Coin de l’expert
Farid Mezouar*
Pouvez-vous nous parler de la stratégie relative à la croissance externe de Lesieur?
Lesieur peaufine progressivement sa stratégie car après avoir intégré Indusalim, spécialisée dans la margarine, le groupe est passé à la vitesse supérieure avec la croissance externe géographique via la prise de contrôle des actifs africains du groupe Avril, son actionnaire de référence. Ainsi, Lesieur a acquis auprès d’Avril 46,4% du capital de Cristal Tunisie. Cette part se rajoute à la participation initiale de 47,5% détenue par Lesieur, ce qui va porter son pourcentage de contrôle à 93,9%. Aussi, Lesieur a acquis 90,2% du capital de la société sénégalaise, Oleosen. Ces parts étaient détenues par le groupe Avril et son partenaire Castel. Oleosen est un acteur majeur dans les huiles de table au Sénégal.
Quelles sont les autres synergies avec le groupe Avril?
Effectivement, Lesieur et Avril semblent conscients de leur complémentarité surtout que le groupe agro-alimentaire marocain a aussi d’autres actionnaires de référence avec le noyau d’institutionnels marocains présents dans le capital (CMR, MCMA-MAMDA, Wafa Assurance et CIMR avec une participation unitaire de 6%). Ainsi, cette opération de croissance permet à Lesieur d’avoir un intérêt capitalistique dans les activités africaines d’Avril. Aussi, pour le groupe Avril qui détient 41% du capital de Lesieur, il s’agit d’une opération d’optimisation des flux et de simplification organisationnelle. De plus Lesieur a obtenu la licence d’exploitation du portefeuille de marques du groupe Avril sur le continent africain. Il s’agit des huiles de table et condiments Lesieur. Il en est de même pour l’huile d’olive Puget ainsi que du fonds de commerce d’Avril en Afrique.
Comment expliquer la réaction du cours boursier?
Depuis cette annonce, le cours boursier a pris près de 5,7%. En effet, Lesieur qui réalise déjà 20% de son CA à l’international, va renforcer sa présence en Afrique, en combinant l’export à la production locale. Par ailleurs, Lesieur a les moyens de ses ambitions car le groupe affichait à fin juin 2020 une trésorerie nette de 195 MDH. Aussi, le résultat d’exploitation 2020 S1 avait bondi de 18,2% à 143 MDH même si le résultat net avait reculé de -29,2% à 63 MDH à cause du don de 30 MDH constaté sur le semestre.
*Directeur exécutif de flm.ma)
