La poésie, un écrin de beauté pour poétiser le monde!

A l’occasion de la journée mondiale de la poésie

Mohamed Nait Youssef

Ces temps sont fades, sans goût. Bref, anormaux ! En ces temps pandémiques où le monde a perdu la boussole, l’homme a besoin plus que jamais de la poésie, de la douceur de la parole et de la force du verbe.

L’âme en a besoin aussi. Les voix poétiques des quatre coins du monde, comme à l’accoutumée, ont célébré dimanche 21 mars, la Journée mondiale de la poésie dans des conditions si exceptionnelles et spéciales. Un temps fort, certes, pour dire un poème ou lire un texte. Mais c’est aussi un acte de résistance, de résilience contre l’incertitude et le doute qui hantent les esprits. La poésie pourrait être une issue pour que des peuples puissent s’en sortir eux-mêmes. Qui sait? Et la voix du poète est toujours là pour meubler et poétiser ce vide sidéral dévorant les verves. À vrai dire, le temps a cette capacité d’arranger les choses, les mots aussi.

Mohammed Bennis : hommage à une voix poétique majeure…

Une voix poétique marocaine et arabe majeure. Mohammed Bennis est l’un des grands noms de la scène culturelle nationale. Un hommage lui sera rendu, mardi 24 mars, par l’Académie du Royaume du Maroc, à l’occasion de la Journée mondiale de la poésie.  Cet événement-hommage est une reconnaissance à  son apport ayant enrichi la vie poétique et culturelle. Un demi siècle de création et de présence, le poète était toujours habité par la poésie, par le questionnement, mais aussi la liberté du poète et de la spécificité de son acte d’écrire et de ses choix poétiques dans la construction du poème moderne tout en s’ouvrant sur l’aventure et le dialogue.

En outre, le programme de cet hommage qui aura lieu à partir du 16h dans les locaux de l’Académie, sera ponctué par des études et des hommages qui seront présentés par des intervenants venus du Maroc et même ailleurs. A cette occasion, un beau livre sur le poète sera édité par l’institution organisatrice de l’hommage. On y trouve en effet dans cette publication de référence, explique l’Académie, des documents, des recherches, des études et des témoignages des poètes, des chercheurs, des critiques, et traducteurs écrivains écrits  dans plusieurs langues. Par ailleurs, le livre traite, certes,  l’œuvre complète et intégrale du poète, mais il braque également les lumières sur sa place dans le paysage poétique arabe moderne et sa présence importante et particulière sur la scène arabe et internationale.  La situation pandémique l’oblige ! L’hommage sera diffusé sur la plateforme digitale de l’Académie.

La poésie … ce dialogue avec l’autre qui nous habite

«La poésie … le dialogue avec l’autre qui nous habite», l’intitulé du mot du poète mexicain José Ángel Leyva écrit pour la Maison de la Poésie au Maroc, à l’occasion de la journée mondiale de la poésie fêtée le 21 mars. Un temps pour respirer de la poésie et pour célébrer la beauté de l’image poétique, de la force du verbe mais aussi le printemps, la terre et l’humain dans sa splendeur et sa grandeur. «Fêter la poésie est un acte de reconnaissance à sa fonction renouvelant la vie, à sa capacité fondamentale de prévoyance dans les temps obscures et bancales, dans des moments de vacuité où dans ces périodes liquides reconnaissant  tout ce qui est virtuel et méprisant», a souligné le poète dans son mot à l’occasion.

Selon lui, la poésie rend à la réalité sa mémoire. Elle  a par ailleurs cette capacité de renouer  le dialogue avec l’autre qui nous habite, mais aussi avec cette altérité garantissant notre étrangeté.

Une participation marocaine à Biennale de la poésie à Moscou…

Le festival international de poésie Poesia 21, une Biennale de la poésie à Moscou pour célébrer la Journée mondiale de la poésie animée par la poète russe Natalia Azarova, présidente de la Biennale de poésie de Moscou, et Dimitris Angelis, président du Festival de poésie d’Athènes, s’est déroulé  dimanche 21 mars, à distance,  avec la participation de 350 poètes issus de 93 pays. Les poèmes sont lus dans 70 langues. Par ailleurs, l’Afrique du Nord, dont la session est dirigée par le poète marocain Mohamed Miloud Gharafi, a connu la participation de 32 voix poétiques, à savoir les poètes marocains  Mohamed Ali El Rabaoui, Idriss El Meliani, Taha Adnan, Embarek Ouassat, Ouidad Benmoussa, Mohamed Haji Mohamed, Mounir El Idrissi, Mohamed El Arabi Gajo, Miloud Lakah, Mohammed El Amraoui et Noureddine Benbouhala.

D’autres pays ont pris part dont la  Tunisie qui a été représentée par  Moncef El Ouahibi, Sonia Ferjani, Saber Abassi, Najeh Jegham, Imamat Zayer, Alia Rahim ou la Libye avec  Kholoud Al-Falah, Miftah Alwani, Samira Al-Bouzidi et Najah Al-Mabrouk, l’Algérie  représentée par Mohamed Boutghan, Habiba Mohammadi, Akhdar Baraka, Sawsan Mahmoud ou encore l’Egypte dont les poètes  Safaa Fathi, Ahmed Al-Shahawi, Alaa Khaled, Najat Ali, Sherine Al-Adawi et Ahmed Yamani  ont lu leurs textes . Il faut rappeler que cet  événement est organisé sous la direction de l’Institut de linguistique de l’Académie des sciences de Russie (Moscou), de la Biennale de poésie de Moscou, du Cercle des poètes (Athènes) et de la Fondation Balmont (Moscou). 

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