Attendons pour voir…
Réunis, jeudi dernier, au siège de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), à Vienne, les représentants de Paris, Londres et Berlin, soutenus par Washington, ont soumis, à l’approbation du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, un texte condamnant le manque de coopération de l’Iran sur son programme nucléaire.
Mais, après avoir été approuvé par 19 des 35 Etats dudit Conseil, ce texte a soulevé la colère de la République islamique iranienne qui a immédiatement répliqué en annonçant qu’elle compte poursuivre son programme nucléaire en mettant en service « de nouvelles centrifugeuses avancées ».
Il n’en fallait pas plus pour susciter la « vive préoccupation » des signataires du texte précité qui ont réclamé la tenue, ce vendredi, d’une réunion avec la partie iranienne.
Au menu des discussions de cette rencontre, qui se tiendra en un lieu non encore précisé, entre les représentants de Paris, Londres et Berlin et leurs homologues iraniens, il y aura, bien entendu, le programme nucléaire iranien mais, également, des questions se rapportant à « la Palestine et au Liban », comme l’a annoncé un communiqué du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.
Pour rappel, alors qu’en contrepartie de la levée des sanctions « américaines » qui étranglaient son économie, l’Iran avait conclu, à Vienne, en Juillet 2015, avec l’Allemagne et les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unies – à savoir, la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni – un accord encadrant son programme nucléaire, le président américain, Donald Trump, avait unilatéralement décidé, en Août 2018, de faire sortir les Etats-Unis de cet accord et, par la même occasion, de rétablir les lourdes sanctions économiques initialement infligées à l’Iran.
En considérant, en conséquence, qu’elle n’était plus tenue de respecter les engagements fixés dans le cadre dudit accord qui l’obligeait à ne pas dépasser le seuil de 3,67% en matière d’enrichissement de son uranium mais qui est, désormais, une « coquille vide », la République islamique iranienne a délibérément atteint le seuil de 60% se rapprochant, ainsi, des 90% qui lui permettraient de fabriquer une arme atomique même si, tout en continuant à défendre son droit au nucléaire à des fins civiles – notamment en matière d’énergie – elle affirme toujours ne point chercher à se doter d’une bombe atomique en dépit de l’accumulation d’importants stocks d’uranium.
Aussi, est-ce pour prouver la « bonne volonté » de son pays et lever tous les « doutes » et toutes les « ambigüités » concernant le programme nucléaire de la république islamique iranienne, que, la semaine dernière, le président Massoud Pezeshkian, au pouvoir depuis juillet et partisan d’un dialogue avec les pays occidentaux, a invité le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, à venir en Iran afin de visiter les sites nucléaires de Natanz et Fordo.
La réunion que tiendront, ce vendredi, avec leurs homologues iraniens, les représentants de Paris, Londres et Berlin, va-t-elle aboutir à une réactivation de l’Accord de Vienne alors même que le président Donald Trump qui l’avait asphyxié en en faisant sortir les Etats-Unis s’apprête à s’installer, de nouveau, à la Maison Blanche pour quatre nouvelles années ?
Attendons pour voir…