1986: Les Lions méritaient mieux que la 4e place

Le Maroc s’apprête à assurer sa 17e participation en Coupe d’Afrique des Nations à l’occasion de la 32e édition de la CAN 2019 prévue en Egypte en été prochain. Cap sur les participations du Maroc à travers l’histoire, depuis la création de la CAN en 1957.

Après une double absence lors des éditions de 1982 et 1984, le Maroc a retrouvé la compétition africaine en CAN 1986 organisée en Egypte. Ce fut la 5e participation du Maroc après 1976 qui reste la meilleure avec le titre remporté En Ethiopie et l’autre en 1980 au Nigeria avec la 3e place sur le podium, alors que l’équipe nationale se contentait du simple premier tour en 1972 au Cameroun et en 1978 au Ghana.

Le retour en Egypte fut donc en force pour les Lions de l’Atlas même suite à un seul tour aux éliminatoires. Après le forfait de la Sierra Leone, l’équipe nationale domina le Zaïre au second tour sur un but de Mustapha Merry (1-0 en aller et 0-0 au retour) pour tracer son chemin directement vers la terre des Pharaons.

Lors de la phase finale, le Maroc commença les matches de son groupe B par 2 nuls respectivement contre l’Algérie (0-0) et le Cameroun (1-1), buts de Krimau au bout d’une heure de jeu avant que Milla ne rétablisse l’équilibre dans les derniers souffles. Le Maroc n’avait donc aucun choix que la victoire lors du 3e match, chose réalisée en battant la Zambie (1-0), but de Chilengi contre son camp. En totalisant 4 points, le Maroc rejoignit le Cameroun premier du groupe (5 pts) après avoir pris le meilleur sur l’Algérie (3-2) lors du dernier match.

En demi-finales, le Cameroun avait battu la Côte d’Ivoire (1-0), but de Milla alors que l’aventure du Maroc allait s’arrêter en subissant une petite défaite du même score de (1-0) devant l’équipe d’Egypte . Cette défaite était qualifiée d’injuste puisque le buteur des Pharaons n’était autre qu’un certain Taher Abouzaid qui a sauvé les Pharaons au bout des dix dernières minutes du match  mais suite à un coup franc douteux et direct alors que l’arbitre avait signalé une faute indirecte.

En plus, ledit joueur Abouzaid, meneur des Pharaons, n’avait pas le droit de disputer ce match (suspension pour cause de cumul d’avertissements) avant que les décideurs de la CAF ne réunissent la veille pour le gracier sous le pressing des Pharaons. A l’époque, la Confédération africaine de l’ancien président Issa Hayatou faisait tout pour satisfaire les beaux yeux de  l’Egypte, heureuse d’aller en finale pour remporter le titre en s’imposant en finale face au Cameroun grâce aux tirs au but (5-4 après le 0-0 au temps réglementaire).

Lors du match du classement, le Maroc se contenta de l’essentiel en s’inclinant face à la Côte d’Ivoire (3-2), buts de Ghiati et Sahil.

Dans cette CAN, la sélection marocaine avait inscrit quatre buts et encaissé cinq buts.

Le Camerounais Roger Milla avait terminé meilleur buteur (4 buts) devant l’Ivoirien Abdoulaye Traoré et l’Egyptien Taher Abouzaid (3 buts chacun).

Ce sont là les grands moments de cette CAN pour les Lions de l’Atlas qui méritaient mieux que la 4e place. Le Maroc qui avait réalisé lors de cette période la qualification en Coupe du Monde 1986 au Mexique, faisait beaucoup mieux que les 3 sélections du podium de la CAN égyptienne ainsi que les 4 derniers pays au classement Sénégal (5e), Algérie (6e), Zambie (7e) et Mozambique (8e).

Le mérite revenait à l’une des belles sélections dont disposait le Maroc à cette période avec une formation composée de seulement 3 joueurs professionnels d’Europe à l’époque à savoir : Merry Krimau de France (Le Havre AC), alors que Aziz Bouderbala et Mustapha Haddaoui venait juste d’effectuer leur expérience professionnelle en Suisse avant de passer en France, le Wydadi du FC Sion au Matra Racing de Paris et le Rajaouis de Lausanne à Saint-Etienne.

Les autres joueurs de l’équipe nationale évoluaient dans une grande majorité au championnat national dont le gardien Badou Zaki (WAC) Khalifa, Bouyahyaoui (KAC,  Lamrisse, Hcina, Fadili, Khaïri (FAR), Dolmy, Byaz (RCA) Labied (FUS)… et tant d’autres.

Cela sans compter l’autre star des FAR, Mohamed Timoumi, un des grands meneurs des Lions et qui était le grand absent de ce rendez-vous égyptien pour cause d’une vilaine blessure subie quelques semaines quelques mois auparavant lors du match de Coupe d’Afrique des Clubs Champions de l’AS FAR devant le Zamalek dans son fief Cairo Stade.

Voilà une équipe nationale inoubliable qui allait briller de mille feux au Mondial mexicain, quelques mois par la suite pour le grand bonheur du Maroc et de l’Afrique.

Rachid Lebchir

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