Dans son traditionnel message de Noël avant la bénédiction « urbi et orbi » (à la ville et au monde) – cette bénédiction solennelle que prononce le Souverain pontife du balcon de la basilique Saint-Pierre les jours de Pâques et de Noël et en de très rares autres occasions à la fois en tant qu’Evêque de Rome et en sa qualité de «pasteur universel» s’adressant à tous les catholiques du monde – le Pape François a lancé ce dimanche, devant les 40.000 fidèles réunis sur la Place Saint Pierre à Rome, un appel à la paix en Syrie estimant qu’il est grand temps «que les armes se taisent définitivement et que la communauté internationale s’emploie activement pour qu’on arrive à une solution négociée».
Et le souverain pontife de poursuivre en déplorant le fait que «trop de sang a été versé. Dans la ville d’Alep, théâtre ces dernières semaines d’une des batailles les plus atroces, il est plus que jamais urgent qu’assistance et réconfort soient garantis à la population civile à bout de forces, en respectant le droit humanitaire».
Le Pape François a également évoqué, dans son message, la situation au Proche-Orient après l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’O.N.U. de la résolution n° 2334 condamnant la politique de colonisation menée par l’Etat d’Israël et saisi cette occasion pour inviter les Palestiniens et les Israéliens à avoir «le courage et la détermination d’écrire une nouvelle page de l’Histoire».
Abordant les autres foyers de tensions de par le monde, le pape a formulé le souhait que la paix et la concorde soient retrouvées en Irak, en Libye et au Yémen «où les populations pâtissent de la guerre et d’atroces actions terroristes».
Le Pape François a, par ailleurs, salué l’accord de paix conclu entre le gouvernement colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (F.A.R.C), reconnu que celui-ci leur a permis d’emprunter « le courageux chemin du dialogue et de la réconciliation » et formulé son souhait de voir le même courage animer le Venezuela voisin afin qu’il soit rapidement mis fin aux tensions que traverse le pays pour que les vénézuéliens puissent retrouver l’espérance.
S’exprimant à propos de la situation dans le continent africain, le souverain pontife a évoqué le Nigéria où le terrorisme fondamentaliste perpétue l’horreur et la désolation et exploite les enfants. Il a convié, à ce titre, toutes les personnes de bonne volonté à tout mettre en œuvre pour promouvoir le dialogue afin qu’un terme soit mis à la logique de l’affrontement qui prévaut en République Démocratique du Congo et au Sud Soudan.
Même l’Europe n’a pas été en reste dans le discours pontifical puisqu’en évoquant le conflit en Ukraine, le pape a souhaité qu’un soulagement soit apporté à la population.
Enfin, le Souverain pontife a eu une pensée très particulière à l’égard des enfants lorsqu’il a déclaré : «Laissons-nous interpeller aussi par ces enfants qui, aujourd’hui, ne sont pas couchés dans un berceau et caressés par la tendresse d’une mère et d’un père, mais qui gisent dans des refuges souterrains pour échapper aux bombardements, sur les trottoirs des grandes villes, au fond d’embarcations surchargées de migrants ». Evoquant, enfin, «ces enfants qu’on ne laisse pas naître», le pape François n’a pas manqué l’occasion de rappeler l’aversion de l’Eglise quant à l’avortement.
A quelques heures de l’avènement d’une nouvelle année, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes ou même athées ne peuvent que formuler l’espoir que cet appel puisse être entendu et que l’Humanité parvienne, enfin, à vivre dans le monde qu’elle mérite, celui de la dignité, de la concorde et de la paix…
Nabil El Bousaadi