’intégration de psychotropes de deuxième et troisième génération pour le traitement des patients.
Notons par ailleurs qu’il a été procédé à la construction de plusieurs hôpitaux de la santé mentale et des maladies psychiatriques à Oujda, Marrakech, Agadir, Kénitra, Kelâa des Sraghna. Idem pour la ville de Berrechid, où les travaux de construction d’un hôpital psychiatrique d’une capacité de 240 lits, sont en cours. Il faut dire que depuis qu’il est aux commandes du ministère de la Santé, l’Etat a procédé à la promulgation de 93 décrets et arrêts, dont la loi n° 131-13 relative à l’exercice de la médecine et celle du 109-13 relative au don, au prélèvement et à la transplantation d’organes…
Sur un autre registre, El Ouardi a déclaré que le régime RAMED a bénéficié à plus de 9,8 millions marocains, notamment des migrants. Dans le cadre de ce système, 3,8 millions de diagnostics médicaux ont été effectués et un million de personnes ont bénéficié d’examens médicaux spécialisés. De surcroît, le département de la Santé a pris en charge plus de 500.000 patients au sein des hôpitaux, et assuré plus de 556708 examens médicaux d’urgence.
En dépit de ces réalisations, le professeur El Ouardi estime qu’il existe encore des défaillances dans le secteur. «La promotion de la santé dans le pays requiert une mobilisation totale à l’égard du monde rurale afin de mettre un terme aux disparités », a-t-il indiqué. Atteindre un tel objectif, nécessite aussi la promotion des conditions de travail de l’ensemble des ressources humaines qui ne ménagent aucun effort pour satisfaire les besoins des citoyens».
«Les ressources humaines sont la clé de route de toute réforme ambitieuse, a-t-il conclu.
Khalid Darfaf