Situation au Sahara marocain
Dans sa lettre adressée aux 15 membres du Conseil de Sécurité en amont des consultations du Conseil sur le Sahara marocain, prévues mercredi, l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a décrié « la campagne médiatique de l’Algérie et du « polisario » tentant de faire croire à l’existence d’un prétendu conflit armé au Sahara marocain », affirmant qu’il ne s’agit que de « purs mensonges et une falsification de la réalité sur le terrain ».
« Cette propagande vise à induire en erreur, tant la Communauté internationale, que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie. Elle est démentie non seulement par les rapports quotidiens de la MINURSO, mais également par la presse internationale », a souligné M. Hilale.
Dans cette lettre, le diplomate a précisé que « le Sahara marocain connaît un essor développemental sans précèdent, qui en fait l’une des régions les plus avancées en termes d’indicateurs de développement humain, non seulement au Maroc, mais dans toute la région nord-africaine et au-delà ».
Et d’ajouter que « les populations du Sahara marocain vivent dans la quiétude et jouissent de la plénitude de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Elles contribuent, au même titre que les populations des autres régions du Royaume, à l’ancrage démocratique et au développement socio-économique du Maroc ».
Revenant sur l’action pacifique des Forces Armées Royales à El Guergarate, suite à son blocage illégal par les milices armées du « polisario » pendant plus de trois semaines, le diplomate marocain a rappelé qu’elle a permis de rétablir définitivement, depuis le 13 novembre 2020, la libre circulation des personnes et des biens dans ce passage routier. Il a précisé que « cette action non offensive s’est déroulée en plein jour et en présence de la MINURSO, qui a affirmé l’absence de toute victime ou de la moindre atteinte aux civils », notant que l’action du Maroc a été « hautement saluée aussi bien par les populations du Sahara marocain, que par la Communauté internationale ».
M. Hilale a, en outre, réaffirmé le plein respect par le Maroc et son attachement aux dispositions du cessez-le-feu, dont la supervision incombe à la MINURSO. « Cette position responsable du Royaume a été réaffirmée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, lors de leur entretien téléphonique du 16 novembre 2020 », a précisé l’ambassadeur, ajoutant que le Souverain a, également, souligné que « le Maroc est fermement déterminé à réagir avec force, dans le cadre de la légitime défense, à toute menace à sa sécurité et à la quiétude de ses citoyens ».
Le diplomate marocain a, en outre, déclaré que l’annonce par le « polisario », encouragé par l’Algérie, de sa renonciation au cessez-le-feu, est une violation gravissime des résolutions du Conseil de Sécurité et un affront à cet organe onusien, garant du cessez-le-feu. « Elle constitue une menace à la paix et la stabilité régionales, accentuée déjà par les connivences entre le « polisario » et les groupes terroristes dans la région sahélo-saharienne. Le « polisario » assumera entièrement les conséquences de ses actions déstabilisatrices de la région nord-africaine, et au-delà », a-t-il averti.
Par ailleurs, M. Hilale a informé les Quinze que « le Maroc poursuit sa coopération active et son soutien agissant à la MINURSO dans la mise en œuvre de son mandat de supervision du cessez-le-feu ». Il a signalé, dans ce cadre, que les membres de la MINURSO ont été inclus dans la campagne de vaccination contre la COVID-19 et vaccinés au même titre que les citoyens marocains.
Il a, en même temps, porté à l’attention du Conseil de Sécurité, les restrictions draconiennes à la liberté de mouvement de la MINURSO et à son approvisionnement, par le « polisario », avec la complicité de l’Algérie, ce qui entrave complétement son mandat de supervision du cessez-le-feu.
M. Hilale n’a pas manqué d’alerter les membres du Conseil de Sécurité sur la situation catastrophique de non droit qui prévaut dans les camps de Tindouf, en Algérie. « Les populations séquestrées dans les camps de Tindouf subissent des violations gravissimes par le « polisario », de leurs droits de l’Homme les plus élémentaires, qui se sont amplifiées depuis la renonciation par ce groupe armé au cessez-le-feu », a-t-il encore déploré.
Dans ce cadre, il a dénoncé « l’enrôlement obligatoire des enfants des camps de Tindouf par les milices armées du « polisario » qui constitue l’une des pires violations des droits de l’Homme », soulignant que cette pratique prive ces enfants de tous leurs droits, notamment à l’éducation et à la vie de famille.
L’ambassadeur a fait observer que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf « vivent dans une situation de non droit en raison du transfert illégal par l’Algérie, de ses obligations internationales à l’égard de ces populations, à un groupe armé séparatiste, le « polisario » », notant que « cette situation inédite dans le monde est contraire au droit international et viole les obligations internationales de l’Algérie ».
« Le pays hôte, l’Algérie, continue également de violer ses obligations humanitaires internationales et les résolutions du Conseil de Sécurité, en s’opposant depuis presque cinq décennies, à l’enregistrement des populations des camps de Tindouf. Cet enregistrement est un préalable indispensable pour la protection des droits de ces populations, la détermination de leurs besoins humanitaires et la prévention du détournement continu par le « polisario » de l’aide humanitaire qui leur est destinée », a conclu l’ambassadeur Hilale.