La 6ème session du comité central du PPS adopte à l’unanimité le rapport du Bureau politique
M’barek Tafsi
Le comité central du Parti du Progrès et du Socialisme, réuni dimanche en sa sixième session ordinaire, en modes présentiel et distanciel combinés, à partir du siège national du parti à Rabat et dans plusieurs autres villes du pays, a examiné le rapport du bureau politique, présenté par le Secrétaire Général du parti, Mohammed Nabil Benabdallah.
Les travaux se sont déroulés sous la présidence des membres du bureau politique Nadia Touhami, modératrice, et Charafat Afailal, au siège national du parti à Rabat, et avec la participation des membres du comité central à partir de douze sièges régionaux à travers le territoire national.
Cette session a été marquée par un débat fructueux entre les membres du comité central, qui ont exposé leurs appréciations, suggestions et propositions au sujet des questions soulevées, en prévision notamment des prochaines échéances électorales, prévues cette année.
Le rapport du bureau politique, intitulé « Face aux répercussions de la pandémie du Covid-19 : l’alternative progressiste », présenté par le Secrétaire Général du parti a été adopté à l’unanimité par le Comité Central, après un long et fructueux débat auquel les douze régions ont participé.
Abordant d’entrée le contexte particulier dans lequel le comité central se réunit, Nabil Benabdallah a indiqué que la tenue de cette sixième session ordinaire marque la fin de la précédente session extraordinaire, qui était restée ouverte. Elle intervient aussi au moment où la pandémie du coronavirus continue de se propager partout dans le monde, nonobstant le développement du vaccin, qui n’est pas malheureusement accessible à tous les peuples du monde sur un pied d’égalité.
La pandémie du Covid-19 n’est pas un évènement éphémère, mais marque plutôt un grand tournant dans l’histoire, qui a ébranlé la réalité et remis en cause les convictions et les certitudes, avec des répercussions structurelles sur l’économie, la société, la culture, la politique, les relations internationales et écologiques et tous les aspects de la vie, a-t-il noté.
1/ A l’international : règne de l’incertitude et effondrement des approches libérales
Le rapport de la dernière session de notre comité central comportait une analyse concise et globale de la situation internationale, a-t-il dit, notant qu’il va se contenter de rappeler, dans le présent rapport, certaines données nouvelles mises en évidence par le parti.
Pour lutter contre la pandémie, l’on a imposé partout dans le monde le confinement sanitaire, interdit les déplacements et limité de nombreuses libertés. Plusieurs familles ont perdu un ou plusieurs de leurs membres. La pandémie a semé la peur et le doute dans l’avenir.
La crise s’est traduite aussi par une récession drastique de l’économie et de la production et a contribué à l’extension de la pauvreté et de la misère sociales. Elle a également mis à nu les limites de la thèse, selon laquelle, le système libéral et la libre entreprise sont l’alternative idéale, alors que la réalité a montré que seul l’Etat, acteur économique, protecteur social et démocratique au niveau politique, est le sauveur, la locomotive et l’esprit qui guide et que l’investissement public dans les secteurs sociaux doit être la priorité des priorités.
En d’autres mots, la crise a consacré l’échec des orientations libérales fondées sur la mondialisation sauvage et la domination du capital dans la présentation des réponses aux problématiques principales de l’homme, à la gestion de ses besoins et à l’édification d’un monde évolué. Elle a dévoilé aussi les limites des approches multilatérales et l’absence du rôle des Nations unis et des organisations financières et économiques internationales. Chaque pays a été obligé de ne compter que sur ses propres moyens pour faire face aux conséquences destructives de la pandémie.
Au niveau donc international, c’est l’incertitude qui règne. Quant à la récession économique, elle est à son summum. La plus grande partie des richesses sont concentrées entre les mains de classes, d’individus et d’espaces limités. Nombreux sont aussi ceux qui n’hésitent pas à spéculer sur la misère et la pauvreté des peuples.
Mais ce qui explique, de toute évidence, la profondeur de la crise actuelle, en parallèle avec la gravité de la pandémie et de ses répercussions, c’est que le système capitaliste ne comporte pas dans ses gênes les éléments nécessaires pour lutter contre une telle catastrophe.
Les richesses naturelles sont en proie à l’exploitation outrancière, la dimension écologique est totalement absente des préoccupations, les entreprises transcontinentales et multinationales continuent leurs expansions à travers le monde, alors les organisations de la communauté internationale ne peuvent dans le meilleur des cas que tirer la sonnette d’alarme sans capacités réelles d’intervenir. La plupart des pays du sud sont en proie à l’exploitation et les classes riches continuent d’amasser les profits au détriment des classes pauvres et laborieuses et des couches déshéritées.
Certes, l’on ne peut pas nier certains gestes de solidarité et de coopération internationales. Mais il est vrai aussi que l’on ne peut pas ignorer non plus la vanité des slogans creux de solidarité et de coopération internationales à la lumière de la réponse limitée des groupements régionaux dans le cadre d’un ordre international unipolaire ou presque. Et ce au moment où l’on assiste impuissant devant la montée des tendances nationalistes chauvines et la transformation de la multiplication des recherches scientifiques et des vaccins et des moyens de prévention sanitaire, supposés être un refuge pour l’humanité tout entière, en une source de spéculations et d’augmentation des bénéfices, qui font couler la salive des multinationales sans vergogne et sans fibre sociale ni humaine.
De plus, les choix fondés sur le populisme, le chauvinisme et l’extrémisme de droite, qui ont bénéficié pendant certaines périodes d’une pseudo-attractivité éphémère, n’ont débouché enfin de compte que sur la complication des problématiques, à travers la montée en puissance du racisme et de la xénophobie à l’encontre des migrants, et les comportements basés sur des considérations religieuses ou ethniques dans de nombreux pays d’accueil.
Mais la bonne nouvelle de cette année en cours c’est que le monde est heureusement débarrassé de l’ère Trump, a-t-il affirmé, émettant l’espoir que le président Joe Biden rectifie le tir comme il est en train de le faire en signant notamment un décret, aux termes duquel les Etats Unis réintègrent l’accord de Paris sur le climat.
Il est temps, a souligné le SG du PPS, de saisir que l’avenir de l’humanité ne réside pas dans la poursuite des orientations néolibérales et l’exploitation abusive des peuples et des couches déshérités et de leurs richesses, mais qu’il est tributaire de l’émergence d’un monde nouveau plus juste, plus équilibré et plus humain, dans lequel l’homme jouit pleinement de sa dignité.
Pour y parvenir, a-t-il dit, il est nécessaire d’opter pour une alternative progressiste, de rompre avec les orientations qui ont échoué et de s’appuyer sur de nouvelles approches plus audacieuses et créatives. Le traitement d’une situation exceptionnelle ne peut se réaliser avec succès qu’à travers des solutions exceptionnelles et non pas par le biais de transactions qui ont montré leur échec, a-t-il estimé.
Dans le cadre de cette entreprise, a-t-il ajouté, il importe de s’appuyer sur les valeurs positives dont l’importance majeure a été mise en exergue par la pandémie comme c’est le cas de la véritable solidarité et coopération internationales, du rôle central de l’Etat et de l’investissement dans l’homme, sa santé, son enseignement et sa culture. C’est le cas aussi de la recherche scientifique, de la protection sociale, de la lutte contre toutes les formes de pauvreté, de précarité et d’exclusion sociale, de la promotion de l’égalité entre les individus et les espaces, entre la femme et l’homme, du respect de l’environnement et de la transition numérique, etc.
Et Benabdallah de souligner que le PPS, dont l’action se fonde sur la pensée socialiste, libératrice et rénovée, œuvre inlassablement pour la concrétisation de l’alternative progressiste visant à la réalisation de la démocratie et au renforcement des libertés, de l’égalité et du rôle principal de l’Etat dans l’économie et l’œuvre de développement. Pour ce faire, il reste convaincu de la pertinence de la planification stratégique, de la nécessité de défendre les dimensions écologiques et de plaider pour la justice sociale et la centralité de la dignité humaine dans le développement.
Le parti se positionne de même parmi les forces qui militent pour la mise sur pied d’un ordre mondial humain et solidaire, à travers la révision de toutes les institutions internationales pour qu’il soit plus équilibré, plus juste, plus démocratique et plus transparent. Ce qui devra permettre l’émergence d’un monde nouveau juste, où il n’y a plus de place à l’injustice, au sous développement et à la pauvreté, un monde nouveau, équilibré, multipolaire, sans foyers de tensions et sans conflits. Ce qui requiert en premier lieu la recherche d’une solution équitable à la question palestinienne et le règlement des conflits au Yémen, en Syrie, en Libye et ailleurs.
A cette occasion, le PPS réitère sa solidarité avec leurs peuples et son appui à leurs aspirations à la liberté, la stabilité, la démocratie et le développement, a-t-il rappelé.
2/ la cause de notre intégrité territoriale : des développements à immuniser dans la perspective de clore définitivement le dossier artificiel
Au cours de la dernière période, a-t-il indiqué, la cause de notre intégrité territoriale a connu des développements positifs dont le plus important est la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, grâce aux initiatives sages et audacieuses de Sa Majesté le Roi, qui s’appuient sur l’attachement indéfectible de notre peuple à la préservation de cette intégrité. Cette proclamation américaine marque un tournant décisif, compte tenu du rôle et de la position des Etats Unis au niveau international et au sein du Conseil de Sécurité.
Cette reconnaissance intervient dans un contexte au cours duquel la communauté internationale prend de plus en plus conscience de la justesse de la cause nationale du Maroc ainsi que des dangers et menaces des thèses séparatistes. Elle intervient de même, à la suite de la position constructive adoptée par l’Union africaine à l’égard de ce conflit artificiel, fruit des efforts déployés par le Maroc depuis son retour au sein de cette organisation et de l’adoption des résolutions onusiennes qui soulignent la nécessité de parvenir à une solution politique conforme à l’initiative d’autonomie et qui insistent sur la responsabilité de l’Algérie en tant que partie prenante dans ce conflit artificiel.
Toutes ces données positives ont été clairement confirmées, à l’issue notamment de l’opération d’El Guergarat, menée avec succès par les Forces Armées Royales, sur ordre de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’Etat Major Général des FAR. Cette opération a illustré la voix de sagesse et de fermeté, adoptée par le Maroc, et mis en échec les tentatives de changer le statu quo dans la région. Elle a été d’ailleurs largement saluée par la communauté internationale.
3/ la Cause palestinienne : attachement inébranlable à la position de soutien à l’ensemble des droits du peuple palestinien
Poursuivant son analyse, le SG du PPS a indiqué que c’est dans le cadre de ces développements positifs de la cause de l’intégrité territoriale du Maroc que s’inscrit l’ouverture de notre pays vis-à-vis d’Israël, sur la base de l’ouverture du bureau de liaison et l’établissement de relations bilatérales dans différents domaines.
C’est ainsi qu’au moment de l’annonce de la proclamation américaine de la reconnaissance de la marocanité du Sahara, Sa Majesté le Roi a eu un contact téléphonique avec le Président de l’Autorité palestinienne, qui comporte une forte confirmation, selon laquelle la question palestinienne va rester pour le Maroc, Roi, gouvernement et peuple, au niveau de la cause du Sahara marocain et que notre pays va continuer d’apporter son soutien constant à la lutte du peuple palestinien pour l’obtention de l’ensemble de ses droits nationaux légitimes, sur la base du dialogue fructueux, de la solution à deux Etats et avec la nécessité de préserver le statut spécial de la ville d’Al Qods Ach-charif.
En d’autres termes, a-t-il ajouté, il s’agit de la même position que le PPS soutient à ce propos, selon laquelle les pas d’ouverture précitées doivent être orientés pour amener Israël à cesser ses violations des droits nationaux légitimes des Palestiniens et à se transformer en un Etat normal, qui respecte le Droit international, la légalité internationale et la dignité humaine et qui renonce à sa politique d’agression et de colonisation et à l’occupation des territoires de ses pays arabes voisins.
Pour le PPS, a-t-il rappelé, la question du peuple palestinien est une cause de libération nationale, qui a de tout temps bénéficié de son soutien total, au même titre que le combat pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du pays et ce depuis la période du protectorat jusqu’à nos jours.
La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara représente pour le PPS un tournant décisif, a-t-il ajouté, émettant l’espoir que les nouvelles relations entre le Maroc et Israël apportent aussi un changement positif pour le peuple palestinien frère.
Dans ce cadre, le PPS souligne sa mobilisation pour la défense de notre intégrité territoriale dans le cadre de l’unanimité nationale, qui requiert le renforcement du front intérieur et l’adoption d’un nouveau modèle de développement alternatif à même de remédier, à tous les niveaux, à la situation globale du pays et du peuple dans le but de clore définitivement de ce dossier sur la base de l’initiative d’autonomie.
Le PPS réitère aussi son soutien et sa solidarité avec le peuple palestinien frère pour le recouvrement de tous ses droits dont en premier lieu son droit a établir son Etat indépendant avec Al Qods Ach-charif comme capitale et le droit au retour de tous les réfugiés.
Dans le cadre de ses efforts, le PPS, a-t-il encore rappelé, a adressé une première lettre explicative aux partis politiques de gauche dans le monde au sujet de l’opération de Guergarat et une deuxième lettre d’éclaircissement à propos des développements de la cause du Sahara marocain et du rapport de notre pays avec la cause palestinienne.
4/ l’étape d’après le confinement sanitaire : orientations royales et incapacité gouvernementale de les mettre en œuvre.
Au niveau national, le PPS a souligné l’importance des mesures proactives et fortes prises par Sa Majesté le Roi, dès le début de la pandémie, a-t-il dit, tout en louant de nouveau la création par Sa Majesté le Roi du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus, le soutien financier accordé aux couches pauvres et touchées par la pandémie, les mesures de soutien des entreprises pour la préservation de la production et des postes d’emploi et les mesures de soutien du système de santé national.
Le PPS avait également attiré l’attention en son temps sur la situation difficile, mise à nu par la pandémie ainsi que sur les dangers qu’elle comporte à travers l’affaiblissement du tissu économique, la prolifération du secteur informel et la détérioration de l’état de pauvreté dans lequel se trouve plus de la moitié de la population marocaine, a-t-il souligné. La crise de la pandémie a également dévoilé au grand jour la précarité de l’emploi, de l’entreprise et des conditions sociales, provoqué une augmentation du taux de chômage et contribué à l’aggravation des disparités sociales entre des classes dominantes et privilégiées qui accaparent la plus grande partie des richesses et les larges masses populaires en proie à la pauvreté et à la privation, outre la persistance des disparités spatiales. Elle a profité de même à un certain secteur privé parasitaire qui vit de la rente économique comme elle a dévoilé la faiblesse de l’industrialisation du pays, le dysfonctionnement de son secteur agricole, le suivisme de certains secteurs vitaux de son économie, l’absence des conditions de sécurité alimentaire, médicamenteuse et énergétique, sans oublier l’alourdissement de la dette et l’approfondissement du déficit budgétaire.
Devant tous ces défis, le gouvernement semble avoir abdiqué en renonçant à toutes ses prérogatives constitutionnelles et à toutes les grandes réformes qu’il devait mener pour faire face à la situation, a-t-il noté. Son action a été marquée de confusion et les rapports entre ses composantes se sont détériorés. Mais le pire, c’est qu’il a fait preuve d’indifférence et de nonchalance dans sa communication à l’égard de l’opinion publique, selon Benabdallah.
Avec la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, le pays est progressivement sorti du confinement sanitaire dans l’espoir de retrouver sa vie normale, a-t-il dit, exprimant au passage les salutations du Parti aux soldats des premières lignes et ses hautes considérations à l’ensemble des citoyennes et citoyens pour le respect des mesures prises.
Au cours des derniers mois, a-t-il rappelé, Sa Majesté le Roi a adressé des discours à la Nation, dans lesquels le Souverain a annoncé le lancement d’un plan de relance qui s’inscrit dans le cadre d’un pacte national et d’un nouveau contrat social. Il a été décidé de créer le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et de lancer la réforme du secteur public, des institutions et des entreprises publiques. Le Souverain a également annoncé le lancement de la généralisation de la couverture sociale universelle avec la réforme des régimes et des programmes sociaux dans la perspective d’intégration du secteur informel.
Pour le Secrétaire Général, le PPS se reconnait parfaitement dans ces orientations, qui ont constitué de tout temps l’une de ses aspirations principales.
La période a été également marquée par la sage décision royale relative à la gratuité du vaccin, dans la perspective d’atteindre l’immunité collective contre le virus ainsi que par le lancement, dans un moment national émouvant, de la campagne de vaccination, a-t-il souligné, appelant à cette occasion l’ensemble des citoyennes et citoyens à contribuer à la réussite de cette campagne.
Par contre, et sans aller jusqu’à nier quelques efforts appréciables du gouvernement, et au moment où les Marocains éprouvent le besoin d’avoir un gouvernement politique capable et fort qui inspire la quiétude, l’actuelle équipe a continué à faire preuve de faiblesse dans la gestion et la mise en œuvre des dossiers fondamentaux ainsi que dans la présence politique et communicationnelle. A cet égard, le gouvernement a adopté une attitude qui n’inspire aucune confiance chez les citoyens, qu’il traite de manière indifférente en prenant des mesures brusques de dernière minute sans explication et sans préparation aucune. Face à cette situation, le PPS n’a cessé de lui demander vainement de faire preuve d’efficacité, de cohésion, de force et de communication, a-t-il noté.
Tout en enregistrant toutefois les mesures positives dans l’ensemble, prises par le Comité de veille économique (CVE), le PPS n’a cessé de souligner dans le même temps l’absence du gouvernement dans l’exercice de ses prérogatives constitutionnelles et de ses responsabilités politiques entières, étant donné que la faiblesse de la direction politique du gouvernement est un facteur qui contribue à l’approfondissement du vide politique et à la consécration de la crise de confiance dans l’action institutionnelle et à l’élargissement du fossé entre le citoyen et la chose publique, tout en étant parfaitement conscient des énormes difficultés objectives qui marquent l’environnement national et international et qui réduisent les marges de manœuvre et d’initiative fructueuse.
C’est dans ce cadre, a-t-il rappelé, que le gouvernement a soumis une loi de finances rectificative, avec une logique comptable sans créativité, puis une loi de finances 2021 qui déçoit les attentes des masses populaires et des milieux économiques. En agissant de la sorte, le gouvernement a été incapable de traduire les orientations générales annoncées en initiatives concrètes. Il n’a pas été aussi en mesure de présenter un plan concis.
C’est pourquoi, le PPS s’est opposé aux deux lois, après que le gouvernement ait ignoré l’écrasante majorité des amendements présentés par le parti. Le résultat de cet entêtement gouvernemental se manifeste à travers la détérioration de la situation économique et sociale, l’aggravation du taux de chômage, la poursuite de la détérioration des conditions de vie des travailleurs, des couches déshéritées, des artisans et des familles pauvres, des habitants du monde rural ainsi que des petites et moyennes entreprises, des suites évidement des répercussions de la pandémie mais aussi de l’incapacité du gouvernement de faire suffisamment d’efforts à la hauteur des difficultés de l’étape.
Et Benabdallah de souligner que le parti avait raison d’avoir décidé de quitter le gouvernement pour les mêmes problèmes dans lesquels ce dernier continue de se débattre, après avoir épuisé toutes les possibilités et tentatives pour que les composantes gouvernementales travaillent ensemble la main dans la main pour initier les réformes qui s’imposent.
5/ Le PPS : une force de proposition vigilante pour la présentation de l’alternative globale et des alternatives procédurales
En brossant un tel tableau de manière objective et patriotique et loin de tout nihilisme et scepticisme, le PPS agit ainsi non pas dans le but de le noircir, mais pour présenter les choses telles qu’elles sont, tout en soulignant que le Maroc déploie des efforts que personne ne nie pour dépasser les difficultés et réaliser le progrès et le développement escomptés, a affirmé Nabil Benabdallah.
Le PPS ne se contente pas de critiquer. Il a également présenté des alternatives dont en premier lieu le document intitulé : « l’après pandémie Corona : propositions du PPS pour un contrat social nouveau », a rappelé le SG du parti, qui s’est félicité de voir certaines propositions contenues dans ce document reprises à travers des décisions officielles.
Ce document a eu le mérite d’avoir enrichi et réactualisé les propositions du parti au sujet du nouveau modèle de développement. Il se situe en droite ligne avec les analyses du parti et complète la thèse du souffle démocratique nouveau, issue du dixième congrès national du parti de 2018. Pour le parti, il y a un lien dialectique entre les questions sociales, économiques, environnementales et culturelles et la question politique et démocratique et les droits humains.
Pour le PPS, a-t-il ajouté, le changement est tributaire des ruptures à réaliser et des nouvelles approches à mettre en œuvre au niveau économique parmi lesquelles il faut s’appuyer sur le rôle de l’Etat, entreprendre une réforme fiscale équitable, au sujet de laquelle le parti a présenté des propositions contenues dans un document, soutenir l’entreprise pour préserver les capacités de production et les postes d’emploi, mettre en place un contrat social, donner la priorité et la préférence au produit national, garantir la sécurité énergétique à travers le développement des énergies alternatives et la remise en activité de la SAMIR, aller en avant dans le sens d’intégrer la dimension écologique dans le processus de développement afin de préserver les ressources nationales et de développer une économie alternative respectueuse de l’environnement, œuvrer pour un nouveau positionnement économique du Maroc et mettre en œuvre la gouvernance dans le domaine économique.
Parmi les principales ruptures et approches qu’il convient d’adopter, selon le PPS, figurent notamment la mise en œuvre de la justice sociale et territoriale, la répartition équitable des richesses du pays, l’investissement prioritaire dans l’éducation, l’école publique et la recherche scientifique, la santé et l’hôpital public, la culture et la création, la promotion de l’égalité homme-femme et de la situation des jeunes et la mise en œuvre effective de l’aspect officiel de l’Amazighité.
Le problème est en fin de compte d’ordre politique. La réussite du processus de la transition démocratique et de la consolidation de l’édification institutionnelle font partie intégrante de la bataille de la justice sociale et de la préservation de la dignité de l’ensemble des citoyennes et citoyens. Ce qui requiert la mise en œuvre entière et effective des dispositions de la Constitution de 2011, à travers le renforcement du processus de démocratisation de l’Etat et de la société, la consolidation du rôle des acteurs politiques et de l’espace partisan et politique et la garantie de l’exercice des libertés individuelles et collectives. Il requiert de même la revalorisation du rôle des institutions élues, la mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration et le respect de la gestion libre et de la vie démocratique des collectivités territoriales.
Et le Secrétaire Général de souligner que cette construction démocratique ne peut en aucun cas se réaliser sans adoption du principe de l’égalité entière entre la femme et l’homme et d’exprimer sa déception de voir le gouvernement faire trainer le chantier constitutionnel de la parité, qu’il faut mettre en œuvre.
6/ Les prochaines élections : nécessité de présenter les lois dans le cadre de la réforme politique et de créer un climat d’apaisement pour renforcer la confiance et la crédibilité
Tout en soulignant que quelle que soit la qualité des alternatives économiques et sociales présentées, il a indiqué que celles-ci ne peuvent atteindre l’objectif escompté que dans un espace démocratique propice, fondé sur de fortes institutions élues et crédibles et une vie politique et partisane saine.
C’est pourquoi, il est nécessaire pour le gouvernement d’œuvrer, dans le cade des préparatifs des prochaines élections, pour élargir l’espace des libertés individuelles et collectives, consacrer les droits de l’homme, respecter les différentes expressions d’opinion conformément aux dispositions de la constitution et de la loi et garantir les conditions d’une pratique médiatique fondée sur la liberté et la responsabilité.
En effet, il ne peut y avoir de développement, au sens moderne du terme, que dans des conditions de démocratie. C’est pourquoi, le PPS insiste sur la nécessité de préparer le climat politique général des prochaines élections, de réunir les conditions d’apaisement politique et en matière des droits de l’homme et d’assainir le climat à travers la prise d’initiatives concernant les détenus du Hirak social à Al Hoceima et à Jerada, de traiter avec le maximum d’ouverture et de modération toutes les formes d’expression d’opinion et de clore certains dossiers douloureux à ce niveau.
Tout en espérant que ces initiatives soient prises officiellement, il a indiqué que l’édification démocratique dépend non seulement des actions de l’Etat ou des partis politiques, mais qu’il s’agit d’un combat qui concerne toutes les couches du peuple, en particulier les catégories illuminées, appelées à s’impliquer fortement dans cette bataille démocratique ainsi que dans la défense des libertés, de la probité, de la transparence et de la droiture dans la gestion de la chose publique.
C’est à travers de telles approches et initiatives qu’il est possible d’assurer le climat propice à la réussite de la transition du développement et de garantir en même temps les conditions de la participation, de la confiance et de la crédibilité, pour que les prochaines élections constituent une nouvelle pierre angulaire dans le processus de construction de l’édifice institutionnel et démocratique national, a-t-il dit.
C’est pourquoi, le PPS et le parti de l’Istiqlal, a-t-il rappelé, avaient demandé, il y a un an, au chef du gouvernement d’ouvrir des consultations à ce sujet. Celles-ci avaient effectivement débuté avant de s’arrêter durant le confinement sanitaire et de reprendre entre les partis politiques et le gouvernement depuis le mois de juillet et jusqu’à la mi-octobre.
C’est ainsi que l’on a élaboré un projet d’amendement des lois électorales dans le cadre d’une vision globale de la réforme politique et présenté un mémorandum conjoint avec les partis de l’Istiqlal et du Parti de l’Authenticité et de la Modernité. Les principaux partis se sont ensuite attelés à la coordination de leurs points de vue à ce sujet, qui s’est traduite par des accords autour de la majorité des amendements législatifs à adopter, à l’exception de deux points concernant le quotient électoral et les listes nationales ou régionales des femmes, des jeunes et des Marocains du monde. Le SG a émis à cette occasion l’espoir que les textes législatifs afférents soient présentés dans les plus brefs délais pour éviter tout impact négatif sur la mobilisation et le débat politique.
Pour ce qui le concerne, a-t-il poursuivi, le PPS tient à la réalisation des progrès requis en matière de parité ainsi que pour permettre à la communauté marocaine à l’étranger d’être représentée au Parlement, à travers des circonscriptions législatives dans les pays d’accueil ou à travers la réservation de sièges qui leur soient dédiées dans le cadre des listes nationales ou régionales.
En attendant, le PPS va présenter des candidatures dans des circonscriptions législatives locales, présidées par des Marocains résidents à l’étranger.
7/ Tâches de l’étape et feuille de route du PPS
Il ne fait pas de doute que le PPS est l’un des partis les plus dynamiques et les plus rayonnants, grâce aux propositions et aux alternatives qu’il produit et à toutes les actions qu’il entreprend. C’est pourquoi, il mérite une position plus distinguée dans le paysage électoral national, étant donné qu’il est parfaitement qualifié pour contribuer de manière efficace au changement, en s’appuyant pour ce faire sur une alliance avec toutes les forces démocratiques convaincues de la nécessité de renforcer l’édification démocratique, d’élargir l’espace des droits de l’homme et de réaliser le développement économique et la justice sociale.
En toute objectivité, le PPS mérite d’être parmi les premiers partis en tête car il n’a jamais cessé de travailler au niveau national et local, d’œuvrer sur les plans intellectuel, pratique, organisationnel et d’étendre son rayonnement comme en témoigne sa contribution à la dynamique que connait l’opposition dont il fait désormais partie.
Partant de là, le PPS a renforcé son attractivité, à travers notamment l’amélioration de son offre politique en tant qu’alternative progressiste et sa dynamique en tant qu’organisation enracinée dans la terre marocaine comme le montrent les adhésions consistantes continues dans ses rangs et dont il est fier, a-t-il ajouté, estimant que tout cela est susceptible d’assurer le parti d’une représentation institutionnelle qui reflète véritablement ses prestations et son rayonnement sociaux.
Après avoir salué les élus du parti à tous les niveaux, il a indiqué que les prochaines élections offrent au PPS l’occasion de renforcer sa présence dans les institutions élues, en s’appuyant notamment sur ses points forts et en dépassant ses faiblesses dans le rendement collectif et individuel de chaque organisation et de chaque militant.
Partant de là, a-t-il noté, le bureau politique a adopté un plan d’action en prévision des prochaines élections, qui s’articule autour d’un certain nombre d’axes complémentaires : politiques, formation, organisationnels, électoraux et communicationnels.
Au niveau électoral, l’objectif du parti est d’assurer une large couverture de poids et de qualité dans toutes les circonscriptions et les communes sans exception aucune, a-t-il fait savoir, tout en présentant ses félicitations aux sections qui ont définitivement tranché ou presque la question de la couverture électorale et en invitant les autres à prendre au sérieux la question.
Le Secrétaire Général a appelé en définitive à la mobilisation de toutes les forces et capacités du parti pour permettre au PPS d’occuper la place qui lui convient d’être à la hauteur de plus de plus de 77 ans de militantisme, au cours desquelles le Parti œuvre pour la réalisation des aspirations du peuple à davantage de démocratie, de progrès et de justice sociale.