Cérémonie de dédicace de l’ouvrage d’Abdeslam Seddiki
Le siège national du PPS à Rabat Parti du progrès et du socialisme a abrité, jeudi dernier, une séance de dédicaces de l’ouvrage, «Positions & propositions- chroniques des années 2017 & 2018» de Abdeslam Seddiki, membre du Bureau politique du parti et ancien ministre de l’Emploi. Cette séance a été modérée par Ismail Hamraoui, chef du gouvernement parallèle des jeunes.
Benabdallah : Hommage à l’engagement intellectuel de Seddiki
Prenant la parole à cette occasion, le Secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah a tenu à prime abord à rendre hommage à l’auteur pour sa persévérance et pour avoir continué à produire des chroniques hebdomadaires à un moment où la production intellectuelle des hommes politiques a sérieusement baissé, ce qui reflète l’ampleur de la crise politique qu’affronte le pays et les difficultés que connaît la gauche marocaine.
Benabdallah a rappelé que l’auteur continue de publier ses chroniques au journal Al Bayane et Bayane Al Yaoume.
Cet ouvrage, dont la version arabe devra paraitre prochainement, se situe dans la lignée des écrits à connotation et à saveur politique et économique des penseurs du parti et de la gauche marocaine en général, a-t-il dit.
Abdeslam Seddiki mérite donc tout les éloges pour avoir fait l’exception en abordant dans ses chroniques non seulement des sujets économiques et politiques, mais également à caractère social, diplomatique, stratégique, culturel sans oublier les accords de libre échange, les relations du Maroc en Afrique et autres.
Lotfi Mrini : les synthèses de Seddiki dénotent la richesse de son background
Présentant cet ouvrage, l’universitaire Mohamed Lotfi Mrini, a indiqué qu’il s’agit d’un recueil qui regroupe des chroniques publiées surtout au journal Al Bayane pour les mettre à la disposition des lecteurs et les partager avec eux, car écrire c’est exister et partager avec le grand public, selon l’auteur. Ce partage exprime l’humilité et la générosité dont l’auteur fait preuve, en assumant sa responsabilité politique de dévoiler en tant que penseur révolutionnaire, membre de la direction d’un parti de gauche, a-t-il dit, notant que l’auteur fait toutefois preuve d’une certaine dissidence en s’exprimant avec une certaine liberté et courage sur un certain nombre de thématiques.
A travers ses écrits, l’auteur fait preuve aussi d’un sens critique en partant d’une parfaite connaissance des choses et en se référant en tant qu’érudit aux connaissances accumulées et à son background de cinquante ans de recherches et d’analyses. Mais ce qui fait la particularité de ces chroniques, c’est qu’elles constituent des synthèses de tout ce que pense l’auteur et propose à propos de telle ou telle thématique traitée. Et Seddiki en a la capacité, a-t-il dit.
Car il ne s’agit pas de disserter sur tel ou tel thème, mais de produire des synthèses susceptibles de répondre aux intérêts des lecteurs marocains, qui ne consacrent plus que quelques minutes par jour à la lecture.
Dans le cas de l’auteur, l’écriture traduit aussi un engagement politique. C’est pourquoi, il s’abreuve de toutes les luttes auxquelles il a participé avec leurs réussites et les déboires car il est non seulement économiste, mais également universitaire, syndicaliste, parlementaire, ancien ministre et membre de la direction du PPS.
Selon Mrini, qui côtoie Seddiki depuis de longues années, a commencé d’écrire et de partager ses idées, du temps de feu Aziz Belal et des autres économistes dont ce dernier était l’éclaireur. Ils contribuaient tous par leurs écrits au journal Al Bayane (Mimoun Habriche, Khalid Naciri, Thami Khyari, Moughit Toledano et bien d’autres). Il a donc évolué dans un climat d’émulation et de partage, qui faisait que ceux qui écrivaient et publiaient leurs contributions au journal participaient également tous les dimanches aux ventes militantes de leur journal.
Et cela bien avant que le staff, piloté par feu Nadir Yata ne prenne les choses en main pour donner au journal Al Bayane une autre dimension qui faisait dire à d’aucuns que c’était « LE MONDE » du Maroc.
Livrant sa lecture de l’ouvrage, Dr Mrini a fait remarquer d’abord qu’un article de huit pages intitulé « l’économie marocaine en question » (p.15) résume en quelque sorte la quintessence du reste qui porte sur les atouts, la croissance, la structure, la bourgeoisie embryonnaire, les institutions acceptables, la richesse de la culture, les défis (marché mondial, inégalités, compétitivité) et la donne du temps.
Il y a aussi les grands titres que sont la régionalisation, les inégalités sociales, la note de cadrage de la loi de finances, les IDE, le modèle de développement sans oublier l’engagement politique de l’auteur.
Et Lotfi Mrini d’estimer que les textes sont « très optimistes et qu’ils sont politiquement corrects », du fait peut être de « la complexité des choses.
En tant que professeur, l’auteur se réfère à diverses théories et écoles économiques dont il s’inspire (Adam Smith, Keynes, Marx, Ibn Khaldoun et autres).
Evoquant la note de cadrage et en particulier la fameuse question des priorités qu’elle définit, Lotfi Mrini a souligné l’importance décisive d’une telle étape dans la préparation de la loi de finances qu’est la définition des priorités. Ce n’est pas une affaires technique, mais une affaire devant traitée et tranchée par les politiques, a-t-il martelé.
Il n’a pas manqué aussi d’émettre une série de critiques au sujet de la vision de l’auteur à l’égard du libre échange et du néolibéralisme, rappelant qu’il est désormais faux de classer le Maroc parmi les pays émergents, répartis en cinq groupes. Pour ce qui est du Maroc, il ne fait partie que du deuxième groupe, loin derrière trois autres.
Seddiki : Après sa publication, le produit de l’auteur devient la propriété de tous
Très ému et touché par les propos de ses camarades de lutte, Nabil Benabdallah et Mohamed Lotfi Mrini, l’auteur de « POSITIONS & PROPOSITIONS, Chroniques des années 2017 & 2018 », au bord des larmes et la gorge serrée, a souligné qu’après sa publication, ce travail appartient désormais à tout le monde.
Il a exprimé aussi sa gratitude au SG du PPS pour avoir tenu à ce que la première cérémonie de présentation se déroule au siège national du parti et à son collègue Lotfi Mrini pour avoir exprimé sans complaisance ce qu’il pense de l’ouvrage.
Car il est enrichissant d’avoir des avis différents. Et comme dit-on ailleurs : si deux personnes pensent la même chose, l’une d’elles est inutile.
Evoquant son rapport avec l’écriture, il a indiqué avoir écrit son premier article très critique sur un ouvrage de Samir Amine sur «l’économie du Maroc». Et comme il n’était pas de l’avis de l’économiste égyptien sur beaucoup de points, il avait proposé de manière humoristique de l’excuser, car il avait publié son ouvrage dans les éditions Minuit.
Il a également essayé d’expliciter certaines idées émises dans son ouvrage au sujet de la gestion du temps qui coûte très cher à l’économie de nombreux pays dont le Maroc. Un chantier non achevé à temps se traduit par de grandes pertes de tous genres pour le pays, a-t-il expliqué.
La modernité c’est le respect de la ponctualité, a-t-il dit.
Quant aux accords de libre échange du Maroc avec de nombreux pays, ils ont été malheureusement signés sans études d’impact et sans que l’économie nationale ne soit suffisamment prête pour en bénéficier. C’est pourquoi, quelque 40% du déficit commercial du pays est dû à ces accords de libre échange, selon lui.
Et Seddiki d’affirmer qu’il écrit pour exister et partager. Et quand on partage le savoir et l’amour, ils grandissent. Il ne faut pas en être avare, a-t-il proposé.
Une assistance très avisée et attentive a participé à cette cérémonie de dédicace qui sera suivie par d’autres sur le même ouvrage dans d’autres régions du pays.
M’Barek Tafsi